Ca va moins bien que si ça n'allait pas mieux ! (Jeu The Bull)
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LETTRE ANTICIPATION GEAB
Auj. à 08:32
GEAB N°59 est disponible! Crise systémique globale : 30.000 milliards USD d'actifs fantômes vont disparaître d'ici début 2013 / La crise entre dans la phase de décote généralisée des dettes occidentales
- Communiqué public GEAB N°59 (15 novembre 2011) -
Nous arrivons vers la fin du second semestre 2011 et 15.000 milliards d'actifs-fantômes se sont bien envolés en fumée depuis Juillet dernier comme anticipé par LEAP/E2020 (GEAB N°56 ). Et, selon notre équipe, ce processus va se poursuivre au même rythme tout au long de l'année en venir. Nous estimons en effet que, avec la mise en place de la décote de 50% sur les dettes publiques grecques, la crise systémique globale entre dans une nouvelle phase : celle de la décote généralisée des dettes publiques occidentales et de son corollaire, la fragmentation du marché financier mondial. Notre équipe considère que 2012 va voir une décote moyenne de 30% de l'ensemble des dettes publiques occidentales (1) auquel s'ajoutera un montant équivalent de disparition d'actifs des bilans des établissements financiers mondiaux. Concrètement, LEAP/E2020 anticipe donc la disparition de 30.000 milliards d'actifs-fantômes d'ici le début 2013 (2) et l'accélération courant 2012 du processus de partition du marché financier mondial (3) en trois grandes zones monétaires de plus en plus déconnectées : Dollar, Euro, Yuan. Ces deux phénomènes se nourrissent l'un l'autre. Ils vont notamment être à l'origine de la baisse de 30% de la devise US en 2012 (4), comme nous l'avons annoncé en Avril dernier (GEAB N°54 ), sur fond de forte réduction de la demande de Dollars US et d'aggravation de la crise de dette publique US. La fin 2011 va donc voir, comme prévu, le détonateur des dettes publiques européennes déclencher l'explosion de la bombe US.
Dans ce GEAB N°59 nous analysons donc en détail cette nouvelle phase de la crise ainsi que la prochaine aggravation de la crise de dette US. Par ailleurs, nous commençons à présenter, comme annoncé dans les GEAB précédents, nos anticipations sur l'avenir des Etats-Unis pour la période 2012-2016 (5) en commençant par un aspect fondamental des relations euro-américaines (et plus généralement du monde tel qu'on le connaît depuis 1945), à savoir la relation militaire stratégique USA-Europe : nous estimons qu'en 2017 le dernier soldat US aura quitté le sol de l'Europe continentale. Enfin, LEAP/E2020 présente ses recommandations ; ce mois-ci : devises, or, retraites par capitalisation, secteur financier, matières premières.
Dans ce communiqué public nous avons choisi de présenter les éléments qui déterminent la prochaine aggravation de la crise de la dette US, tout en faisant le point sur les conséquences du sommet européen de la fin Octobre et du sommet du G20 de Cannes.
Comme anticipé par LEAP/2020 depuis plusieurs mois, le sommet du G20 de Cannes s'est révélé être un échec flagrant puisqu'il n'a accouché d'absolument aucune mesure significative, se révélant incapable d'aborder les questions du changement de système monétaire international, de la relance de l'économie mondiale et de la réforme de la gouvernance globale. Si la question grecque a pris une telle place au cours de ce sommet, c'est notamment parce que ce dernier n'avait aucun contenu. George Papandreou a ainsi permis aux dirigeants du G20 de « faire comme si » la Grèce avait perturbé leurs travaux (6) alors que, en fait, elle leur a permis de cacher en partie leur impuissance à définir le moindre agenda commun. Parallèlement, les décisions du sommet européen de la semaine précédant le G20 illustrent désormais de manière officielle l'émergence de l'Euroland (doté notamment de deux sommets spécifiques chaque année (7)) et affirment de facto sa primauté décisionnelle au sein de l'UE (8). La pression de la crise a également permis en quelques jours de renforcer les capacités politiques de l'Euroland à progresser sur le chemin d'une intégration accrue (9), préalable à toute évolution positive vers le monde d'après la crise (10).
Comparaison des budgets et dettes nationales italienne (rouge), allemande (bleu) et française (gris) (2002-2011) (en pourcentage du PIB) -Source : Spiegel, 10/2011
Ainsi un gouvernement d'unité nationale s'est enfin mis en place en Grèce (11), où il faut littéralement construire un Etat moderne doté d'un cadastre, d'une administration efficace et permettant aux Grecs d'être des citoyens « normaux » de l'Euroland et non pas des sujets d'un système féodal où grandes familles et église se partage la richesse et le pouvoir. Trente ans après son intégration sans conditions dans la Communauté européenne, la Grèce va devoir passer par une phase de transition de cinq à dix ans comme l'ont connue les pays d'Europe centrale et orientale avant leur accession à l'UE : douloureux, mais inévitable.
Ainsi, l'Italie est enfin parvenu à se débarrasser d'un leader typique du monde d'avant la crise caractérisé par son « bling-bling », son affairisme, son rapport sans scrupules à l'argent, son autosatisfaction tout aussi récurrente qu'infondée, sa main-mise médiatique, son eurocriticisme récurrent et son nationalisme de pacotille (12), et bien entendu sa libido débordante. Les scènes de joie dans les rues italiennes montrent qu'il n'y a pas que du mauvais dans la crise systémique globale ! Comme nous l'indiquions dans le GEAB précédent, nous considérons même que 2012 sera pour l'Euroland l'année de transition permettant d'entamer la construction du monde d'après et non pas seulement de subir la déconfiture du monde d'avant la crise.
