Inflation ou déflation à moyen terme ? (Securibourse)
par publicjo, dimanche 22 mars 2009, 22:20 (il y a 5719 jours)
Bonjour,
Il s'agit d'une importante question pour moi... En tous les cas, elle conditionne mes futurs choix d'investissement.
J'hésite entre les deux (inflation ou déflation) à moyen terme (3 à 5 ans). Deux forces selon moi s'opposent:
-le ralentissement économique, le deleveraging, la destruction du capital des banques = tous ces facteurs pousseraient plutôt à la déflation
-la planche à billets qu'utilise maintenant officiellement la Fed (et bientôt la BCE quand on lui aura bien crié dessus)... et qu'ils appellent "quantitative easing"... Cela est fortement inflationniste.
Je n'arrive pas à voir quelle est la force qui sera la plus forte. Quelques idées ou arguments > En ce moment, je penche plus pour l'inflation, qui semble être la seule solution "raisonnable" pour sortir de cette spirale de dettes privées et publiques= effaçons les avec l'inflation!
cordialement,
publicjo
Inflation ou déflation à moyen terme ?
par bimbo , lundi 23 mars 2009, 06:00 (il y a 5718 jours) @ publicjo
La déflinflation.
D'abord les prix baissent parce que plus personne n'a le crédit pour acheter un aspirateur à belette ou un quat-quat pour aller chercher le pain, ou un motoculteur à centrifugeuse pour tondre 25 m2 de pelouse. Puis, comme l'économie prend une pente façon "Kitzbuehl" sans même savoir faire une conversion, les instances qui touchent se mettent à s'exciter de la planche à bifton. Et c'est la déflinflation par effet balancier.
Sinon ya l'implosion. Tous les actifs à zéro !
Si je ris, c'est les nerfs, c'est les nerfs !
Inflation ou déflation à moyen terme ?
par chris, lundi 23 mars 2009, 08:54 (il y a 5718 jours) @ publicjo
Vaste débat ! Bien malin qui peut avoir à coup sûr la réponse...
Je suis bear et déflationniste depuis maintenant un bon moment, mais on ne peut pas ignorer les indices inflationnistes.
Le dollar est la monnaie papier de référence, mais a un avenir assez sombre comme toute monnaie non reliée à une référence physique comme l'or.
La tentation de mettre en route l'hélicoptère à billets fait rapidement jour en cas de problème...
Logiquement, le dollar devrait se déprécier malgré l'attitude de facade de la Chine, qui annonce vouloir poursuivre ses achats de bons du Trésor américains (tout en poursuivant en coulisses ses achats de ressources naturelles).
Le pétrole, l'or et les matières premières devraient mécaniquement s'apprécier.
Mais la crise économique ne fait à mon avis que commencer car la bulle de crédit est toujours là et cesse de grandir avec le souffle des plans de relance à mon sens plus suicidaires que salutaires...
Par conséquent, je joue plutôt la déflation tout en surveillant les indices inflationnistes du côté des matières premières ayant fortemment baissé (par exemple le palladium).
"stagflation négative"
par Graham , lundi 23 mars 2009, 21:32 (il y a 5718 jours) @ publicjo
.
Je trouve que, parmi les concepts économiques, le plus approchant serait la stagflation.
La stagflation se définit comme la situation d'une économie qui souffre simultanément dune croissance faible ou nulle et d'une forte inflation (cest-à-dire une croissance rapide des prix). Cette situation est souvent accompagnée d'un niveau élevé du taux de chômage.
Wikipédia décrit bien ces mécanismes:
"Les périodes de stagflation sont provoquées par le laxisme, précédemment et simultanément, des politiques économiques des gouvernements et de la politique monétaire des banques centrales. En effet, la stimulation de l'activité par les politiques de relance ne fonctionne que provisoirement mais décourage l'activité sur le moyen terme en raison des effets de bouclage macroéconomiques, de l'incertitude juridique provoquées par les changements rapprochés et radicaux des lois, du niveau d'imposition élevé, ou encore de la nationalisation des principales entreprises. Ces politiques provoquent donc une dégradation de l'activité et un chômage élevé. L'augmentation de la masse monétaire via des taux d'intérêt trop bas (des taux artificiellement trop bas provoquent une hausse non-soutenable de l'émission de crédits, et donc une hausse de la masse monétaire) ou via l'émission de titres de dette publique, engendre mécaniquement à plus ou moins court terme, si cette augmentation est plus forte que celle du PIB, une augmentation des prix, et donc une inflation plus élevée, même si les fluctuations de la vitesse de circulation de la monnaie peuvent rendre cet impact sur l'inflation parfois difficile à percevoir à très court terme."
