Un petit mot sur un titre de mon fond de portefeuille.
Il ne s'agit pas de résultats, mais de la concrétisation de ce qui me semblait être la principale opportunité visée par le groupe.
J'étais présent à l'assemblée d'actionnaires et les dirigeants y avaient longuement insisté sur les complémentarités envisageables, tant dans la surface de production que dans les sites industriels.
Il y aurait aussi une portefeuille de marques à rationaliser pour faire émerger en Russie comme ailleurs, une ou deux marques fortes.
Enfin, cela épargnerait au groupe l'importation massive de légumes de Russie vers la Hongrie.
On ne parlera pas de bonne affaire, puisqu'aucun prix n'est donné. Mais industriellement, l'annonce me semble intéressante.
http://www.info-financiere.fr/upload/CNS/2012/01/FCCNS108125_20120119.pdf
Bonduelle conclut ses négociations concernant lacquisition de Coubanskie Conservi en Russie
Le Groupe Bonduelle a annoncé aujourdhui avoir conclu ses négociations concernant lacquisition des actifs agro‐industriels et commerciaux du Groupe français coopératif Cecab en Russie et dans les pays de la Confédération des Etats Indépendants (CEI). Cette acquisition dont le projet avait été
rendu public en octobre dernier, devrait devenir effective au cours de ce trimestre, pour le début de la saison de semis afin dassurer la campagne de récolte 2012. Elle reste soumise à laccord des autorités russes de la concurrence.
Présent commercialement en Russie et dans les pays dEurope Centrale et Orientale depuis le milieu des années 90, Bonduelle jouit dans cette zone dune position de leader en conserves de légumes.
Lapprovisionnement des parts de marché de Bonduelle est assuré à 40 % par des exportations au départ de ses 2 usines hongroises, et à 60 % par son usine russe de Novotitarovskaia (Kraï de Krasnodar au sud‐ouest de la Russie) aujourdhui saturée.
Pour approvisionner cette usine mise en service en 2004, le Groupe Bonduelle a intégré la production agricole de matières premières en louant à long terme et en exploitant deux kolkhozes de plus de 3 000 hectares entièrement irrigués. Cette autoproduction, suffisante aux deux tiers, est complétée par des contrats de culture externes.
Le Groupe Cecab, présent en Russie depuis 2001, a investi en 2007 en construisant une usine à Timachevsk, à 30 kilomètres de lusine Bonduelle.
Pour lapprovisionner en matières premières agricoles, le Groupe Cecab loue à long terme et exploite un kolkhoze pour un total de 6 000 hectares.
Cette acquisition de Bonduelle dont le montant nest pas communiqué, a pour finalité :
- de reprendre les actifs commerciaux du Groupe Cecab en Russie soit les ventes des conserves de légumes aux marques dAucy et Globus (acquise en 2007),
- de saturer rapidement en cultures de légumes le kolkhoze Cecab par augmentation de la capacité de production de lusine de Timachevsk,
- de mettre en place des synergies évidentes du fait de la proximité géographique des deux implantations agro‐industrielles (logistique, ...), implantées toutes deux dans le Kraï de Krasnodar (province du Kuban au sud‐ouest de la Russie).
Décisions et informations AMF
par jpa , vendredi 20 janvier 2012, 17:22 (il y a 4684 jours) @ jpa
Depuis mi-décembre, nous en sommes à 3 investisseurs différents déclarant des achats à l'AMF:
- Deux administrateurs
- Une personne liée à un troisième administrateur
En novembre, les dirigeants salariés avaient soigneusement regarni leur PEE.
Le directeur financier s'est renforcé 3 fois au cours de 2011 (stocks options, PEE et achat direct)!
Hormis pour Jérôme Bonduelle et Grégory Sanson, les montants ne sont pas extraordinaires pour des cadres dirigeants ou des administrateurs. Cependant, le nombre des acheteurs témoigne d'un bon climat de confiance dans la maison.
http://www.amf-france.org/inetbdif/sch_cpy.aspx>slttypeindex=0&txtfind=BONDUELLE...
Investir sort la valeur de sa sélection
par jpa , lundi 23 janvier 2012, 09:52 (il y a 4681 jours) @ jpa
édité par jpa, lundi 23 janvier 2012, 10:09
Si seulement les lecteurs du journal avaient le bon goût de suivre leurs conseils, nous saurions précisément ce que fait le "smart money" et ce que fait le "dumb money"...
