Réforme ISF: un euro qui peut coûter cher ! (Securibourse)
par gaepre1, mercredi 13 avril 2011, 11:25 (il y a 4966 jours)
J'ai un patrimoine de 1,3M + 1. Qui veut de mon euro excédentaire pour m'éviter de payer 3250 d'ISF > Encore une réforme frappée au coin du bon sens légendaire de nos éminents et superdiplômés fiscalistes de Bercy !!
Réforme ISF: un euro qui peut coûter cher !
par robarl, mercredi 13 avril 2011, 13:58 (il y a 4966 jours) @ gaepre1
» J'ai un patrimoine de 1,3M + 1. Qui veut de mon euro excédentaire pour
» m'éviter de payer 3250 d'ISF > Encore une réforme frappée au coin du bon
» sens légendaire de nos éminents et superdiplômés fiscalistes de Bercy !!
de mémoire pour avoir bénéficié dune tel prélèvement la ponction ne porte que sur lexcédent (C.A.D au delà du seuil).
Dans votre cas cela fera 0.25% sur 1 euro
Réforme ISF: un euro qui peut coûter cher !
par tristus dolor, mercredi 13 avril 2011, 14:25 (il y a 4966 jours) @ robarl
gaepre a raison, la taxation s'effectuera désormais au premier euro. l'effet de seuil est encore plus important à partir de 3 meur, l'euro marginal coûte 7500 euros sous réserve du dispositif qui sera choisi pour minimiser les effets pervers du système.
toute cette tambouille pour rien, il eût été plus simple de conserver le système actuel et de sortir de l'assiette de l'isf la résidence principale pour satisfaire les cadres sup parisiens ou les résidents de l'île de Ré.
» » J'ai un patrimoine de 1,3M + 1. Qui veut de mon euro excédentaire pour
» » m'éviter de payer 3250 d'ISF > Encore une réforme frappée au coin du
» bon
» » sens légendaire de nos éminents et superdiplômés fiscalistes de Bercy
» !!
»
» de mémoire pour avoir bénéficié dune tel prélèvement la ponction ne porte
» que sur lexcédent (C.A.D au delà du seuil).
»
» Dans votre cas cela fera 0.25% sur 1 euro
Réforme ISF: un euro qui peut coûter cher !
par gaepre1, mercredi 13 avril 2011, 14:37 (il y a 4966 jours) @ tristus dolor
» il eût été plus simple de conserver le
» système actuel et de sortir de l'assiette de l'isf la résidence principale
» pour satisfaire les cadres sup parisiens ou les résidents de l'île de Ré.
Bonjour Tristus,
Pas d'accord pour sortir la résidence principale de l'ISF. Cela incite à immobiliser le maximum de capital dans l'immobilier, c'est à dire à favoriser un capital improductif. Notre pays déjà peu dynamique n'a pas besoin de cela.
Réforme ISF: un euro qui peut coûter cher !
par tristus dolor, mercredi 13 avril 2011, 16:00 (il y a 4966 jours) @ gaepre1
je ne suis pas contre l'idée de taxer le patrimoine pour l'inciter à être plus productif. Mais pour beaucoup de français, l'immobilier est un moyen de se loger avant de constituer un placement, à plus forte raison s'il s'agit une résidence principale. De plus, la résidence principale est déjà imposée via la taxe foncière. Pour les plus riches cela ne change pas grand chose, la résidence principale n'est qu'une part mineure de leur patrimoine qui est généralement d'origine financière.
Enfin, la majeure partie des contrôles ISF portent sur la résidence principale. Sortir de l'isf la RP éviterait pas mal de paperasse au contribuable et à l'administration pour une perte de rendement sans doute très marginale.
» » il eût été plus simple de conserver le
» » système actuel et de sortir de l'assiette de l'isf la résidence
» principale
» » pour satisfaire les cadres sup parisiens ou les résidents de l'île de
» Ré.
»
» Bonjour Tristus,
»
» Pas d'accord pour sortir la résidence principale de l'ISF. Cela incite à
» immobiliser le maximum de capital dans l'immobilier, c'est à dire à
» favoriser un capital improductif. Notre pays déjà peu dynamique n'a pas
» besoin de cela.
Réforme ISF: un euro qui peut coûter cher !
par Graham , mercredi 13 avril 2011, 19:43 (il y a 4966 jours) @ tristus dolor
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Bien évidemment l'ISF est un impôt inique assez conforme à une mauvaise facette de l'esprit français qui a la passion de l'égalité, une façon de travestir cette passion méchante qu'est l'envie.