Ces mécanismes ressemblent étrangement à ceux agissant aujourd'hui dans la sphère économique. Mais on me dira:
-qu'il ne s'agit pas de stagnation de l'activité mais de baisse forte de l'activité
-qu'il n'y a qu'une inflation très modérée.
Je me représente les choses sur une ligne droite. A la stagflation, qui verrait une activité économique ralentie et une inflation forte, la situation actuelle correspondrait à une baisse forte de l'activité et une inflation très modérée. Représentés sur une ligne, il semblerait que les éléments des concepts seraient identiques mais décalés vers le négatif. On peut supposer pour l'avenir des phénomènes semblables à ce qui était observé lors de période de stagflation mais comme avec une puissance démultipliée.
Comme L.Abadie, je ne crois pas à la possibilité de l'inflation parce qu'il me parait impossible que les salaires en Occident progressent.
Je pense qu'outre la destruction de valeur lié à la déflation des actifs, il t aura destruction des revenus par l'effet d'un chomage grandissant et de charges sociales, dans tout le monde développé, ne cessant d'aller croissant.
Je penche comme L.Abadie à un scénario à la japonaise, avec cette nuance d'importance que les japonais disposaient d'une forte épargne. En outre, il faut prendre en compte les effets terribles sur l'économie des Etats de l'inéluctable remontée des taux d'intérêts à LT qui risque de précéder un cataclysme financier d'une autre ampleur que celui que nous venons de connaître. Il pourrait bien s'agir de la destruction du reste de l'épargne financière des ménages dès lors que le krach obligataire sur les emprunts d'états se réalisera. Si cela advient, de nombreuses compagnies d'assurance feront faillite sans qu'ils soient possibles de les renflouer, les montants engagés étant sans commune proportion avec ceux dilapidés dernièrement. Il me semble que l'on ne mesure par assez ce risque fort. Dans cette optique, je reste persuadé qu'il n'est pas bon de rester liquide mais qu'il convient d'acquérir des actifs capables de fournir des excédents de trésorerie quelque soient les circonstances.
--
Graham
"stagflation négative"
par publicjo, mardi 24 mars 2009, 07:40 (il y a 5717 jours) @ Graham
Je crois néanmoins, pour contrebalancer ce scénario noir, que nous sommes à la veille d'une révolution technologique (intelligence artificielle, nanotechnologies, biotechnologies etc...) qui pourrait partiellement atténuer ces effets en apportant une forte croissance.
Qu'entends tu par "des actifs capables de fournir des excédents de trésorerie quelque soient les circonstances" >
cordialement,
publicjo
"stagflation négative" temporaire car insoutenable
par Hubisan_ , Paris, mardi 24 mars 2009, 09:25 (il y a 5717 jours) @ Graham
Excellent Graham . La bonne référence au bon moment et des evolutions envisagées qui frappent l'esprit.
Tu provoques un essai de mise au point de ce que je pense aujourd'hui."
Je n'ai pas de certitude, je pense seulement que la fin est inflationiste et plus tôt que ce que pense le marché. J'avoue que les mécanismes conduisant a cela ne sont pas évidents.
Ma dernière lesture est "La stratégie du choc" de Naomi Klein qui voit l'histoire dees 50 dernières années comme l'exploitation de tous les chocs par un ultralibéralisme US, qui enpratique asservit les peuples (a la finance et aux oligopoles multinationaux). Une vision disons socialiste/altermondiste peu proche de la mienne (disons libérale) mais qui m'a fait réfléchir sur le monde actuel car elle peut être, émomtionellemnt et même rationellement, partagée par des peuples.
Donc voici un scénario (celui d'aujourd'hui) extrapolé du canevas de Graham qui me semble mettre en avant des évènements "forts" et probables auquels une réponse du système est à envisager:
» Je trouve que, parmi les concepts économiques, le plus approchant serait
» la stagflation. il semblerait que les
» éléments des concepts seraient identiques mais décalés vers le négatif. On
» peut supposer pour l'avenir des phénomènes semblables à ce qui était
» observé lors de période de stagflation mais comme avec une puissance
» démultipliée.
