une occasion de renforcer... (Securibourse)
Bonjour,
En réponse à votre question et aux commentaires faits par X, voici quelques éléments de réponse:
- La déception de Copenhague est réelle, mais les marchés n'avaient anticipé aucun accord significatif et donc le prix du Crédit-Carbone (EUA ou CER) était resté à des niveaux relativement bas. La pérennité de ces marchés n'est absolument pas remise en question, ni les engagements existants de l'Europe pour en maintenir le fonctionnement jusqu'en 2020.
- Une analyse des positions des différents protagonistes montre un point d'accord fort: la nécessité de soutenir des projets de réduction de GES dans les pays les plus pauvres, avec des transferts de technologie et des financements venant des pays riches (Europe e particulier). Le seul mécanisme qui existe dans ce sens est le MDP du Protocole de Kyoto (malgré ses imperfections), et son vecteur financier, les CER.
L'utilité des CER sort donc reconnue et renforcée par les débats de Copenhague.
- Les difficultés créées par l'absence d'accord contraignant ne sont pas de nature à remettre en cause le business-model de Bionersis, mais créent plutôt une opportunité relative: en maintenant les marchés dans une situation de prix bas et d'incertitude (réelle ou supposée) sur le cadre réglementaire futur, il est probable que cela contribuera à maintenir la concurrence sur notre filière CDM Biogaz de décharge à des niveaux faibles.
En résumé, nous ne considérons pas Copenhague comme une bonne nouvelle, mais nous confirmons que, sur le fond, le positionnement stratégique et la situation concurrentielle de Bionersis ressortent relativement renforcés, à l'issue des débats.
Enfin, nous ne nous reconnaissons pas sous l'étiquette de "financiers du carbone", car notre métier n'est pas de spéculer sur la valeur de cette commodité, mais bien de la produire par un process industriel le plus efficace possible ( en réduisant des émissions de GES) et de la vendre directement à des utilisateurs finaux (groupes industriels ou énergéticiens européens soumis à quotas). En termes techniques, nous sommes un des (très rares) acteurs "primaires" (je produis et je vends) par oppositon aux (nombreux) financiers qui sont des acteurs "secondaires" (intermédiaires spéculant sur l'évolution des cours). Cette typologie est commune à toutes les commodités, et les acteurs primaires qui s'en sortent le mieux sont ceux qui vendent sans intermédiation, ce qui est précisément la stratégie que Bionersis met en oeuvre (nos financiers sont nos clients).
J'espère que cela répond à vos questions, et vous autorise à la diffuser à toutes les personnes intéressées par nos activités, et notre rôle dans la filière carbone.
Cordialement ,Frederic Pastre ; (pdg Bionersis )