Toutefois, le prenant pour acquis, il n'y a aucune bonne raison, me semble-t-il, d'en déduire la résidence principale sous prétexte que celle-ci constitue au travers du logement un besoin vital à satisfaire.
Se loger est certes vital mais ne justifie rien. Le besoin de se loger est distinct du besoin d'être propriétaire de son logement. L'un est nécessaire, l'autre est subsidiaire. Un patrimoine reste un patrimoine, qu'il soit financier ou immobilier. Et Gaepre a raison. Pour ma part, je ne suis plus propriétaire de mon logement et je ne suis plus prêt de l'être. Ceci afin de m'assurer une plus grande mobilité et de me soustraire à une partie de la fiscalité locale qui ira croissante. Au détriment du sentiment de sécurité (que donne faussement la propriété de son logement) et au détriment de mon sentiment d'attache par rapport au lieu où je vis. Je préfère de loin avoir une liberté accrue en financement le coût de mon logement par les intérêts de mon capital placé. Cela me coûte moins cher et augmente ma liberté tout en me soustrayant au risque grand de décroissance de la bulle immobilière qui ne devrait pas trop tardé (eu égard à la corrélation à long terme des prix immobiliers avec les taux d'intérêts des emprunts souverains qui ne devraient trop tardé à exploser à la hausse en France comme pour lors dans Etats mineurs européens)
Je me désole assez que le patrimoine de mes concitoyens soit essentiellement immobilier pour la même raison que Gaepre: car ce capital es improductif. Et cela ne me parait pas sans lien avec une certaine sclérose de notre pays.
Alors si l'on doit taxer le patrimoine, autant que l'on taxe à fond l'immobilier. Cela fera toujours moins de mal que de taxer autre chose et au moins cela incitera quelques uns à mieux employer leur patrimoine, avant qu'ils ne partent sous d'autres cieux!
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Graham
La passion de l'égalité
par LeZig, jeudi 14 avril 2011, 20:31 (il y a 4965 jours) @ Graham
Un petit mot pour rappeler que cette "passion de l'égalité" est né la nuit du 4 août 1789 avec l'abolition des privilèges féodaux et que c'est un des éléments principaux de notre "identité nationale", alors résumer cela à de l'envie je trouve que c'est un peu choquant.
Pour la résidence principale, le compromis actuel d'un abattement de 30% ne me semble pas mauvais car d'un côté il y a le droit de se loger qui est un besoin vital et de l'autre on a la spéculation à Paris où les prix progressent de 10% par an... (soit 100kE pour un appart valant 1ME à comparer au montant de l'ISF payé)
La passion de l'égalité
par Graham , vendredi 15 avril 2011, 12:28 (il y a 4964 jours) @ LeZig
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Tous ont besoin d'être logés.
Seul un peu plus d'un français sur deux est propriétaire de son logement. Les français des nouvelles générations seront propriétaires pour une bonne partie grâce à l'héritage de leur parent. Peu, dans ceux dont les parents ne sont pas propriétaires, seront eux-même propriétaires.
Les privilèges se transmettent principalement par héritage. Où est l'égalité> Partageons alors. Taxons fortement les successions! Réduisons une part des privilèges. L'enrichissement immobilier n'a favorisé que la partie la plus chanceuse de la population grâce principalement à une cause extérieure: l'inflation forte des années 80, répercutée dans les salaires. Ceux qui se sont enrichis par ce biais jadis ont eu de la chance et ce n'est pas leur industrie qui leur a fait devenir riche. Avec cet enrichissement de hasard, ils se paieront leurs vieux jours, leur dépendance, paieront de bonnes études à leurs enfants, leurs petits-enfants, les aideront à se loger, etc.