Ainsi le Royaume-Uni est tout simplement définitivement « mis à la porte » des réunions de l'Euroland (13). Et les autres pays membres de l'UE hors zone Euro se sont à nouveau regroupés derrière l'Euroland en refusant de soutenir la proposition britannique d'un droit de véto des 27 sur les décisions de l'Euroland. La dérive du Royaume-Uni connaît donc un coup d'accélérateur illustré par les tentatives accrues des Eurosceptiques britanniques (qui sont généralement les fantassins de la City (14)) pour tenter de couper au plus vite le maximum de liens avec l'Europe continentale (15). Loin d'être une preuve du succès de leur politique, c'est au contraire un aveu d'échec complet (16) : après vingt ans de tentatives ininterrompues, ils n'ont pas réussi à briser le processus d'intégration européenne qui reprend de plus belle sous la pression de la crise. Ils tentent donc de « larguer les amarres » par crainte (fondée d'ailleurs (17)) de voir le Royaume-Uni obligé de se fondre dans l'Euroland d'ici la fin de cette décennie (18).
Sur le fond, c'est une fuite en avant désespérée qui, comme le souligne Will Hutton dans un article remarquable de lucidité paru dans le Guardian du 30/10/2011, ne peut conduire le Royaume-Uni qu'à l'éclatement avec une Ecosse qui veut revendiquer non seulement son indépendance (19) mais également son ancrage européen, et à une situation socio-économique de marché financier off-shore sans protection sociale (20) ni base industrielle (21) : en résumé, un Royaume-Désuni à la dérive (22) !
Et l'allié américain étant dans un état aussi désespéré, la dérive peut s'éterniser pour le plus grand malheur du peuple britannique qui se montre de plus en plus agressif avec la City. Même les anciens combattants commencent à rejoindre le mouvement Occupy the City (23) : visiblement, sur ce point, il y a une étonnante convergence de points de vue entre l'Euroland et le peuple britannique !
Pour se consoler, les financiers britanniques pourront se dire qu'ils détiennent la plus grande proportion d'actifs publics japonais hors Japon mais au moment où le FMI met en garde de plus en plus fermement le Japon sur le risque systémique de sa dette publique qui dépasse les 200% du PIB (24), est-ce bien une consolation >
Répartition des actifs japonais (Etats-Unis, Royaume-Uni, Euroland, Chine, Asie) (en pourcentage du PNB du pays (1) et en pourcentage des actifs étrangers détenus (2)) - Source : Banque Centrale Européenne, 06/2011
Puisque nous parlons d'endettement public, il est temps de revenir aux Etats-Unis. Les toutes prochaines semaines vont en effet rappeler au monde que c'est bien ce pays, et non pas la Grèce, qui est l'épicentre de la crise systémique globale. Dans une semaine, le 23 Novembre, la « supercommission » du Congrès en charge de réduire le déficit fédéral US devra avouer son échec à trouver les 1.500 Milliards USD d'économies sur dix ans. Chaque parti affûte déjà ses arguments pour faire porter la faute de l'échec sur l'autre camp (25). Quand à Barack Obama, en-dehors de ses minauderies télévisées avec Nicolas Sarkozy, il contemple passivement la situation tout en constatant que le Congrès a mis en pièce son grand projet de plan pour l'emploi présenté en fanfare il y a à peine deux mois (26). Et ce n'est pas l'annonce complètement irréaliste d'une nouvelle union douanière du Pacifique (sans la Chine) (27) à la veille d'un sommet de l'APEC où Chinois et Américains s'affrontent de plus en plus durement, qui va renforcer sa stature de chef d'Etat et encore moins ses chances de réélection.
Cet échec prévisible de la « supercommission », qui ne fait que refléter la paralysie totale du système politique fédéral américain, va avoir des conséquences immédiates et très lourdes : une nouvelle série de dégradation de la note de crédit des Etats-Unis. L'agence chinoise Dagon a ouvert le feu en confirmant qu'elle allait à nouveau baisser cette note en cas d'échec de la « supercommission » (28). S&P va probablement faire baisser encore d'un cran la note US et Moody's et Fitch n'auront plus d'autres choix que de se mettre au diapason puisqu'elles avaient donné un répit jusqu'à la fin de l'année sous condition de résultats en matière de réduction du déficit public. Au passage, pour essayer de diluer l'information négative pour les Etats-Unis, il est fort probable qu'il y aura une tentative de relancer la crise de l'endettement public dans la zone Euro (29) en abaissant la note de la France pour affaiblir le Fonds Européen de Stabilisation Financière (30).
Tout cela prépare une fin d'année très mouvementée sur les marchés financiers et monétaires et va entraîner des chocs violents dans les systèmes bancaires occidentaux et, au-delà, pour tous ceux qui sont détenteurs de Bons du Trésor US. Mais au-delà de l'échec de la « supercommission » à réduire le déficit fédéral, c'est toute la pyramide de l'endettement US qui va être à nouveau auscultée, dans un contexte de récession mondiale et bien entendue américaine : chute des recettes fiscales, poursuite de l'augmentation du nombre de chômeurs et en particulier des chômeurs qui ne reçoivent plus d'indemnités (31), poursuite de la chute des prix de l'immobilier,
Dettes du secteur privé américain (en rouge) et grec (en bleu) en pourcentage du PIB (2000-2010) - Source : SuddenDebt, 03/2011
Gardons à l'esprit que la situation de l'endettement privé US est nettement pire que celle de la Grèce ! Et que dans ce contexte, nous sommes à un doigt de la panique générale à propos de la capacité des Etats-Unis à rembourser leur dette autrement qu'avec des Dollars dévalués. Cette fin 2011 va donc conduire nombre de détenteurs de la dette américaine à se poser sérieusement la question de cette capacité et du moment où elle sera soudainement mise en doute par les opérateurs (32).
