Comment faire face à la crise (Securibourse)

par leulei, dimanche 07 août 2011, 17:12 (il y a 4850 jours)

Bonjour, je m'excuse d'avance pour les propos sans doute naïfs de mes questions mais je préfères les poser pour avoir des avis plutôt que rester sans réponse
Je lis les commentaires qui sont postés sur les forums à propos de la crise et de ses conséquences et ma question toute simple est comment faire face à une dévaluation de son épargne. Je possède comme beaucoup ici un livret, une assurance vie et des actions. J'ai lu des posts alarmistes sur la perte de 70% de la valeur de son compte en banque (argentine), l'accès restreint à ses comptes... et hormis faire des stocks de pates et de riz, comment pourrais je limiter l'impact de ces évènements> quels csqs d'une dévaluation sur les sommes mises sur un livret A>

Avatar

Comment faire face à la crise

par jmp ⌂ @, Boulogne/Mer, jeudi 11 août 2011, 22:17 (il y a 4846 jours) @ leulei

Bonjour,

l'absence de réponses traduit l'embarras de tout un chacun. S'il y a des conséquences prévisibles à la crise actuelle, les solutions pour y échapper ne sont pas légion. Je lis actuellement le livre de Philippe Herlin "France, la faillite>" et pour résumer les trois pages consacrées à la protection du patrimoine, c'est "immobilier,ressources agricoles, or, matières premières et oeuvres d'art" à la place de "actions, obligations et assurance-vie".
Je ne suis personnellement pas convaincu que ces solutions soient les bonnes:
s'il est assez évident qu'être propriétaire de son logement peut apporter une certaine sécurité et qu'avoir un jardin pour faire un potager est un plus, je ne crois pas que l'or puisse être une solution pour quelqu'un qui compte rester en France. Comme l'écrit l'auteur, les achats d'or sont déclarés et rien n'empêchera l'état de venir le récupérer en échange d'une reconnaissance de dette qui sera difficilement valorisable... Pour les matières premières, c'est irréaliste et pour les oeuvres d'art, cela me parait très difficile de commencer une collection. Donc, à moins de s'expatrier avec ses comptes dès maintenant, il n'y a probablement pas de solution simple pour éviter la perte de valeur de son épargne dans le cas d'un scénario catastrophe. Au contraire de l'auteur, je crois que des actions bien choisies peuvent garder une valeur certaine (même amoindrie) mais je partage son point de vue sur les obligations et l'assurance-vie.
Pour d'autres la seule solution est un matelas de billets à son domicile ce qui me parait aussi indéfendable qu'un container de gazole au fond du jardin.

Avatar

Comment faire face à la crise

par labadie ⌂ @, Chaloupe St-Leu, La Réunion, dimanche 14 août 2011, 07:41 (il y a 4844 jours) @ leulei

» Bonjour, je m'excuse d'avance pour les propos sans doute naïfs de mes
» questions mais je préfères les poser pour avoir des avis plutôt que rester
» sans réponse
» Je lis les commentaires qui sont postés sur les forums à propos de la crise
» et de ses conséquences et ma question toute simple est comment faire face à
» une dévaluation de son épargne. Je possède comme beaucoup ici un livret,
» une assurance vie et des actions. J'ai lu des posts alarmistes sur la perte
» de 70% de la valeur de son compte en banque (argentine), l'accès restreint
» à ses comptes... et hormis faire des stocks de pates et de riz, comment
» pourrais je limiter l'impact de ces évènements> quels csqs d'une
» dévaluation sur les sommes mises sur un livret A>

Bonjour, voici ce que j'ai écrit en commentaire sur objectifeco, et que je vais essayer de compléter :

Les solutions sont multiples :

La protection passe par une part d'or physique (j'ai conseillé depuis pas mal de temps 10% du patrimoine) et une part expatriée dans un pays fiable (Singapour, Norvège notamment), dans la devise du pays pour ceux qui le peuvent.

Pour le reste, un timing pas trop mauvais sera nécessaire à la "survie" :

cash + swings baissiers tant qu'on restera comme maintenant dans un contexte déflationniste (je maintiens ce mot, il a été récemment confirmé par la hausse des T-Bonds et la chute de la quasi-totalité des actifs tangibles), puis arbitrage vers les actifs tangibles le moment venu.

Sur l'immobilier : je ne suis pas contre une part d'immobilier (même si je n'en ai pas pour l'instant), à la seule condition d'avoir un rendement locatif élevé (j'ai indiqué le niveau souhaitable : 8% brut).