Que fait-on des autres qui ont moins l'heureuse condition d'être nés de parents chanceux>
Si on pousse l'idée d'égalité jusqu'au bout, elle mène toujours aux révolutions, c'est à dire à des bains de sang où les plus pauvres resteront plus pauvres et où un autre ordre social inégalitaire émergera. La passion d'égalité est forte en France tant que l'on possède peu. Dès lors que l'on accède à un privilège quelconque, on invente quelques exceptions pour ne surtout pas voir qu'il s'agit pas d'un privilège, c'est à dire quelque chose que l'individu ne doit pas à lui-même. Beaucoup de français n'aspirent qu'à une chose: vivre légèrement et bien et d'être les rentiers d'une situation de privilèges qu'ils n'avouent pas (travailler peu, retraite jeune,statu quo social, rentes de situation au travers d'avantages sociaux, etc.) Tant que la majorité vit ainsi, la paix dans l'ordre social est maintenu et l'égalité n'est qu'une passion d'idéologues que beaucoup partagent mais ne vivent point. Quand la majorité se plaint, elle hurle à l'égalité: elle n'a plus ses privilèges inavoués. Et derrière tout cela, il n'y a jamais que l'envie vengeresse prête à tous les holocaustes. La révolution française n'a pas élevé le niveau de vie des français. Elle a fait se rendre maître du pays une frange minoritaire du pays, qui s'est servie comme le font tous les maîtres. Quels sont nos maîtres désormais> La France est partagée et se divise de plus en plus. Il y a nos maîtres, minoritaires, ces oligarques élite de notre pays, politiques et dirigeants de grandes entreprises, ayant grandi dans les mêmes lieux, ayant fait les mêmes études, se fréquentant, toujours prêts à quelques menus services entre eux, c'est à dire des collusions interpersonnelles,etc. Il y a l'immense majorité, assez heureuse, que l'on convainc par le pouvoir irrépressible des médias, dont on achète les votes par quelques avantages concédés qui nuisent à la collectivité dans sa globalité. Et il y a cette autre minorité qui ne cesse de croître en nombre et qui regroupent les exclus, les laissers pour compte, ainsi que tous les frustrés inquiets en instance de l'être. Dans cette dernière fomente l'envie car elle est écartée du festin que se partagent les autres. Quand celle-ci sera suffisamment grande en taille, elle hurlera unaniment: EGALITE. Nous serons alors à la veille de la nouvelle révolution et du sang qui coulera avec. J'ai bien peur que ces acteurs seront les enfants des moins bien nantis. Aussi plus la classe moyenne s'érodera par le bas, plus l'insatisfaction croîtra. Mais on peut affubler ces émotions sociales d'une quelconque façon. Il n'y a rien de noble la-dedans. Il n'y a que l'envie. Et l'envie engendre la haine qui, elle, versera inutilement du sang. Voilà où mène cette passion d'égalité, voilà ce que sont les révolutions.
Il n'existe qu'un moyen d'éviter ces maux inutiles. Atténuer toujours les privilèges de situation. A commencer par les successions. Voilà l'impôt utile et égalitaire par excellence.
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Graham
La passion de l'égalité
par LeZig, vendredi 15 avril 2011, 18:58 (il y a 4964 jours) @ Graham
Tout à fait d'accord pour taxer fortement les successions, à chaque génération il y aurait une redistribution des cartes et tous les jeunes partiraient sur un pied d'égalité, à eux de se débrouiller pour faire leur route.
De plus c'est certainement l'impôt le plus indolore (après ma mort mon argent me servira nettement moins...), donc pour rembourser rapidement les déficits actuels c'est une solution très efficace.
Mais malheureusement, je connais très peu de monde qui trouve cette idée intéressante et je ne vois pas un politique défendre cette idée.
L'avis, en 2006, du futur président
par jmp , Boulogne/Mer, vendredi 15 avril 2011, 21:14 (il y a 4964 jours) @ LeZig
Lors dun entretien avec Les Echos le 9 novembre 2006, Nicolas Sarkozy a proposé de supprimer les droits de succession tout en maintenant lImpôt de Solidarité sur la Fortune :
"Ainsi, je suis pour la suppression des droits de succession, parce que laisser le produit dune vie de travail à ses enfants, cest conforme à lidée que je me fais du travail et de la famille. Discutons des modalités : ce qui compte cest lidée. Moi je suis pour la taxation de ceux qui ont le plus dargent. Pas question de supprimer limpôt sur la fortune, par exemple, mais limpôt sur les successions cest différent. Légalité des chances, cela ne consiste pas à aller prendre le patrimoine de celui qui a travaillé toute sa vie ; légalité des chances, cela consiste à faire en sorte que lenfant qui naît dans une famille qui na pas de patrimoine ait les mêmes chances de réussir quun autre."
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jean-marie
L'avis, en 2006, du futur président
par Graham , samedi 16 avril 2011, 00:46 (il y a 4964 jours) @ jmp
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Notre président est un exemple de ce type d'oligarque qui use jusqu'à la corde et sans vergogne des idées faciles et mal pensées que tout le monde a par quelques endroits. De la sorte, il achète la majorité qui le votera.