Que peuvent proposer les Etats-Unis après un échec de la supercommission > Pas grand-chose en fait, surtout en année électorale. D'une part car elle a été créée parce que le reste ne fonctionnait pas ; d'autre part car la question n'est pas tant le montant que l'aptitude à entreprendre une réduction significative dans la durée. Et l'échec de la « supercommission » sera justement perçu comme l'incapacité des Etats-Unis à affronter le problème du déficit.
Pour ce qui est du montant, un rapide calcul envoyé par un des lecteurs américains du GEAB permet de constater à quel point les « efforts » de réduction budgétaire envisagés actuellement sont ridicules par rapport aux besoins:
Si l'on considère le budget fédéral des Etats-Unis comme celui d'un ménage, les choses s'éclairent. Il suffit d'enlever 8 zéros pour avoir un budget qui signifie quelque chose pour chaque citoyen :
Revenu familial annuel (impôts sur le revenu) : + 21 700
Dépenses familiales (budget fédéral) : + 38 200
Nouvelles dettes sur la carte de crédit (dette nouvelle) : + 16 500
Bilan des dettes passées sur la carte de crédit (dette fédérale) : + 142 710
Réductions budgétaires déjà réalisées : - 385
Objectif de réduction budgétaire de la super-commission (pour une année) : - 1 500
Comme on peut facilement le constater, la « supercommission » (tout comme le Congrès dans son ensemble en Août dernier) ne parvient même pas à s'entendre pour réduire de 10% . l'augmentation annuelle de la dette fédérale. Car il s'agit bien de cela : contrairement à l'Europe qui, en quelques mois, invente de nouveaux mécanismes et réduit très fortement ses dépenses et son endettement futur (33), les Etats-Unis continuent à s'enfoncer à pleine vitesse dans un endettement croissant. D'ailleurs, pour le semestre à venir, Washington prévoit d'émettre 846 Milliards USD de Bons du Trésor, soit 35% de plus que l'année dernière à la même époque (34).
Septembre 2011 : début de la perte de confiance des banques centrales étrangères dans les Bons du Trésor US - Evolution des transactions des banques centrales étrangères concernant les Bons du Trésor et des agences US (2000-2011) (en marron : accroissement mensuel / ligne verte : au-dessus, les banques centrales achètent ; en dessous, elles vendent les Bons du Trésor) - Source : CaseyResearch, 10/2011
On a vu avec la faillite du fonds d'investissement MF Global comment les maîtres de Wall Street pouvaient s'effondrer d'un seul coup du fait de leurs erreurs de stratégie sur l'évolution des dettes publiques européennes. Jon Corzine n'est pas Bernard Madoff. En terme de sens moral, il doit certes en être proche mais, pour le reste, rien de comparable. Madoff était un franc-tireur de Wall Street alors que Corzine c'est la grande aristocratie : ancien PDG de Goldman Sachs, ancien gouverneur du New Jersey, principal donateur de la campagne Obama pour 2012, pressenti pour remplacer Tim Geithner au poste du Secrétaire d'Etat au Trésor en Août dernier (35),
et de facto l'un des « créateurs » d'Obama en 2004 (36). On touche ici au cur de la relation incestueuse Wall Street/Washington que dénonce désormais une majorité d'Américains (37).
Ainsi en Août encore il apparaissait comme un « intouchable » au sommet de Wall Street ; et pourtant il s'est trompé entièrement sur l'évolution des événements. Il a cru que le monde d'avant continuait et que, comme « toujours », les créanciers privés seraient remboursés « rubis sur l'ongle ». Résultat : des pertes énormes et une faillite qui fait perdre beaucoup d'argent à ses clients et met 1.600 employés à la rue (38).
Nous avons annoncé dans le GEAB précédent que nous entrions dans la phase de décimation des banques occidentales. Cette phase a donc bien débuté et les clients de l'ensemble des opérateurs financiers (banques, assurances, fonds d'investissements, fonds de pension (39)) doivent dorénavant se poser des questions sur la solidité de ces institutions. Et comme le montre le cas Corzine, ils ne doivent surtout pas supposer que parce que ces institutions ou leurs dirigeants sont connus et dotés d'une solide réputation, elles sont a priori plus solides que les autres (40). Ce n'est pas la bonne connaissance des règles du jeu financier d'hier (qui a fait leur réputation) qui compte désormais, c'est l'aptitude à comprendre que les règles du jeu ont changé qui est devenue déterminante.
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Fuque the L ! vous en pensez wak>
AAA : on va passer à lentrée froide .
Après le hors duvres (la Grèce, principalement), on va bientôt passer à lentrée froide (pertes du triple AAA français, qui est déjà officieusement- perdu).
Beaucoup dentre nous savent ici quon allait droit dans le mur, avec des vitesses différentes, en fonction des années, influé à 90% par la macro. Je me souviens dun papier de S&P, avec graphiques à lappui, qui présentait léchéancier de pertes des triples AAA des principales économies occidentales. A lépoque (cétait en 2004, jai oublié de le dire), la France devait le perdre en 2014 Légère accélération de lhistoire puisquon la déjà perdu, de fait.