Bonduelle [BON]: une acquisition boudée
par jpa , mercredi 01 février 2012, 17:17 (il y a 4672 jours) @ jpa
Encore un projet d'acquisition, en Hongrie cette fois.
Bonduelle semble faire là une acquisition opportuniste, après le bouclage de l'opération plus stratégique en Russie.
Le marché fait la moue... Peut-être aimerait-il y voir plus clair sur les montants de l'opération pour un groupe qui a quand même quelques dettes et dont le développement externe semble plutôt significatif ces temps-ci.
Je doute cependant que le rachat d'une structure de 63 collaborateurs dans un marché déjà bien connu soit quelque chose d'insurmontable pour la société.
Je ne serais pas surpris d'apprendre que la baisse du jour aurait une autre cause que cette acquisition.
Pour ma part, vu les renforcements récents des dirigeants et de la famille, je persiste à garder en fond de portefeuille.
http://www.info-financiere.fr/upload/CNS/2012/01/FCCNS108266_20120131.pdf
Le Groupe Bonduelle a annoncé aujourdhui son projet dacquisition dactifs de la société Kelet-Food, une conserverie hongroise dune capacité de 25 à 30 000 tonnes, actuellement en liquidation judiciaire.
Kelet-Food située à Nyiregyhaza, au nord-est de Budapest, produit des conserves de maïs doux et de pois quelle commercialise aux Marques Des Distributeurs sur son marché national et ses marchés de proximité. La société emploie 63 collaborateurs et a produit 15 000 tonnes de conserves en 2011,
bien en deçà de ses capacités de production. Elle avait été placée en redressement judiciaire suite aux difficultés rencontrées dans lensemble de la profession : surstocks consécutifs à la crise financière de 2008, mauvaises campagnes de production en 2010 et augmentation du cours des
matières premières agricoles en 2011.
Présent industriellement depuis 20 ans en Hongrie, le Groupe Bonduelle y produit 130 000 tonnes de conserves, essentiellement du maïs doux et des pois, dans deux unités industrielles situées au sud du pays : Nagykörös acquise en 1992 et Békéscsaba acquise en 2002.
La faiblesse actuelle du forint hongrois rend cette opération particulièrement relutive, en raison de son impact sur le prix dacquisition dune part et de la compétitivité de la production dautre part.
Lusine de Kelet-Food permettra à Bonduelle dalimenter son développement sur les marchés dEurope Centrale; elle est par ailleurs située dans une région de production différente de celle des deux autres usines hongroises du Groupe, permettant ainsi une meilleure répartition des risques agricoles, et sera opérationnelle pour la campagne de récolte 2012.
Cette acquisition reste toutefois soumise à laccord des autorités hongroises de la concurrence.
Bonduelle [BON]: Résultats S1 2011-2012
par jpa , mercredi 29 février 2012, 12:31 (il y a 4644 jours) @ jpa
http://www.bonduelle.com/download/avisfinancier120229enfr-1330499845.pdf
Croissance du CA: +2.1% à données comparables.
Rentabilité opérationnelle: +30.5%
Marge opérationnelle: +120 bps (de 4% à 5.2%)
Résultat Net Consolidé: +19,2%
Je pense qu'on a la concrétisation de la promesse de reconstitution des marge après l'effet de "ciseaux" de l'exercice précédent (prix de vente sous pression, matières premières en hausse).
C'est aussi largement l'effet de la déconsolidation d'une partie de l'activité surgelés en Espagne, ce que reconnaît le commentaire de la société.
Peu de surprises, je retiens surtout que le management s'est renforcé avant la période d'embargo et j'attends de voir s'il reprend la manoeuvre.
Bonduelle [BON]: CA S1 2012-13 : 11.3%
par jpa , mardi 05 février 2013, 15:34 (il y a 4302 jours) @ jpa
édité par jpa, mardi 05 février 2013, 15:39
Et +5% à périmètre et change constants! Plutôt bon avec le poids de la consommation en Europe! Seul le frais est en difficulté. Mais avec la réorganisation récente par business units et le changement de manager du côté du frais, on ne devrait pas tarder à avoir une vision plus claire du positionnement de Bonduelle sur ce métier.
http://www.bonduelle.com/download/avisfinancier130205enfr-1360050328.pdf
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/grande-consommation/actu/reuters-00497138-b...