Ceux qui le votent ont pour la grande majorité un patrimoine, dont ils sont persuadés qu'il est le fruit de leur industrie et de leur seul mérite, qu'ils voudraient léguer à leurs enfants exonérés et à la fois suffisamment peu pour être taxés à l'ISF. Facile alors d'être convaincu. Ce que l'on a: on ne le partage pas. Ce que l'on a pas: on le partage. Voilà jusqu'à la caricature ce qu'est la passion d'égalité à la française. Et voilà pourquoi, quand notre président se revendique être le président de tous les français, il n'est pas loin de l'être tant il jongle superbement avec nos passions communes.
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Graham
successions
par svallene, lundi 18 avril 2011, 10:56 (il y a 4962 jours) @ LeZig
Bonjour,
Tout à fait d'accord avec vous sur l'impôt sur les successions, qui reintroduit de l'égalité entre les générations, qui redonne sa place au mérite par rapport à la "situation" (ou à la naissance, comme on dit). Et puis les héritiers auront tout de même un héritage, et on peut souhaiter que les héritiers ne vivent pas "dans l'attente" de cet héritage!
Malheureusement, je trouve très très peu de personnes de cet avis. Tous sont contre cet imposition des successions... et pourtant il faudra bien trouver de l'argent quelque part.
successions
par Graham , lundi 18 avril 2011, 11:52 (il y a 4961 jours) @ svallene
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Bonjour,
L'Etat français, comme presque tous les états occidentaux, a une situation bilantielle extrêmement vulnérable. Celle-ci est due pour grande partie à des choix économiques et sociaux mauvais depuis une à deux générations actives. Les générations ultérieures supporteront les coûts étouffants de ces choix. Un peu plus d'une moitié de la population française a pu vivre facilement grâce à ces choix et en tire des avantages supérieurs au coût réel. On travestit la réalité avec de l'idéologie. Ses coûts pèseront lourdement sur ceux qui n'avaient pas le choix électoral parce qu'ils n'étaient pas nés ou étaient trop jeunes pour voter. Les grands courants sociaux et économiques qui laminent notre société (chomage, délocalisation, panne d'ascenseur social, fiscalité spoliatrice, déclin du système scolaire, etc.) sont les résultantes de ces mauvais choix. L'enrichissement privé d'une part de la population franaçaise s'est faite au détriment des grands équilibres d'une politique publique saine. La plus part savent que l'Etat ne sera plus providentiel comme il l'a été. Le bonheur légitime qu'ils souhaitent pour leurs enfants passe par la transmission du patrimoine acquis pendant les années fastes. Mais le partage est profondément inégalitaire. Une part croissante des nouvelles générations seront exclues et paieront le coût des mauvais choix de jadis. La paix sociale et même politique passera par une redistribution des cartes. Ceux qui ont le plus joui des avantages de l'Etat providentiel doivent le plus payer car ils ont le plus reçu. Et cela passe par l'augmentation de la fiscalité sur les successions et une réduction des avantages sociaux que donnait l'état providentiel pour ceux qui sont le plus nantis patrimonialement.
La démocratie est peut-être le meilleur des systèmes politiques mais c'est également l'un des plus corruptibles. Et cela arrive chaque fois que le politique comprend les avantages qu'il a à acheter les voix de ceux qui le votent au détriment soit des minorités, soit de ceux qui ne votent pas. Les grands choix de société qui ont conduit à la situation actuelle résultent de la volonté des votants depuis une à deux générations de profiter de ce que leurs enfants non votants supporteront et paieront. C'est à la fois une dilapidation du patrimoine national et à la fois une spoliation inconsciente, irresponsable, et profondément égoïste d'une génération sur l'autre.
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Graham
successions
par Manu , mardi 19 avril 2011, 11:05 (il y a 4960 jours) @ svallene
C'est complètement illusoire à mon avis votre histoire ... La véritable rampe de lancement pour les enfants, ce n'est pas l'argent qu'on leur lègue une fois parti mais plutôt l'éducation qu'on leur donne ...
Réforme ISF: un euro qui peut coûter cher !
par jmp , Boulogne/Mer, lundi 25 avril 2011, 21:45 (il y a 4954 jours) @ gaepre1
Il semble que cet euro en trop fera bénéficier son propriétaire d'une réduction d'impôt:
http://bercy.blog.lemonde.fr/2011/04/21/isf-il-y-aura-en-plus-des-reductions-dimpots-po...
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jean-marie