Les pessimistes, dont je suis depuis 5 ans, étaient qualifiés ces dernières années avec dédain- de « déclinologues » aujourdhui, sils ne sont pas encore qualifiés dexperts, on les écoute un peu plus, et mieux, quautrefois
Je suis heureux que la crise soit là. Elle a pour principal intérêt de remettre les pendules à lheure sur les comptes publics et de montrer aux hommes (optimistes par nature) que les nations doivent avancer malgré les « Etats » (prédateurs par nature). Malheureusement pour les français, il va falloir se résigner à regarder la réalité en face, et à avancer droit devant en détachant les yeux du rétroviseur, car, notre avenir est derrière nous.
Nous sommes dirigés par des équipes bien structurées dune redoutable machine à perdre. Beaucoup plus à lEst, les mastodontes nont même pas à forcer lallure, quils marcheront bientôt ici, sans même sen rendre compte, et sans même avoir eu à lutter, puisque nous luttons, tous les jours, contre nous-mêmes
La messe est dite pour la France et pour lEurope, évidemment, qui est morte avant même davoir vécue.
Jorion enterre le système néo-libéral
http://www.franceculture.fr/emission-les-matins-economie-de-quoi-l%E2%80%99europe-est-e...
Il faut aller au décompte : 1h13'30
puis à celui de : 1h47'30
pour avoir le replay de l'enterrement. Avec une superbe oraison en fin d'émission : "Jesus paid the debt".
AAA : on va passer à lentrée froide .
» Après le hors duvres (la Grèce, principalement), on va bientôt passer à
» lentrée froide (pertes du triple AAA français, qui est déjà
» officieusement- perdu).
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J'avoue humblement ne rien trop comprendre à ces histoires de dettes d'Etats. Ca me semble extraordinaire que des Etats qui ont tous intérêt à ce que l'économie néo-libérale continue à tourner ne trouvent pas des accords de compensation "créances-dettes" permettant à ceux qui ont l'argent de payer sans débourser et par conséquent à ceux qui sont emprunteurs d'alléger le poids de leur dû.
Dans ma famille quand on ne peut pas payer, on agrée un arrangement de transmission, rétribuant le prêteur du moment par exemple. Les Etats endettés ont tous des patrimoines ou des savoir-faire qu'ils peuvent céder ou prêter gratuitement afin d'éponger leur dette. A eux par la suite de faire ce qu'il faut pour changer de fonctionnement et ne pas réitérer les erreurs passées.
Evidemment il est sans doute simpliste de raisonner ainsi, et je comprends bien qu'à l'échelle de l'Europe et des Etats-Unis, les situations sont bien plu complexes, mais si vraiment tout va à vau l'eau pourquoi les Bourses dominantes ne s'effondrent-elles pas >
L'Italie mettra-t-elle hors-jeu l'euro?
Le chef du gouvernement italien Mario Monti a donné dimanche un brusque coup d'accélérateur, avant une semaine cruciale pour l'euro, en annonçant une nouvelle cure d'austérité draconienne d'environ 20 milliards d'euros et des mesures de relance de l'économie afin de "sauver l'Italie" de la crise.
Pour souligner l'urgence, M. Monti, qui a avancé l'adoption de son plan anti-crise initialement prévue lundi, a rappelé avoir reçu il y a trois semaines le mandat d'"aider à sauver l'Italie" d'une crise "très grave" qui "risque de compromettre ce qu'ont accompli en 60 ans de sacrifices au moins quatre générations d'Italiens".
Conscient de la sévérité de la cure imposée aux Italiens, cet ancien professeur d'économie a jugé de son "devoir" de renoncer à son salaire tandis que la ministre aux Affaires sociales Elsa Fornero a fondu en larmes à l'évocation des "sacrifices" réclamés en soulignant qu'ils lui ont "coûté psychologiquement".
Le décret-loi adopté dimanche contient des mesures de rigueur pour 20 milliards d'euros d'ici 2014, dont un durcissement des régimes de retraite, mais aussi des investissements pour relancer la croissance pour 10 milliards d'euros.
Entouré de ses principaux ministres, l'ancien commissaire européen s'est engagé, à quelques jours du sommet européen crucial qui se tient vendredi, à "mettre fortement sous contrôle le déficit et la dette" pour que l'Italie cesse d'être "considérée comme un foyer" de crise et d'inquiétude pour l'Europe.
"Ensemble nous y arriverons", a-t-il assuré en disant vouloir "transmettre un message de grave préoccupation mais aussi de grand espoir".
M. Monti a dû demander aux Italiens de se serrer davantage la ceinture pour tenir la promesse faite à Bruxelles d'atteindre l'objectif de l'équilibre budgétaire en 2013, car les deux plans d'austérité de 60 milliards d'euros adoptés en juillet et en septembre ne seont pas suffisants compte tenu de l'entrée en récession de l'économie italienne.
Le vice-ministre de l'Economie Vittorio Grilli a indiqué à ce sujet que le gouvernement tablait sur un repli du PIB de 0,4 ou 0,5% l'an prochain avant une croissance "plate" en 2013.
M. Monti a tenu à préciser qu'il ne réclamait pas aux Italiens des sacrifices "parce que l'Europe nous le demande" et qu'il ne se sentait pas soumis à la pression du couple franco-allemand.
La réforme des retraites annoncée prévoit une augmentation du nombre d'années de cotisation, fixé actuellement à 40 ans, un calcul des pensions fondé sur l'ensemble de la carrière et non sur les derniers salaires perçus et une accélération du relèvement prévu de l'âge de départ des femmes.