Je sais que ça n'est pas "satisfaisant pour l'esprit" d'avoir une exposition importante en cash quand on sait qu'il risque de perdre une bonne partie de sa valeur dans quelques années, et que les politiques budgétaires des gouvernements nous conduisent droit dans le mur à ce niveau.

Le tout est d'être prêt pour pouvoir réagir vite le moment venu : Troquer son cash en actifs tangibles ne prendra que quelques secondes, le temps de passer les ordres : small caps décotées (que nous connaissons bien sur ce site !), valeurs minières / pétrolières, ou même en foncières fortement endettées (choix catastrophique en contexte déflationniste, mais bon en cas de forte dévaluation).

Evidemment, il vaudra mieux le faire quelques semaines ou même quelques mois trop tôt qu'un jour trop tard !
Mais pour l'instant, je garde une part importante de cash, et améliore l'ordinaire avec des swings baissiers en BX4 (il y a peu de produits baissiers éligibles au PEA), et avec quelques small caps défensives.
Les faillites de gros états (l'évènement qui déclencherait le bank run et la dévaluation générale du cash) seront sans doute l'aboutissement de la crise et le début d'une phase de relance / reconstruction (comme après la faillite de l'Argentine), elles interviendront au terme d'une phase de profonde récession de plusieurs trimestres au cours de laquelle les gouvernements essaieront en vain toutes sortes de plans, pas au début de celle-ci.

--
[image]

Comment faire face à la crise

par Graham ⌂ @, dimanche 14 août 2011, 18:27 (il y a 4843 jours) @ leulei
édité par Graham, dimanche 14 août 2011, 18:32

Bonjour,

à une question semblable, j'avais répondu ce qui suit dans une autre file que je recopie ici pour plus de visibilité. Pour ma part, je me prépare à ce choc, et j'ai déjà réalisé une partie des suggestions que j'ai émises plus bas.

Je dois beaucoup à¨L.Abadie pour m'avoir initié avant quiconque dans la compréhension des grands déséquilibres. Toutefois, je ne partage pas son positionnement, que j'entrevois comme plus spéculatif parce qu'il suppose que soit plus ou moins prévisible le moment où le sytème se grippera pour se bloquer soudainement avec les conséquences incommensurables que cela engendrera. Ce positionnement suppose aussi qu'il soit possible de jouer sur les effets déflationnistes de la crise avant son "apoplexie". Là, il ne s'agit plus de raison stricte, car l'on peut croire ceci ou cela et ce ne sera toujours que croyance. Pour ma part, je considère que le moment est imprévisible. Dès lors, le positionnement cash me parait éminement spéculatif, sauf à posséder celui-ci en monnaies trébuchantes chez soi. L'apoplexie que j'évoque est l'effondrement soudain du système bancaire mondial et ses conséquences immédiates: blocage des comptes, impossibilité de retrait, blocage partiel des transactions par chèques ou cartes bancaires, etc. Dans cet optique, même la possession de monnaies étrangères sûres n'est pas une garantie. Le dépositaire, qu'il soit suisse, canadien, norvégien, suédois, brésilien, singapourien, etc. n'en reste pas moins une banque en péril.
Pareillement les spéculations baissières sur titres supposent une contrepartie non défaillante, ce qui implique que l'apoplexie bancaire ne soit pas soudaine mais à court terme prévisible.
Ce risque me paraissant considérable, j'exclus d'office les positions baissières et cash de L.Abadie car je veux me soustraire absolument au risque d'apoplexie que j'envisage. L.Abadie néglige sa soudaineté. Voilà notre divergence. Bien évidemment cette divergence qui est un positionnement par rapport au risque aura un impact sur la performance de nos stratégies selon que tel ou tel scénario se réalisera. Mais, ainsi qu'évoqué, mon positionnement est de me soustraire absolument au risque et, pour ce faire, à consentir à une perte de valeur de mes actifs. Mon objectif est modeste: limiter les pertes inéluctables tout en me soustrayant au maximum aux conséquences du risque envisagé.
Dans l'environnement actuel, cette stratégie ne paye pas, mais détruit de la valeur. C'est un choix résolu et consenti en pleine connaissance de causes. Je savais que les bourses baisseraient fortement et que mon patrimoine serait impacté négativement dans d'importantes proportions. Mais c'est le prix que je consens à payer pour ne pas perdre plus si survient ce que je redoute.

