Sagesses impopulaire et populaire (Securibourse)

par Bobo, vendredi 03 avril 2009, 17:14 (il y a 5715 jours)

Sagesses impopulaire et populaire

Edito de MoneyWeek du 2 au 8 avril 2009 n°27

Autrefois, il y avait la sagesse grecque.
Puis les Grecs ont été évincés par les Romains.
Exit Épicure, Aristote, Socrate et autres has been.
On a ensuite proclamé que la sagesse venait de l’Orient,
donc de l’est, et qu’elle pouvait être aussi populaire.

La semaine dernière, deux voix se sont élevées à l’est de l’Europe et ont tenu des propos qui ne manquaient pas de sagesse.

Le Premier ministre tchèque, Mirek Topolánek, d’abord.
Il a prononcé un discours jugé iconoclaste : le dollar devenait de la monnaie de singe, la voie de la planche à billets était celle de l’enfer et Barack Obama n’était pas le Messie économique que le monde attendait.
Peste soit de l’animal ! Fort heureusement, Topolánek venait d’être destitué. Un bon prétexte pour ne pas prendre au sérieux des opinions certainement dictées par l’amertume. Exit Topolánek et sa sagesse impopulaire.

Un peu moins à l’est, Angela Merkel a placé ses pions avant le G20.
Dans une interview accordée au Financial Times, la chancelière ne mâche pas ses mots : « Cette crise n’est pas survenue parce que nous avons émis trop peu d’argent, mais parce que nous avons créé une croissance économique avec trop d’argent, et ce n’était pas une croissance durable. »
Elle poursuit en disant que l’Allemagne a tout donné avec son plan de relance, que pas un sou supplémentaire ne viendra s’ajouter aux 1 574 Mds€ de déficit public de son pays et que la Chine n’a qu’à gonfler son plan
de relance et développer son marché intérieur.
Angela pointe son doigt accusateur vers… l’ouest et les États-Unis : « Nous devons regarder les causes de cette crise. Elle est arrivée parce que nous vivions au-dessus de nos moyens.
Après la crise asiatique (1997) et le 11-Septembre, les gouvernements ont
encouragé la prise de risque pour soutenir la croissance. Nous devons ancrer la croissance sur un terrain plus solide […]. Ce ne sont pas seulement les banques qui ont pris trop de risques. Les gouvernements les leur ont permis en négligeant d’établir les règles nécessaires. »
La chancelière brosse un portrait sans complaisance de son pays sur endetté, avec une économie taillée pour l’exportation et une population âgée et en diminution. Laquelle craint l’inflation de la dette, l’inflation tout court
et ses conséquences. Angela en tire donc les conséquences politiques.
Figurez-vous qu’elle reste populaire en Allemagne, à défaut de le rester dans son propre parti, qui la juge un peu trop « consensuelle ». N’empêche que si Angela parvenait à faire émerger SON consensus au G20 et si « plus un sou de déficit » devenait la règle, ce serait un grand pas.

Simone Wapler
edito@moneyweek.fr

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raté!

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