La cure d'austérité comprend aussi des coupes dans les dépenses publiques, une augmentation de la taxation de l'immobilier, une nouvelle taxe sur les biens de luxe (voitures, yachts, avions privés) et un renforcement de la lutte contre l'évasion fiscale.
Ces mesures sont "socialement insupportables" et constituent "un coup très dur pour les retraités", a dénoncé Susanna Camusso, la chef de la Cgil (gauche), le principal syndicat italien, qui a été reçue comme les autres leaders syndicaux et politiques par M. Monti avant le conseil des ministres.
Les mesures seront présentées dès lundi aux deux chambres du parlement qui devraient les approuver avant Noël.
Selon M. Monti, sans ce plan d'austérité, l'Italie risquerait de devenir "insolvable" mettant en péril l'euro.
La méfiance des marchés a propulsé les taux d'emprunt de l'Italie à des niveaux jugés insoutenables à terme pour le pays qui croule sous une dette colossale (120% de son PIB).
Sur le plan politique, seule la Ligue du nord, le parti populiste d'Umberto Bossi a annoncé une opposition frontale aux mesures gouvernementales.
La "patronne des patrons" Emma Marcegaglia a qualifié de son côté les mesures annoncées d'"indispensables", tout en regrettant l'augmentation de la pression fiscale.
Sur le front de la relance de la croissance, le plan d'action du gouvernement prévoit notamment une réduction des charges sociales pour les entreprises embauchant surtout des jeunes et des femmes, ainsi que des mesures pour par exemple garantir les prêts à destination des PME, stimuler la recherche et les économies d'énergie.
La réforme du marché du travail devrait en revanche intervenir dans un deuxième temps.
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Bon. Tout ça me paraît trop lent, trop tard, et toujours dirigé vers les mêmes, ceux qui bossent ou ont bossé dur pour en arriver là...
modèle social ?
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Hey Bimbo, je sais un peu ta sensibilité sociale.
Qui admettra un jour que les cotisations sociales pour préparer la retraite sont insuffisantes pour couvrir les pensions. Il faut bien le dire. Qui paiera> Nos enfants> Pourquoi> Pour de la démagogie.
A court terme, ce ne sont pas les prestations sociales qui feront péricliter notre modèle. C'est l'excès d'endettement public.
A long terme, ce qui a plombé notre économie, ce sont:
-l'Etat Providence
-l'excès d'Etat
-l'interventionisme étatique dans tous les domaines notamment réglementaire
-la liberté d'entreprendre et de prendre des risques sans cesse contrariée au motif de principes idéologiques
-la défaillance de l'enseignement primaire, secondaire, professionnel et universitaire
-la faible attractivité des travaux de recherche
-la faiblesse de l'innovation
-la faiblesse de l'investissement dans les technologies d'avenir
-le coût du travail (pour les emplois à faible valeur ajoutée)en dernier et faiblement
Ce sont ces points qu'il faut améliorer. Toutefois, il est faut d'affirmer que pour l'essentiel ce sont les prestations sociales qui ont fait décliner notre économie. Cependant, pour les années immédiatement à venir, il n'est pas possible de tolérer un déficit structurel fort dans l'assurance vieillesse. L'assurance vieillesse gagnerait à être financée sur le patrimoine des assurés et non principalement sur le travail des actifs.
Cordialement
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Graham
Y'en a-t-il un bon?
... de modèle social.
Hi Graham,
si on prend l'exemple de la Grande-Bretagne, ça semble être pire avec un système vraiment libéral. Et que dire des Etats-Unis... Quels sont donc les modèles vertueux et y en a-t-il même un> Arithmétiquement le système de protection sociale à la française semble prendre l'eau par endroit, mais si l'on prend tout en compte, la France semble encore (pour trois semaines) le pays à vivre.
Et si on regardait ce qui marche ?
Pas forcément besoin de chercher loin pour trouver un système qui marche. Exemple en Alsace-Moselle, il y a le régime local avec un meilleur remboursement des médicaments, plus de jours fériés, pas de jour de carence, etc... et ce régime est à l'équilibre ! Merci Bismarck !
Alors pourquoi nos brillants politiques ne regardent pas cette expérience qui fonctionne depuis un siècle pour l'étendre > A l'heure où nous parlons de convergence franco-allemande...
Ca va moins bien que si ça n'allait pas mieux !
Presque insensible à la crise, le patrimoine des ménages français, dopé par la flambée de l'immobilier, a fortement progressé en 2010, un motif de plus selon certains économistes proches de la gauche pour contester la récente baisse de l'impôt sur la fortune.
Selon une étude publiée vendredi par l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), le patrimoine des ménages, qui représente près de 80% du patrimoine économique national, a bondi de 9,1% l'an dernier après un léger trou d'air de deux ans.
A 10.203 milliards d'euros fin 2010, il dépasse son niveau de 2007, avant la crise économique.
C'est essentiellement la flambée du prix de l'immobilier qui explique cette embellie. Ainsi, "le patrimoine non financier des ménages, composé essentiellement d'actifs immobiliers, se redresse sensiblement", de 10,5% après un recul de 2,5% en 2009, explique l'institut. A la fin 2010, il était de 7.463 milliards d'euros.
On réquisitionne le patrimoine des Céfrans, on en vend une partie aux Chinois et hop, finie la dette !
Doctor Doom and Mister Rubini warnings
Sources CNBC
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Noted economist Nouriel Roubini, credited for predicted the financial crisis, made a plea to policymakers to take tough action needed to address current economic problems, in an article published on the Financial Times website.