Bonduelle-L'activité reprend des couleurs en Europe au T2
CA de E979,3 mlns au S1, croissance organique de 2,2%L'activité progresse de 1,5% au T2 en Europe
Objectifs annuels confirmés
Publication supérieure aux attentes des analystes
Le titre progresse de 1,9% (Actualisé avec cours de Bourse, commentaires d'analystes)
Bonduelle a annoncé mardi une hausse de 11,3% de son chiffre d'affaires sur les six premiers mois de son exercice 2012-2013, tirés par une reprise de l'activité en Europe au deuxième trimestre.
Le spécialiste français des légumes surgelés et en conserve a enregistré des ventes de 979,3 millions d'euros entre juillet et décembre, en hausse de 2,2% à taux de change et périmètre constants.
Le groupe a profité d'un rebond d'activité au deuxième trimestre, le chiffre d'affaires ayant progressé sur cette période de 5% à change et périmètre constants contre un repli de 0,9% au premier trimestre.
Les activités de Bonduelle ont notamment repris des couleurs en Europe, avec une croissance de 1,5% (+1,2% à change et périmètre constants), alors qu'elles avaient reculé de 1,8% en données constantes au premier trimestre.
"La dynamique constatée en produits à marques Bonduelle et Cassegrain au premier trimestre dans l'ensemble des technologies (conserve, surgelés, frais) s'est confirmée sur ce trimestre, l'atonie de la consommation toujours bien réelle touchant principalement les activités marques de distributeurs", a expliqué Bonduelle dans un communiqué.
Au final, le chiffre d'affaires de la zone Europe ressort stable au premier semestre (-0,2% en données publiées et constantes).
Hors d'Europe, le chiffre d'affaires a fortement progressé, de 47,6% en données publiées et de 13,8% en périmètre comparable grâce à plusieurs acquisitions aux Etats-Unis, en Russie et en Hongrie.
Bonduelle précise que la zone hors Europe représente 36% de ses ventes du premier semestre.
Le groupe a confirmé ses objectifs financiers pour l'exercice 2012-2013, tablant sur une croissance annuelle de 8% du chiffre d'affaires et de 5% à 10% de la rentabilité opérationnelle.
A la Bourse de Paris, le titre Bonduelle progressait de 1,92% à 79,65 euros à 9h50 quand l'indice des petites et moyennes capitalisations ne gagnait que 0,09%.
PUBLICATION MEILLEURE QUE PRÉVU
"Ce bon premier semestre met en confiance même s'il est encore trop tôt pour affiner les objectifs annuels", ont commenté dans une note les analystes de Portzamparc.
Tout en maintenant leur recommandation à l'achat sur la valeur, ils ont également souligné que les ventes publiées par Bonduelle étaient supérieures à leurs attentes au titre du deuxième trimestre.
Portzamparc tablait sur un chiffre d'affaires de 510 millions d'euros contre 530,9 millions enregistrés par Bonduelle.
Les ventes du premier semestre sont aussi supérieures aux attentes des analystes de Gilbert Dupont, qui prévoyaient un chiffre de 950,2 millions d'euros.
Le bureau d'études relève qu'avec une croissance organique de 2,2% au premier semestre, Bonduelle se trouve plutôt en avance par rapport à ses objectifs financiers annuels.
Il confirme sa recommandation à l'achat et relève son objectif de cours à 92,8 euros contre 90,8 euros auparavant.
En Allemagne, une conserve de légumes se dit... Bonduelle
par jpa , mardi 05 février 2013, 16:41 (il y a 4302 jours) @ jpa
http://lentreprise.lexpress.fr/prospection-internationale/en-allemagne-une-conserve-de-...
La société française Bonduelle détient 40 % du marché de la conserve de légumes en Allemagne. Voici comment...
Dites Bonduelle à Berlin, Munich ou Hambourg et vous avez toutes les chances d'entendre un "local" vous répondre : Bonduelle ist das famose Zartgemüse aus der Dose ("Bonduelle, ce sont les fameux légumes primeurs en conserve"). Ce slogan et les publicités télévisées de la marque sous la forme de petits dessins animés amusants sont restés ancrés dans l'inconscient collectif de nos voisins. Aujourd'hui, les Allemands ont totalement adopté le "roi du petit pois".
