collusion finances et politique (Securibourse)

par Graham ⌂ @, lundi 25 octobre 2010, 19:37 (il y a 5144 jours) @ crocroc

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Bonsoir,

Il me semble que l'on se trompe d'objet.
Il n'est aucunement prouvé - sans doute même est-ce le contraire - que ni le capitalisme, ni le libéralisme, ne sont nuisibles à la société.
Ce serait plutôt la collusion entre les intérêts d'une certaine finance et ceux des classes politiques dans le système démocratique qui serait plus particulièrement pernicieuse. Il est envisageable que les historiens jugent ultérieurement cette collusion comme une des principales causes des crises récentes.
La classe politique a besoin de la finance pour subsister, directement comme aux états-unis pour financer les campagnes électorales, indirectement aux états-unis, en Europe, dans le reste du monde, pour financer les déficits.
La finance a besoin en contre-partie pour proliférer de lois afférentes complaisantes.
Il ne s'agit pas de libéralisme, par définition, puisqu'il s'agit d'une forme d'interventionnisme radical.
Il ne s'agit pas de capitalisme, puisque le capital nécessite une épargne préalable suffisante. Or l'épargne actuelle ne suffit plus à expliquer l'énormité des masses financieres en mouvement. La cause en est le levier financier qu'est en définitive l'emprunt, soit abstraitement la confiance dans une épargne future admise pour certaine sur laquelle les agents économiques spéculent -c'est à dire prévoient! - avec plus ou moins de bon sens ou de folie.

En somme, la combinaison de politiques dépendantes de la Finance et de la financiarisation de l'économie serait une perversion du capitalisme libéral. Le plus surprenant est qu'il ait pris naissance dans les pays anglo-saxons fondateurs du capitalisme libéral. Pour quoi donc> Parce que pour tenir, un tel système suppose la vertu et l'impartialité du régulateur politique en charge de légiférer. Or, eu égard à la taille de ces démocraties, à l'influence considérable et sans cesse grandissante du pouvoir médiatique, le politique s'il voulait ne serait-ce que se perpétuer devait consentir à sa propre corruption. Changera-t-il> La réponse à cette question nous indiquera en partie vers où se dirigeront nos sociétés.

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Graham


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