"The euro zone has been in denial of the fact that some of its member states are insolvent, as well as unable to survive and grow in a monetary union," he wrote.
In the U.S., fiscal consolidation was postponed and other structural reforms such as investment in infrastructure, skills, and education, as well as changes to energy policy, all measures needed to restore growth were also postponed, Roubini wrote.
As for China, it has "persisted in its weak currency, to support its export and investment-led growth model where savings are too high and consumption too low," the economist, dubbed by some in the media as Dr. Doom for his gloomy scenarios, added.
On Tuesday, European Central Bank Vice-President Vitor Constancio told CNBC in an interview that a break-up of the euro was "unthinkable" and "absurd."
But Roubini warned that political considerations, which prevent leaders from taking tough decisions, yielding results only in the medium term, could lead to currency and trade wars.
2012 that this game of 'kicking the can down the road' is a zero-sum game," he wrote.
Any country would rather have a weak currency to boost its exports to restore growth, and currency tensions will make the situation worse next year, when a combination of market pressures and conflicting political constrains "will make it more difficult to kick the can down the road," Roubini predicted.
"By 2013 at the latest, but possibly already in 2012, a perfect storm of a double-dip recession in the U.S., a disorderly scenario in the euro zone and a hard landing in China could materialize," he wrote.
Doctor Doom and Mister Rubini warnings
La suite assez deprimante des lettres du GEAB , mais tellement réalistes!
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Comme annoncé dans de précédents GEAB, notre équipe présente dans ce GEAB N°60 ses anticipations sur l'évolution des Etats-Unis pour la période 2012-2016. Ce pays, épicentre de la crise systémique globale et pilier du système international depuis 1945, va traverser une période particulièrement tragique de son histoire au cours de ces cinq années. Déjà insolvable il va devenir ingouvernable, entraînant pour les Américains et ceux qui dépendent des Etats-Unis des chocs économiques, financiers, monétaires, géopolitiques et sociaux violents et destructeurs. Si les Etats-Unis d'aujourd'hui sont déjà bien différents de l' « hyper-puissance » de 2006, année de publication des premiers GEAB annonçant la crise systémique globale et la fin de la toute-puissance US, les changements que nous anticipons pour la période 2012-2016 sont encore plus importants, et vont transformer radicalement le pays, son système institutionnel, son tissu social et son poids économique et financier.
Parallèlement, comme à chaque mois de Décembre, nous évaluons nos anticipations pour l'année écoulée. Cet exercice trop rarement pratiqué par les think-tanks, experts et médias (1) est un instrument permettant à nos abonnés (2) comme à nos chercheurs de vérifier que notre travail garde bien une forte valeur-ajoutée et qu'il est en prise directe avec la réalité. Cette année notre score s'est légèrement amélioré et LEAP/E2020 atteint ainsi un résultat de 82% de succès dans ses anticipations pour 2011.
Nous détaillons par ailleurs nos recommandations concernant les devises, l'or, les bourses et les conséquences de la marginalisation du Royaume-Uni au sein de l'UE (3) sur la Livre, les Gilts et la dette britannique et nous formulons quelques conseils concernant les évolutions du système institutionnel américain (4).
Dans ce communiqué public nous avons choisi de présenter un extrait de notre anticipation sur l'évolution des Etats-Unis pour la période 2012-2016.
Mais avant d'aborder le cas américain, nous souhaitons faire le point sur la situation européenne (5).
De la non-dislocation de lEuroland à la dislocation du Royaume Uni
Comme anticipé par notre équipe, le sommet européen de Bruxelles des 7 et 8 Décembre derniers a bien débouché sur deux évènements-clés :
. la poursuite de l'intégration de l'Euroland avec une accélération et un renforcement des intégrations budgétaires et financières et l'amorce d'une intégration fiscale (6). Les gouvernements de la zone Euro, Allemagne en tête, ont confirmé leur volonté d'aller jusqu'au bout de ce processus, contrairement à tous les discours anglo-saxons et eurosceptiques qui depuis deux ans prédisaient que l'Allemagne abandonnerait l'Euro. Parallèlement, ils refusent de suivre le chemin de la Fed et de la Banque d'Angleterre en s'interdisant de faire tourner la planche à billets (Quantitative Easing) tant que la discipline budgétaire n'est pas assurée au sein de l'Euroland (7). Les échecs évidents des QE aux Etats-Unis comme au Royaume-Uni (8) confirment la pertinence de ce choix qui permettra fin 2012 d'initier la création d'Eurobonds (9).
Evolution des bilans des banques centrales américaine, britannique, japonaise et européenne (2007-2011, base 100 en Juin 2008) - Source : Société Générale, 11/2011
En revanche, l' « assurance » que le cas grec, d' « imposition volontaire » d'une décote de 50% aux créanciers privés du pays, restera une exception est une promesse qui n'engage que ceux qui la croient. Elle a dailleurs été poussée par le président français Nicolas Sarkozy dont les concitoyens savent très bien, après cinq ans de pratique, que ses engagements n'ont aucune valeur durable et sont toujours de nature tactique (10).
. la marginalisation durable (au moins 5 ans) du Royaume-Uni au sein de l'Union européenne confirmant de manière éclatante que c'est bien l'Euroland dorénavant qui dirige les affaires européennes. L'incapacité de David Cameron à pouvoir rassembler ne serait-ce que deux ou trois des « alliés traditionnels » du Royaume-Uni (11) illustre l'affaiblissement structurel de la diplomatie britannique et le manque de confiance général en Europe sur la capacité du Royaume-Uni à surmonter la crise (13). C'est aussi un indicateur fiable de la perte d'influence des Etats-Unis sur le continent puisque l'envoi du Secrétaire au Trésor Tim Geithner et du vice-président Joe Biden en maraude sur le continent quelques jours avant le sommet n'a servi à rien et n'a pas permis d'éviter l'échec britannique (13).