"Même si notre nom n'a pas une consonance germanique, les consommateurs dans ce pays nous considèrent comme une marque locale, se réjouit Christophe Bonduelle, le directeur général du groupe basé à Villeneuve-d'Ascq, près de Lille. Ce facteur est absolument essentiel pour nous." Implanté sur ce marché depuis 1969, Bonduelle est le leader incontesté de la conserve de légumes en République fédérale avec une part de marché de 40 %. Si ses boîtes de carottes et autres maïs lui permettent de générer près de 60 % de son chiffre d'affaires annuel, qui atteint 200 millions d'euros, ses produits surgelés pour les professionnels et ses salades en sachet dégagent chacun des revenus proches de 40 millions d'euros. Pareille success-story d'une entreprise française en Allemagne est rare, pour ne pas dire rarissime. Mais elle s'explique... Le groupe a tout d'abord eu la bonne idée d'entrer très tôt sur ce marché. A la fin des années 1960, "le mark était réévalué presque tous les ans face au franc, ce qui nous donnait un avantage compétitif certain", s'amuse Christophe Bonduelle. L'agriculture française était aussi à l'époque beaucoup plus compétitive que l'allemande (RFA). "Vos champs de petit pois couvraient en moyenne une superficie de 20 hectares alors que les nôtres ne dépassaient pas 2 hectares, se rappelle Rolf Darius, le patron de Bonduelle Deutschland. Vos unités de production étaient aussi nettement plus grandes. Nous avons pu en conséquence couvrir immédiatement l'ensemble du pays en livrant des palettes entières aux hypermarchés qui commençaient juste à apparaître dans notre pays."
Un jeune Allemand à la tête de la filiale locale
Bonduelle est ainsi devenue du jour au lendemain une marque internationale, alors que la plupart de ses concurrentes restaient cantonnées à leur région d'origine. Le groupe familial a aussi fait découvrir aux Allemands de nouveaux produits comme les petit pois extra-fins et le mélange petits pois-carottes tout en adaptant ses recettes aux goûts locaux. "Le jus de nos petits pois est bien moins sucré qu'en France, souligne Rolf Darius. Sur les 120 références de conserves que nous vendons ici, seules quatre ou cinq sont semblables à celles distribuées dans l'Hexagone." Cette adaptabilité est l'une des raisons du succès de Bonduelle outre-Rhin.
"Mon père s'est fié à son intuition en faisant confiance à un jeune Allemand non diplômé pour diriger notre filiale locale, explique le patron actuel, qui appartient à la sixième génération de dirigeants du groupe. Hartwig Burger est resté chez nous pendant près de trente ans et il est l'une des clés de notre réussite ici. Il n'est pas facile pour une PME de donner autant de responsabilités à un étranger, mais nous avons toujours mis un homme du cru à la tête de nos filiales étrangères. Un Français envoyé sur place ne sent pas le marché de la même manière. Hartwig Burger nous a ainsi convaincus de faire ces fameuses publicités sous forme de dessins animés qui n'auraient jamais fonctionné en France mais qui ont rencontré un succès immédiat en Allemagne."
En quelques années à peine, ce marché est devenu absolument essentiel pour le fabricant de légumes, qui emploie désormais 9 650 salariés dans 18 pays. "Du début des années 1970 au milieu des années 1990, la République fédérale a représenté le tiers de nos ventes, estime Christophe Bonduelle. Aujourd'hui, en raison de notre internationalisation récente, nous ne faisons dans ce pays que 12 % de nos ventes. Néanmoins l'Allemagne reste très importante pour nous. Peu d'entreprises françaises y ont aussi bien réussi que nous. C'est une belle histoire qui me fait chaud au coeur quand j'y pense...
Bonduelle [BON]: S1 2012-13 ROp +14,2%
par jpa , samedi 02 mars 2013, 21:18 (il y a 4277 jours) @ jpa
édité par jpa, samedi 02 mars 2013, 21:24
Le CA est en hausse de 11.3%, ce qui me semble fort bien dans l'alimentaire (2.2% en organique, très correct avec la consommation actuelle.)
La croissance du CA hors d'Europe est spectaculaire, et même très correcte en organique. On notera cependant que l'amélioration de la marge opérationnelle vient d'une Europe solide... La rentabilité opérationnelle hors Europe progresse, mais grâce au chiffre d'affaires supplémentaire, plutôt que par la marge.
On termine sur un RN en progression de 40%...
En dehors des chiffres, quelques observations intéressantes:
- Ce sont les marques qui soutiennent les ventes en Europe: bon pour les marges (cela se voit), mais aussi un indice de la force de la marque Bonduelle sur le continent.