» Comme L.Abadie, je ne crois pas à la possibilité de l'inflation parce
» qu'il me parait impossible que les salaires en Occident progressent.
opinion claire avec une explication... forte
En y réfléchissant si les ouvriers chômeurs se révoltent (avec des fusils aux USA), est ce que les Etats et banques centrales ne distribueront pas encore plus d'argent, une "Guadeloupe" mondiale avec le même argument: "Average Joe" a des dettes plus de job et est exploité par des oligopoles de grandes sociétés financières (credit revolving a 20% etc ...) il faut lui donner de l'argent sinon il casse tout, et sinon les creances (immo et conso) des banques ne valent rien. Apres les banques maîtres chanteurs on peut avoir des millions d'Average Joe maître chanteur. Qui peut nier que resolvabiliser Joe stabilise le système> Quelle force l'occident opposera a la révolte de Joe armes a la main> Quelle police obligera les chomeurs occidentaux a vivre 15 ans dans la misère pour préserver la valeur du $ et de l'euro pour rembourser les chinois et payer la retraite des japonais et allemands en bon argent > Que pensez vous de l'augmentation de 200 euros aux antilles, n'est ce pas là le début du mécanisme inflationiste final>
» Je pense qu'outre la destruction de valeur lié à la déflation des actifs,
» il y aura destruction des revenus par l'effet d'un chomage grandissant et
» de charges sociales, dans tout le monde développé, ne cessant d'aller
» croissant.
Oui mais la revolte sociale aurait donc rapidement un objectif: des dollars gratuits pour tout le monde de l'inflation, euthanisie des rentiers devaluation des dettes de "average Joe"
Après la gabegie financière et un référentiel moral très différent de celui de 1930 je doute que les peuples occidentaux acceptent le chômage la deflation les dettes perpétuelles la misère dont ils ne s'estiment pas responsables.
Si "average joe" US espagnol anglais français ET leurs etats sont d'accord pour devaluer les monnaies et les dettes, qui les en empêchera >>> Merkel et Trichet > pour préserver les retraités Allemands >
» Je penche comme L.Abadie à un scénario à la japonaise, avec cette nuance
» d'importance que les japonais disposaient d'une forte épargne. En outre, il
» faut prendre en compte les effets terribles sur l'économie des Etats de
» l'inéluctable remontée des taux d'intérêts à LT qui risque de précéder un
» cataclysme financier d'une autre ampleur que celui que nous venons de
» connaître. Il pourrait bien s'agir de la destruction du reste de l'épargne
» financière des ménages dès lors que le krach obligataire sur les emprunts
» d'états se réalisera. Si cela advient, de nombreuses compagnies d'assurance
» feront faillite sans qu'ils soient possibles de les renflouer, les montants
» engagés étant sans commune proportion avec ceux dilapidés dernièrement. Il
» me semble que l'on ne mesure par assez ce risque fort.
D'accord encore un autre très mauvais moment a passer avec destruction de qq 1000 milliards de dollars et donc encore déflationiste. J'avoue que là cela fait très peur. La destruction de la valorisation de la bulle obligataire par hausse des taux serait titanesque. Mais après c'est la SOLUTION FINALE (plutôt que la lutte finale), le peuple enfin libéré de l'intérêt l'etat en faillite l'orgie inflationiste pure et libératoire pour les survivants travailleurs .
Dans cette optique,
» je reste persuadé qu'il n'est pas bon de rester liquide mais qu'il convient
» d'acquérir des actifs capables de fournir des excédents de trésorerie
» quelque soient les circonstances.
D'accord les valeurs finales seraient :
la terre nourricière
le travail
l'immo de qualité dans des endroits agreables et surs a vivre
Si l'inflation se produit cela s'analyse peut etre comme la poursuite du holdup de l'occident sur le travail et les ressources mondiales serait détourné cette fois au profit des peuples de l'occident avec mission pour les etats occidentaux d'utiliser leur force pour que les autres pays du monde acceptent d'etre spoliés dans leu epargne. Pas sûr de marcher, la force relative de l'occident diminue.
Cela va forcément se terminer dans des rapports de force maximum pour savoir qui perd des Trillions de dollars et comment on continue a jouer ensemble
en tout cas quelque chose me dit que la fin sera inflationiste parceque la chine et le japon et l'allemagne ne seront pas assez fort militairement pour empêcher les USA l'angleterre l'espagne la france l'irlande la Grece de rembourser en monnaie de singe.
Ceci n'est qu'un post écrit dans une cohérence de l'instant en cherchant les mecanismes qui aboutissent à l'inflation qui est a mon avis la fin probable.
Mon avis est que les Antillais de France et les Grecs sont en phase avec leur temps et que les gouvernements occidentaux sont faibles face a leurs peuples et que la finance mondiale n'a pas de canons contre les peuples occidentaux (cette dernière phrase en l'ecrivant j'ai un doute).
Hubisan Après l'insoutenable déflation l'inflation.
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Hubisan
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