Forte remontée du CAC pour Fiorentino ? (Securibourse)

par Minos/Villas, lundi 27 octobre 2008, 07:59 (il y a 5875 jours)

L’édito de la semaine : De la baisse du pétrole au rebond du Cac >
Cette semaine, la parole à Marc Fiorentino, président d'Euroland Finance.

A l’heure où l’OPEP se réunit pour réduire sa production et imposer de nouveaux quotas qu’elle ne pourra pas respecter, il me paraît intéressant de tirer les enseignements de la baisse du pétrole. Pas pour regarder dans le rétroviseur mais pour prédire l’avenir, notamment sur le CAC 40 et les indices boursiers. Je n’ai pas besoin de vous rappeler les faits. En juillet 2008, le pétrole frôlait les 150 dollars. Il a chuté cette semaine à moins de 65 dollars. Une chute de prés de 60%, nette, claire, chirurgicale.

Leçon n°1 : Les spécialistes ont souvent tort. J’évite de dire « toujours » pour ne pas me faire plus d’ennemis que j’en aie déjà. Quand le pétrole frôlait les 150 dollars, le consensus, à de rares exceptions près comme l’excellent Philippe Chalmin, spécialiste des matières premières, annonçait les 200 dollars. C’est même l’annonce par un analyste de Goldman Sachs de cet objectif de 200 dollars qui a provoqué la dernière vague de hausse.

Leçon n°2 : Il est impossible de prendre du recul quand on est dans l’oeil du cyclone. En juillet, nous étions tous convaincus qu’il n’y avait plus de pétrole. Plus une goutte. On se voyait déjà rouler toute la journée en vélib, une casquette éolienne sur la tête, une combinaison en plaque solaire sur le corps et un billet pour la visite du Musée de l’Automobile Disparue en mains.

Leçon n°3 : La roue tourne. En juillet, le président Vénézuelien insultait le président américain, une fois de plus, après avoir irrité au plus haut point le roi d’Espagne. Il se voyait en nouveau Fidel Castro, mais un Fidel Castro riche de milliards de pétro dollars pour lancer une nouvelle révolution. Le président Iranien multipliait les menaces nucléaires et narguait le monde occidental. Vladimir Poutine se voyait en nouveau maître du monde et les oligarques Russes achetaient tout en Europe au double du prix de marchés. Aujourd’hui, c’est la débâcle. Chavez et Ahmadinejad se demandent comment ils vont contenir l’explosion sociale qui les menacent, et les oligarques russes vont troquer Saint-Jean-Cap-Ferrat contre la Sibérie. L’OPEP dominatrice est en pleine panique

Leçon n°4 : Les meilleurs peuvent se tromper. La fable de la disparition du pétrole, ce n’est pas seulement le grand public qui l’a crue. Non. Les plus grands et les meilleurs gérants du monde, les plus grands hedge funds étaient, tous, presque sans exception, « longs » de pétrole. La chute du pétrole a entraîné leur chute qui a accéléré la chute du pétrole qui a accéléré leur chute etc. etc. etc.

Leçon n°5 : On n’est jamais content. Rappelez vous. En juillet, la flambée des prix du pétrole et de l’essence faisait la une de tous les journaux, avec la hausse des prix alimentaires. C’était la préoccupation numéro un des Français qu’on interviewait à la pompe quand ils avaient encore les moyens de s’y rendre. Aujourd’hui, le pétrole a chuté de moitié, les matières premières alimentaires ont chuté. Le riz est à nouveau accessible aux plus pauvres de la planète. Qui s’en réjouit > Personne.

Leçon n°6 : Etre contrarian c’est dur mais cela peut se révéler payant. J’ai annoncé l’explosion de la bulle des matières premières et notamment du pétrole. Trop tôt. Beaucoup trop tôt. Le pétrole valait à peine 100 dollars que je prédisais déjà son effondrement. Il est monté de 50%. Une vraie erreur. Inexcusable. Mais j’ai préféré ne pas céder à la pression. J’ai gardé le cap. Après quelques mois de souffrance, le marché a baissé. Enfin. Rien de glorieux. Mais il a baissé tout de même.

Et maintenant, le plus important. Comment adapter ces enseignements à la situation actuelle des indices boursiers > La similitude est troublante. Commençons par la fin : Je me trompe (n°6). Comme dans le cas du pétrole, je prévois depuis plusieurs semaines un rebond sur le CAC qui ne vient toujours pas. Je me trompe mais je ne change pas de cap. Je prévois un rebond violent et brutal des marchés d’actions dans les 6 mois qui viennent. Tout le monde se plaint (n°5) mais personne ne se réjouira quand le CAC rebondira. Les stratèges sont tous pessimistes et nous annoncent la fin du monde (n°1), les 200 dollars du stratège de Goldman Sachs sont les 2000 sur le CAC, nouvel objectif des corbeaux de service. Nous n’avons aucun recul (n°2) et malgré des valorisations qui intègrent encore l’explosion de la planète finance et deux ans de récession, personne ne voit d’où viendra le souffle pour un rebond. Les gérants de hedge funds ont capitulé et ne croient plus à la hausse des actions (n°4). Et les investisseurs les plus talentueux n’osent plus croire que la roue peut tourner (n°3).

Conclusion : Les indices boursiers sont au point de capitulation où était le pétrole en Juillet. Le CAC à 3000 c’est le pétrole à 150 dollars. Le pétrole a baissé de 50% depuis. Le CAC peut remonter de 50% dans les 6 mois qui viennent. CQFD.

PS : Si cela ne se produit pas, je prends mes responsabilités et vous ne me lirez plus sur Boursorama. Il faut avoir le courage de ses convictions.


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