- La dette du groupe pourrait sembler un peu élevée. Cependant, elle me semble liée d'une part à la nature de l'activité (campagnes de production annuelle, et stocks à financer pour écouler toute l'année), d'autre part à une politique active d'acquisitions à l'international. Les refinancements significatifs (300 et 145 M) et le coût de la dette très raisonnable (3.41% à 5,1 ans en moyenne, on pourrait comparer avec les taux servis dans le fonds Micado) montrent qu'il n'y a pas d'alerte de ce côté.
- C'est quand même le secteur frais qui est un peu à la traîne (mais c'est en trompe l'oeil car il n'est pas exposé à la croissance hors Europe). Il était aussi clairement impacté par la réorganisation du groupe à la fin de l'année dernière. Bonduelle tente actuellement de faire d'une marque européenne une véritable marque mondiale. Cependant, seuls les conserves et les surgelés me semblent significativement présents hors d'Europe. Je ne serais pas étonné si à terme le groupe choisissait de se concentrer sur les deux lignes où il a le potentiel pour devenir une marque mondiale. Il devra pour le moins clarifier ses ambitions pour cette 3e unité d'affaire d'ici 1 ou 2 ans à mon avis.
- La division du titre par 4 devrait apporter au titre de la liquidité.
http://www.bonduelle.com/download/avisfinancier130228enfr-1362037740.pdf
Bonduelle [BON]: Mangez des McDo!
par jpa , mercredi 03 avril 2013, 15:53 (il y a 4245 jours) @ jpa
On sait d'où provient la salade!
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/grande-consommation/act u/0202673923880-legumes-la-fibre-verte-de-bonduelle-554708.php
Légumes : la fibre verte de Bonduelle
Par Matthieu Quiret | 03/04 | 07:00
L'industriel du légume introduit des clauses vertes dans ses contrats de culture et expérimente de nouvelles pratiques sur ses terres.
Le leader européen des légumes accentue son virage vers une agriculture plus verte. Bonduelle, qui réalise 1,7 milliard d'euros de chiffre d'affaires, cherche à réduire son bilan carbone réalisé l'an dernier et dont 42 % des émissions viennent de l'amont agricole. L'industriel veut aussi poursuivre la baisse dans sa consommation de pesticides. « Depuis trente ans, nous les réduisons de 20 %, nous sommes sur la trajectoire de notre objectif de 20 % de baisse entre 2011 et 2015 », explique Claudine Lambert, qui dirige l'activité agronomique de Bonduelle Fresh Europe. L'industriel entend ainsi répondre aux pressions de certains de ses fournisseurs comme McDonald's, qui absorbe la moitié de ses productions de salades en Europe. « Nous ne cherchons pas la radicalité du bio, mais un compromis sur le modèle de l'agriculture écologiquement intensive », explique Christophe Bonduelle, PDG du groupe familial.
Tester sur ses terres
Bonduelle a vérifié depuis plus de six ans sur les terres de la ferme de la famille actionnaire la viabilité économique de modes de culture plus écologiques. L'exploitation de 400 hectares a divisé par 2 l'usage des produits phytosanitaires et du carburant. L'industriel développe maintenant d'autres pratiques sur les 8 sites de production qu'il détient en propre et qui représentent 10 % de la superficie produisant pour ses usines.
En particulier sur son exploitation espagnole, près de Murcie. Sur 150 hectares, cette ferme produit une partie des salades fraîches que le groupe expédie en hiver dans toute l'Europe du Nord. La couverture de certaines cultures par des moustiquaires a permis de réduire de 80 % les insecticides. Elle représente néanmoins un surcoût de plus de 5.000 euros à l'hectare que ne compensent pas les économies de produits. D'où la nécessité de tester d'autres techniques. « La moitié de nos traitements sont réalisés avec des produits phytosanitaires naturels », illustre par exemple Yannick Taberlet, qui dirige l'exploitation espagnole.
Dans cette région aride, les agronomes tentent de limiter l'irrigation, qui compte pour 8 % du coût de production. Le goutte-à-goutte permet ainsi de réduire de 25 % la consommation d'eau.
