Bonjour,
» si on croit dans l'inflation, il faut savoir que les actions (exprimées en monnaie constante) ont perdu en moyenne 70% de leur valeur au cours de la décennie 70 (plus précisément de 1968 à 1981).
En moyenne seulement.
En période d'inflation, la difficulté consiste pour les entreprises à renouveller leurs immobilisations corporelles. La difficulté de la gestion du besoin en fond de roulement aussi s'avère périlleuse.
Les entreprises qui disposent d'une forte franchise (éventuellement visibles dans les survaleurs et autres immobilisations incorporelles), de peu d'immobilisations corporelles, et d'un besoin en fond de roulement faible ne souffrent pas de l'inflation. Ce sont aujourd'hui et de loin les meilleurs actifs.
Les entreprises aux fortes immobilisations corporelles, qu'elles doivent renouveller fréquemment, et aux stocks structurellement importants, éventuellement sur des marchés cycliques, souffriront beaucoup.
» Donc miser sur les actions classiques pour se protéger de l'inflation est un très mauvais choix.
Factuellement faux. Dans l'ensemble oui, particulièrement non (cf. passage ci-dessus).
» Idem pour les obligs (la hausse des taux fait fondre leur valeur)
A tempérer, il y a de nombreuses entreprises peu risquées qui offrent des rendements sur leurs dettes importants.
C'est la dette publique qui est à fuire.
Et les fonds en euros des assurances-vies! Massivement investis en obligations publiques et à faibles provisions.
» et idem pour l'immo en monnaie constante, vu les rendements locatifs actuels qui sont complètement ridicules.
Et qui bientôt seront orientés à la baisse en raison de l'augmentation importante des mises en location des logements non vendus (on en reviendra alors de l'idée reçue d'un excès supposé de demande sur l'offre).
Cela étant, l'immobilier d'habitation pourrait bien d'ici cinq années redevenir un extraordinaire moyen d'investissement pour ceux qui disposeraient de cash quand les taux d'intérêts à long terme redeviendront à des taux plus normatifs et en rapport avec les risques, soit au-delà de 7%.
» La crise actuelle est appelée à être longue,
Sans conteste bien que le pire n'est jamais certain et qu'il ne faut pas extrapoler nécessairement à l'infini.
Tout est en définitive affaire de confiance.
Et contrairement à ce que l'on pense: la confiance dans la validité de l'ensemble du système n'est pas encore remise en cause (seulement en quelques parties que l'on pense pouvoir encore amender).
Un retour de la confiance peut relancer la mécanique.
Tous ne pensent pas encore que les modèles sociétaux doivent être changés.
Le système n'est donc point mort et il peut très bien survivre.
» et l'erreur à ne surtout pas commettre était de prendre comme référence l'"âge d'or" des épargnants(1982-2007) qui correspond au dernier automne de kondratieff. Pendant cette période, n'importe quel épargnant qui faisait du buy and hold sur un panier d'actifs diversifiés (immo-actions-obligations) était largement gagnant sur le LT (5-10 ans).
Sans conteste
» Pendant la période actuelle au contraire, l'épargnant qui se contente de répéter ce buy and hold sur le même panier d'actifs diversifiés a toutes les chances au contraire de voir son patrimoine fondre (y compris pour des durées de 5-10 ans)
Sans conteste en règle générale avec un panel d'actifs diversifiés quelconque.
Mais encore une fois, non en particulier.
Les survaleurs fondées sur une franchise importante apportent une capacité de revalorisation supérieure à toutes sortes d'actifs, l'or compris.
» la déflation attaquera d'abord la valeur de ses actifs
La déflation attaquera d'abord les excès de valorisation (c'est déjà fait), l'excès d'endettement (c'est fait aussi) puis les excès de consommation (nous commençons, effets récessionnistes avec baisse des affaires).
Mais on boira toujours autant de coca, de bières, on se rasera toujours autant, etc. Tout ne sera donc pas emporté. C'est cela qu'il faut chercher à prix raisonnables.
» puis l'inflation ou même l'effondrement monétaire (dans un second temps) "achèvera" ce qui lui reste (en monnaie constante).
Cela est loin d'être évident même si c'est une possibilité sérieuse.
Pour qu'il y ait pression inflationniste, il ne faut pas seulement augmentation de la quantité de monnaie, il faut surtout une forte consommation et des revenus à la hausse.
Consommation forte: difficile avec revenus stagnants ou baissant globalement et épargne croissante.
Revenus à la hausse: ni pour les entreprises, ni pour les ménages, moins encore pour les Etats, crédits moindres (sauf dans le cas des Etats et seulement pour un temps, tant que les taux d'intérêts restent bas, ce qui n'est jamais que provisoire)
» Dans ce contexte où il y aura une majorité de perdants,
probablement
» on ne peut pas faire l'économie du timing en prétendant "on ne peut pas savoir ce qui va arriver"...Justement, il faut essayer de savoir, parce qu'il n'y a pas d'autre choix !
Cela est affaire d'idéologie. Le peut-on, le peut-on pas>
» La seule solution est d'avoir une stratégie en deux temps, d'abord profiter de la déflation (cash + short indices), ensuite profiter du second temps inflationniste : Troquer son cash pour de l'or + valeurs minières-mat 1ères, valeurs spécialisées dans le low-cost, valeurs opérant à 100% dans les pays émergents, à l'exclusion de tout autre actif (sauf cas très particulier toujours possible...parce qu'il y aura toujours des exceptions style ABCA qui se présenteront à nous, sans doute de plus en plus au fur et à mesure que la situation économique se dégradera !).
C'est la conséquence du raisonnement suggéré. Je suis très loin de penser que celui-ci est l'unique possible. C'en est un des possibles parmi d'autres à considérer également.
La justesse du constat n'implique pas la justesse dans la mesure des effets.
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Graham