Ce sommet aura donc en effet été historique, mais pas encore parce qu'il aura réglé les problèmes financiers et budgétaires européens. Comme nous l'avions anticipé en Décembre 2010, et comme Angela Merkel vient de le rappeler au Bundestag, le chemin de l'Euroland est un parcours long, complexe, et chaotique, à l'image de la route parcourue depuis les années 1950 en matière d'intégration européenne (14). Mais c'est un chemin qui renforce notre continent et va placer l'Euroland au cur du monde d'après la crise (15). Si les marchés ne sont pas contents de cette réalité, c'est leur problème. Ils vont continuer à voir leurs actifs-fantômes s'envoler en fumée, leurs banques et hedge funds faire faillite, essayant en vain de faire grimper les taux sur les dettes européennes (16) avec pour résultat de voir les notes des agences de crédit anglo-saxonne perdre toute crédibilité (17).
Ce sommet est historique car il confirme et dynamise le retour des pays fondateurs de l'UE aux commandes du projet européen et car il montre que loin d'assister à une dislocation de la zone Euro, le choc qu'a tenté David Cameron sur ordre des financiers de la City (18), aboutit à une accélération de la dislocation du Royaume-Uni (19). Outre l'affrontement entre Libéraux-Démocrates et Conservateurs qu'a initié l'attitude de Cameron, fragilisant toujours plus une coalition déjà bien mal en point, cette marginalisation britannique suscite une opposition farouche en Ecosse et au Pays de Galles dont les dirigeants proclament leur attachement à l'UE et leur volonté, pour ce qui est de l'Ecosse (20), de rejoindre l'Euro une fois le processus d'indépendance mis en route vers 2014 (21).
Et, cerise sur le gâteau, la collusion entre la City et le gouvernement britannique est désormais un thème qui dépasse les frontières britanniques et renforce la détermination du continent à mettre sous contrôle définitif cette entité « hors la loi ». Comme nous l'avons décrit depuis Décembre 2009 et le début des attaques contre la Grèce et l'Euroland, la City, effrayée par les conséquences de la crise en matière de réglementation européenne, s'est lancée dans une attaque contre l'Euroland en gestation, mettant à son service le parti Conservateur et les médias financiers anglo-saxons (22). L'épisode du récent sommet de Bruxelles marque une défaite majeure pour la City dans cette guerre de plus de plus publique, exposant au passage la rancur d'une majorité de Britanniques non pas contre l'Euroland mais contre la City (23) accusée de parasiter le pays (24).
Avec 1 800 milliards £ d'argent public investis dans les banques pour éviter leur effondrement en 2008, les contribuables britanniques sont en effet ceux qui ont payé le plus cher le sauvetage des établissements financiers. Et le gouvernement anglais peut bien continuer à exclure cette somme du calcul de son endettement public en prétendant qu'elle est un « investissement », de facto, de moins en moins de monde imagine que les banques de la City se remettront de la crise, surtout depuis l'aggravation du second semestre 2011 : les actions achetés par l'Etat ne valent en fait déjà plus rien. Le « hedge fund UK » est au bord du précipice (25) et grâce à David Cameron et à la City, il est isolé, sans personne pour lui venir en aide, ni en Europe ni aux Etats-Unis.
Avec la bulle chinoise (26) sur le point de rejoindre la récession européenne et la dépression américaine, la tempête de 2012 va déterminer si David Cameron et son ministre des Finances George Osborne sont de dignes descendants des grands navigateurs britanniques.
Mais revenons maintenant à l'extrait de notre anticipation sur l'avenir des Etats-Unis pour la période 2012-2016.
USA 2012/2016 : Un pays insolvable et ingouvernable
Dans ce GEAB N°60, notre équipe présente donc ses anticipations à propos de l'avenir des Etats-Unis pour la période 2012-2016. Nous rappelons que depuis 2006 et les premiers GEAB, LEAP/E2020 a décrit la crise systémique globale comme un phénomène caractérisant la fin du monde tel qu'on le connaît depuis 1945, marquant l'effondrement du pilier américain sur lequel cet ordre mondial a reposé depuis près de sept décennies. Dès 2006, nous avions identifié les années 2011-2013 comme étant celles au cours de laquelle le « Mur Dollar » sur lequel est assise la puissance des Etats-Unis allait se disloquer. L'été 2011, avec la dégradation de la note de crédit des USA par l'agence S&P a marqué un tournant historique et a confirmé que l' « impossible » (27) était bien en train de se concrétiser. Il nous paraît donc essentiel de fournir aujourd'hui à nos lecteurs une vision anticipatrice claire sur ce qui attend le « pilier » du monde d'avant la crise au moment où cette crise est passée à la « vitesse supérieure » depuis l'été 2011 (28).
Ainsi, selon LEAP/E2020, l'année électorale 2012 qui s'ouvre sur fond de dépression économique et sociale, de paralysie complète de l'appareil d'état fédéral (29), de fort rejet du bipartisme traditionnel et de questionnements croissants sur la pertinence de la Constitution, inaugure une période cruciale de l'histoire des Etats-Unis. Au cours des prochaines quatre années, le pays va être soumis à des chocs politiques, économiques, financiers et sociaux comme il n'en a pas connu depuis la fin de la Guerre de Sécession qui, hasard de l'Histoire, débuta très exactement il y a 150 ans en 1861. Au cours de cette période, les Etats-Unis vont être simultanément insolvables et ingouvernables, transformant en « bateau-ivre » ce qui fut le « navire-amiral » du monde de ces dernières décennies.
