On ne parle guère des "grosses" qui veulent devenir "énormes" ici. Mais comme c'est la 3e offre publique dans mon portefeuille (bon cru en vue), je m'y colle.

- Une "fusion entre égaux": jolie formule pour prévenir qu'il n'y a pas de prime pour la cible. Quant à croire que les fusions entre égaux existent... (Entre egos, ça oui, on en trouve)

- Pour le timing, chapeau l'artiste. Annoncer cela en plein remaniement ministériel, alors que nos représentants n'ont pas d'autre préoccupation que la définition de leurs prérogatives, et que le monde des médias est davantage tourné sur la vente de SFR, qui touche le portefeuille des français au jour le jour, c'est bien joué.

- Une double cotation nous permettra bientôt d'avoir une société suisse dans le CAC 40, après les sociétés belges, néerlandaises, etc. A ce demander s'il y restera un jour une société française!

- Cette opération est un adieu au petit porteur français (résiduel), qui n'aura pas l'occasion de suivre le titre dans son PEA. Et tant pis pour ceux qui ont fait confiance à la société en 1998-2002 ou en 2006-2007. On ne va quand même pas s'embarrasser avec de bêtes histoires de fidélité au XXIe siècle, non>

Arrête de te plaindre et empoche le fric, JPA, après tout on est juste là pour ça, non>

http://www.lerevenu.com/bourse/actualites/valeurs-en-vue/2014040753423c2ae1681/lafarge-...

- Il semble qu'on s'achemine vers la fin du dividende majoré et des droits de vote double. Effectivement, ces primes qu'affectionnent les sociétés familiales et les petits actionnaires de long terme ne sont pas du tout au goût de la "big finance". Discrètement, on a inventé la "prime négative de fusion" pour l'actionnaire fidèle de Lafarge!

- La fusion est bien entendu soumise à l'accord des autorités de concurrence... Alors là on rigole! Allez-y les gars, obligez Holcim et Lafarge à vendre des actifs sur le vieux continent, alors qu'ils n'auront pas de contraintes de ce genre sur leurs nouveaux marchés! Ils n'attendent que cela! Ainsi, ils vont pouvoir assurer la ré-allocation géographique de leurs activités avec une excuse en or: c'est l'autorité de la concurrence qui nous oblige à plier bagage! Alors que s'ils avaient lancé un plan de cession d'eux-mêmes, ils auraient risqué de se faire allumer!

Vraiment trop forts!