Quant à M.Herlin, son diagnostic est sûr. Mais, en quelque sorte, c'est ce qu'il y a de plus facile à faire. Il suffit d'observer avec lucidité et de rapporter les faits présents avec ceux passés. Le même se reproduit sans cesse avec une étrange ressemblance. Ses solutions pour se protéger sont, somme toute, pauvres, faiblement étayées et leurs cotés spéculatifs assez mal envisagés.

---------------------------------------------

Mon idée est que tout va perdre de la valeur:
-monnaie
-immobilier
-placements monnaitaires et obligataires
-assurance-vie
-actions

Je crois que le prix de toutes choses est faussée par l'inondation de monnaie qui ne renvoie à rien et que la grande purge consistera en la remise à un niveau juste de tout cela.

Il est très difficile d'envisager ce qu'il en résultera. Dans cette grande incertitude, il importe plus que tout de diversifier son patrimoine global, en rejettant les placements les plus dangereux, et de diversifier le plus possible ses ressources monaitaires ou quasiment monaitaires facilement mobilisables.

L'immobilier conservera toujours une certaine valeur: au pire, en valeur constante, je ne le vois pas baisser de plus de 30% ou 40%. Ce qui sera une bonne performance. Il ne me parait pas idiot d'acheter un petit terrain qui serve au besoin à cultiver un jardin.

Il faut sortir absolument de l'assurance-vie en euros qui est complètement minée. Certaines compagnies d'assurance ne feront pas face à leur engagement et ce type de placement perdra de la valeur.

Il faut sortir des actifs obligataires de la plus part des pays de la zone euro et des états-unis, éventuellement en proportion petite réinvestir les sommes dans des obligations émergentes ou quelques très solides entreprises privées peu endettées.

Concernant les actions, choisir de grandes valeurs internationales aux produits nécessaires ou d'usage courant, faiblement endettées (j'entends des entreprises comme coca-cola, procter and gamble, Becton, Dickinson & Co, Reckitt Benckiser, essilor, colgate-palmolive, sanofi....) en regardant principalement l'internationalisation des revenus, la faiblesse de l'endettement, la récurrence des ventes malgré un changement de type de consommation. Investir sur le marché américain est judicieux actuellement. Il n'y a pas d'urgence à investir tant que le risque de défaut d'un état important ou d'une institution financière n'est pas certain. On peut attendre une correction préalable des bourses.

Concernant la monnaie,je pense qu'il faut en garder une importante proportion en diversifiant beaucoup leur origine sans grande distinction:
-franc suisse
-couronne suédoise
-compte pay-pal
-un peu de pièce d'or détenues chez soi
-éventuellement monnaies émergentes type real brésilien
ce qui importe, c'est une large diversification et une capacité à les rappatrier et convertir aisément dans notre monnaie. Il faut veiller beaucoup à la solidité des établissements bancaires (pay-pal appartenant à e-bay et n'ayant pas le droit de spéculer peut-être une alternative intéressante de diversification des comptes teneurs), s'attendre à des mesures gouvernementales restrictives de type limitation des retraits. Dans cette optique, il est me semble-t-il judicieux de sortir une quantité de monnaie en euro de sa banque pour la garder chez soi. Pour ma part, j'envisage d'extraire 10.000 euros pour les conserver chez moi. Il est possible de ne le faire que juste avant que la situation soit vraiment explosive c'est à dire quand il sera certain qu'un grand état ou qu'une grande instituation bancaire fasse défaut.
Il sera bon aussi d'acheter par avance des provisions en nourriture faciles à conserver.

L'argent en compte dans les livres des banques et des assureurs peut-être perdu ou bloqué. L'avantage des actions ou des oligations est qu'il s'agit de titres de propriété ou de titres de créances que l'établissement teneur ne peut pas perdre. C'est pourquoi je préfère les actions à la monnaie en compte. Je crois aussi que la monnaie perdra plus de valeur que certaines actions.

J'ai répondu mal et sommairement. Je pars à l'étranger dans quelques heures. Je n'avais pas trop de temps.

Sinon dans l'article suivant: "comment survivre au krach économique", il y a les pistes d'un libéral, gilles drynacour, que j'apprécie beaucoup.
http://blog.turgot.org/index.php>post/Dryancourt-comment-survivre

--
[image]





Graham

Fil RSS du sujet
powered by my little forum