Pour rendre compréhensible la complexité des processus en cours, notre équipe a choisi d'organiser ses anticipations en la matière autour de trois grands pôles :
1. La paralysie institutionnelle US et la dislocation du bipartisme traditionnel
2. La spirale économique infernale US: récession/dépression/inflation
3. La décomposition du tissu socio-politique US
La spirale économique infernale US: récession/dépression/inflation (extrait)
En effet, les Etats-Unis terminent l'année 2011 dans un état de faiblesse sans équivalent depuis la Guerre de Sécession. Ils n'exercent plus aucun leadership significatif au niveau international. La confrontation entre blocs géopolitiques s'aiguise et ils se trouvent confrontés à presque tous les grands acteurs du monde : Chine, Russie, Brésil (et plus généralement quasiment toute l'Amérique du Sud) et désormais l'Euroland (30). Parallèlement, ils n'arrivent pas à maîtriser un chômage dont le taux réel stagne autour de 20% sur fond d'une réduction continue et sans précédent de la population active (qui est tombée désormais à son niveau de 2001 (31)).
L'immobilier, fondement de la richesse des ménages US avec la Bourse, continue à voir ses prix chuter année après année malgré les tentatives désespérées de la Fed (32) de faciliter les prêts à l'économie via son taux zéro. La Bourse a repris sa baisse interrompue artificiellement par les deux Quantitative Easing de 2009 et 2010. Les banques américaines, dont les bilans sont beaucoup plus chargés en produits financiers dérivés que leurs homologues européennes, s'approchent dangereusement d'une nouvelle série de faillites dont MF Global est un signe avant-coureur, démontrant l'inexistence des procédures de contrôle ou d'alerte trois ans après l'effondrement de Wall Street en 2008 (33).
La pauvreté s'étend chaque jour un peu plus dans le pays où un Américain sur six dépend désormais des bons d'alimentation (34) et où un enfant sur cinq connaît des épisodes de vie dans la rue (35). Les services publics (éducation, social, police, voirie, ) ont été considérablement réduits dans tout le pays pour éviter les faillites de villes, comtés ou Etats. Le succès rencontré par la révolte des classes moyennes et des jeunes (TP et OWS) s'explique par ces évolutions objectives. Et les années à venir vont voir ces tendances s'aggraver.
L'état de faiblesse de l'économie et de la société US de 2011 est paradoxalement le résultat des tentatives de « sauvetage » conduites en 2009/2010 (plans de stimulation, QE, ) et de la dégradation d'une situation « normale » pré-2008. 2012 va marquer la première année de dégradation à partir d'une situation déjà très détériorée (36).
Les PME, les ménages, les collectivités locales (37), les services publics, n'ont plus de « matelas » pour atténuer le choc de la récession dans laquelle le pays est à nouveau tombé (38). Nous avons anticipé que l'année 2012 allait voir une baisse de 30% du Dollar US par rapport aux principales devises mondiales. Dans cette économie qui importe l'essentiel de ses biens de consommation, cela se traduira par une baisse quasiment équivalente du pouvoir d'achat des ménages US sur fond d'inflation à deux chiffres.
TP et OWS ont donc de beaux jours devant eux car la colère de 2011 va devenir de la rage en 2012/2013
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» Sources CNBC
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»
» Noted economist Nouriel Roubini, credited for predicted the financial
» crisis, made a plea to policymakers to take tough action needed to address
» current economic problems, in an article published on the Financial Times
» website.
»
» "The euro zone has been in denial of the fact that some of its member
» states are insolvent, as well as unable to survive and grow in a monetary
» union," he wrote.
»
» In the U.S., fiscal consolidation was postponed and other structural
» reforms such as investment in infrastructure, skills, and education, as
» well as changes to energy policy, all measures needed to restore growth
» were also postponed, Roubini wrote.
»
» As for China, it has "persisted in its weak currency, to support its export
» and investment-led growth model where savings are too high and consumption
» too low," the economist, dubbed by some in the media as Dr. Doom for his
» gloomy scenarios, added.
»
» On Tuesday, European Central Bank Vice-President Vitor Constancio told CNBC
» in an interview that a break-up of the euro was "unthinkable" and
» "absurd."
»
» But Roubini warned that political considerations, which prevent leaders
» from taking tough decisions, yielding results only in the medium term,
» could lead to currency and trade wars.
»
» 2012 that this game of 'kicking the can down the road' is a zero-sum game,"
» he wrote.
»
» Any country would rather have a weak currency to boost its exports to
» restore growth, and currency tensions will make the situation worse next
» year, when a combination of market pressures and conflicting political
» constrains "will make it more difficult to kick the can down the road,"
» Roubini predicted.
»
» "By 2013 at the latest, but possibly already in 2012, a perfect storm of
» a double-dip recession in the U.S., a disorderly scenario in the euro zone
» and a hard landing in China could materialize," he wrote.
Merci Quenaud, Vraiment très intéressant
Et finalement pas trop pessimiste. Réaliste mais sans désespérance.
Dupont et Dupond vont-ils se ramasser?
http://www.bfmbusiness.com/programmes-replay/emission/les-experts
Les experts plussoient dans le constat d'échec. Paniquant, mais presque.