Choisir des fermes pilotes
Pour inciter tous ses producteurs à généraliser les meilleures pratiques, le groupe met en place des fermes modèles dans ses principales régions de production. En Allemagne, un producteur, déjà repéré comme ferme modèle par McDonald's, sera la tête de pont de l'agronomie verte de Bonduelle dans le pays. Il va bientôt essayer une machine très innovante de désherbage automatique que la ferme de Murcie a testée cet hiver avec succès. Les agronomes veulent toutefois s'assurer de la possibilité d'amortir son coût de 400.000 euros.
En France, un réseau de fermes picardes mis en place depuis quelques années se développe. Le groupe tente aussi de convaincre des producteurs dans la région de Perpignan de braver les risques de cette agronomie de précision. « Nous cherchons à développer des relations de confiance avec ces fermes pilotes. En cas de pertes de production, nous les dédommageons par exemple. Cette relation est possible grâce à la fidélité des producteurs du groupe : 95 % renouvellent leur partenariat », explique Claudine Lambert.
Des contrats encadrés
Bonduelle publiera dans un mois sa nouvelle charte de partenariat, un document qui encadre les contrats d'approvisionnement qu'il signe avec ses 3.500 agriculteurs. Un levier sur 115.000 hectares de culture dans le monde. Pour la première fois, des clauses environnementales imposeront aux fournisseurs des lignes de conduite agronomiques.
Matthieu Quiret
Bonduelle [BON]: le légume breton!
par jpa , mercredi 03 avril 2013, 17:47 (il y a 4245 jours) @ jpa
http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/finistere-bonduelle-legume-breton-sous-t...
Finistère. Bonduelle, le légume breton sous toutes ses formes
C'est le très discret géant mondial du légume prêt à l'emploi. À l'occasion de la Semaine de l'industrie, il entrouvrait ses portes jeudi à Rosporden. Visite guidée.
Pas de bague, ni de montre : pas question, malgré les détecteurs de métaux qui passent chaque produit au crible, de laisser traîner quoi que ce soit derrière soi qui puisse se retrouver dans une salade. En charlotte, blouse et surchaussures, les visiteurs ont droit à cette très rare présentation jeudi matin. Guidée au cordeau, photos interdites.
Entre 2 et 5 °C
C'est que l'empire vert est très discret. Plus de 1,7 milliard d'euros de chiffre d'affaires, 6 500 salariés, cinquante-sept usines dans le monde où un million de tonnes de légumes y finissent en boîte, en sachet ou en barquette.
Une seule usine en Bretagne, celle-ci, à Rosporden (Finistère). Françoise Corfmat, 58 ans, guide le groupe au pas de charge. C'est que, entrée à vingt ans, cette coordinatrice, qui a été la première femme agent de maîtrise à la production, connaît à fond, et avec coeur, son usine. Elle s'étale pourtant sur 25 000 m2.
Il y fait très froid, entre 2° et 5 °C. Partout : « A la plateforme d'expédition, tous les salariés font 10 minutes d'échauffements, par prévention, avant de commencer à travailler. »
Tous les légumes bretons y déboulent par camions entiers. Pour en ressortir presque aussitôt. Un ballet soigneusement réglé : 75 000 tonnes par an de taboulés, salades préparées, etc. Trois cents produits, assaisonnés avec 300 épices, selon 160 recettes, dans 900 emballages différents, « selon les clients », précise Françoise. « Dont douze recettes rien que pour la piémontaise ! »
Dix lignes automatisées
Partout, des lignes automatisées, des robots et des chariots sans conducteur (fabriqués en Bretagne, à Mordelles, par BA System). Pas grand monde : entre 250 et 300 salariés au total, « ça dépend des pics d'activité saisonniers », qui travaillent en 2x8.
On n'entre pas dans la « zone sensible », on se contente de la regarder de l'étage, derrière un couloir vitré. Sécurité alimentaire oblige. Là, soixante-dix salariés travaillent sur le produit nu et assemblent les salades.
De gros mélangeurs (1,5 tonne avalée en 15 minutes !) pétrissent la préparation : 80 % de légumes, 20 % de sauces. Le tout ressort à une vitesse ahurissante sur les dix lignes automatisées.
Des robots ferment les barquettes, d'autres les mettent en cartons qui filent dans les chariots sans conducteur, tout droit vers le grand hall de stockage.
Dans cette cathédrale, où peuvent s'empiler jusqu'à 1 500 palettes, des portes s'ouvrent déjà : c'est l'arrière d'un camion frigo qui piaffe, attendant son chargement... La salade fraîche n'attendra pas.