beta-slippage ou beta-couillonnage ? (Securibourse)
J'étais un peu étonné par les sujets sur le béta-slippage car bien que la démonstration semble imparable, cela ne correspondait pas à ce que j'observe concrétement avec ma couverture en Bx4 que j'ai depuis fort longtemps et avec laquelle, la dérive décrite, aurait du faire des ravages. Pour rester dans le vif du sujet, j'aurais du me retrouver en petite tenue depuis longtemps.
En fait la démonstration présente un biais : avec l'exemple de Labadie, on n'a pas chaque jour le même niveau de risque sur le marché. Personnellement, comme ma position en BX4 correspond à une couverture partielle de positions acheteuses, je fais en sorte que celle-ci soit constante : donc je vends quand le BX4 monte et j'achète quand il baisse à due concurence de ce qu'il faut pour préserver ma couverture.
Pour être plus clair, je vais reprendre l'exemple de Labadie mais avec un investisseur raisonnable qui veut conserver un niveau de risque donné et non s'exposer à une position spéculative aléatoire dont la valeur évoluerait en fonction de l'évolution du CAC. Mettons une postion vendeuse de 1000 euros pour couvrir un portefeuille de 1000 euros dont M. X est persuadé qu'il fera mieux que l'indice. Il achète donc 500 euros du fonds A.
Le premier jour, l'indice gagne 10%, Mx X à donc son portefeuille qui vaut 1100.
La couverture de Mx X ne vaut donc plus que 400 (500 * 80%). Ayant de la suite dans les idées, il rachète donc pour 150 euros à la fermeture des marchés afin que sa nouvelle position en BX4 (550 = 400 + 150) couvre son portefeuille de 1100 euros.
Le jour suivant, selon le scénario Labadie dixit "l'indice chute à sa valeur initiale de 100e; (baisse de 9,1% environ par rapport aux 110e; de la veille)
Notre fonds A gagne 18,2% environ...si on veut être très précis, le gain exact pour une exposition de 160e; en VAD est de 160/110*(110-100))"
Le portefeuille de M. X vaut donc à nouveau 1000 euros. Sa position en BX4 elle vaut désormais 652.3 (550 * 1.186)
Bilan : l'indice a retrouvé sa valeur de départ. le bilan sur la couverture est donc de 652.3 euros de valeur actuelle moins les 150 euros achétés, soit 502.3. M. X n'a donc rien perdu et lui ne constate pas de béta-slippage (d'où son nouveau nom). Je parierai d'ailleurs mon caleçon que l'écart avec les 500 euros théoriques est du à l'approximation sur le taux.
En fait il constate un écart qui correspond assez naturellement à ce qu'à perçu la banque soit la somme des commissions et de la moitié du pas de cotation perdu lors de chaque échange.
1ere remarque : toujours tenir compte de l'évolution des marchés et ajuster son risque en permanence. Et prévoir de pouvoir faire cet ajustement. C'est ce qui arrive à certains fonds spéculatifs. Leur position spéculative varie sans qu'ils puisse faire varier le niveau de couverture sur leurs emprunts. Leurs créanciers leurs rappellent, sous forme d'appel de marge, que leur couverture doit être en cohérence avec leur positions spéculatives. Ceux qui n'ont pas eu la prudence de prévoir les possibles (voire probables) appels de marge sont donc obligés de déboucler leurs positions.
2eme remarque : j'ai hésité à poster car, au risque de me repêter, je trouve parfaitement déplacé de miser sur la misère d'autrui. Et ce pour la raison suivante : la nature humaine étant ce qu'elle est, on en arrive forcement un jour à souhaiter que sa prévison se réalise afin que la position vendeuse soit bénéficiaire. J'ai beaucoup de mal à imaginer que ceux qui sont en position nette vendeuse ne souhaite pas au fond d'eux-même la déroute des marchés. On se retrouve donc en position de souhaiter la crise. Et quand on sait où celle qui est citée en exemple nous a mené...
beta-slippage ou beta-couillonnage ?
» 2eme remarque : j'ai hésité à poster car, au risque de me repêter, je
» trouve parfaitement déplacé de miser sur la misère d'autrui. Et ce pour la
» raison suivante : la nature humaine étant ce qu'elle est, on en arrive
» forcement un jour à souhaiter que sa prévison se réalise afin que la
» position vendeuse soit bénéficiaire. J'ai beaucoup de mal à imaginer que
» ceux qui sont en position nette vendeuse ne souhaite pas au fond d'eux-même
» la déroute des marchés. On se retrouve donc en position de souhaiter la
» crise. Et quand on sait où celle qui est citée en exemple nous a mené...
Bonjour, au risque de me répéter aussi :
1) Un investisseur rationnel se doit d'essayer d'être politiquement et émotionnellement neutre. Il ne souhaite rien, il anticipe les tendances qu'il estime les plus probables, et se positionne en fonction de cela, peu importe le support, et peu importe le sens (vente ou achat).
Les "souhaits" n'ont aucune influence sur la crise.
2) Les investisseurs comme moi sont ce qu'on appelle des "contrariens" (c'est même un trait de mon caractère qui va bien au delà des marchés) : ils cherchent à détecter à l'aide de l'étude du comportement des foules le moment ou la masse atteint un pic d'optimisme ou un pic de pessimisme et tentent alors d'agir à l'inverse de la foule...En cela ils ont plutôt un rôle "régulateur" dans un marché ou même une société, en limitant ses excès.
Mes positions acheteuses ont été liquidées dès 2006(donc à un moment où tout le monde était euphorique), et j'espère être parmi les premiers à racheter quand plus personne n'y croira.
Ceux qui vont aggraver les dégâts dans les années à venir, ce sont tous ceux qui ont acheté avec enthousiasme de l'immo, des actions et autres actifs à des prix déraisonnables, qui se sont endettés pour cela, et qui vont vendre en panique à présent. Si la crise se répand aujourd'hui, ce n'est pas la faute aux contrariens...Ceux là ont déjà quitté le bateau et pris leurs positions vendeuses depuis bien longtemps !
3) Je ne "souhaite" pas la crise systémique. Elle est simplement pour moi un fait acquis depuis longtemps, et totalement inévitable aujourd'hui...
Je ne peux rien faire "pour" ou "contre" cela. Juste anticiper et m'adapter à cette nouvelle donne.
J'ai été raisonnable pendant des années, n'ai pas vécu au dessus de mes moyens comme beaucoup l'ont fait, et ai épargné beaucoup en prévision de ce qui allait arriver.
Donc je n'ai pas l'intention de laisser mon épargne être détruite par la panique d'une génération d'inconscients qui ont perdu toute capacité à évaluer le risque. Et j'utiliserai tous les moyens à ma disposition pour tenter d'éviter cela sans aucun état d'âme.
Une dernière chose, sur l'usage des BX en "protection". C'est à mon avis un choix de paresse (comme la diversification excessive) : Soit on est optimiste (sur au moins une catégorie d'actions) et on achète ces actions sans se couvrir (ou alors quelques puts complètement en dehors de la monnaie pour se protéger à faible coût contre un "black swan" ), soit on ne l'est pas et il faut être en dehors des marchés (ou les shorter si on est vraiment pessimiste).
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beta-slippage ou beta-couillonnage ?
» Bonjour, au risque de me répéter aussi :
» 1) Un investisseur rationnel se doit d'essayer d'être politiquement et
» émotionnellement neutre. Il ne souhaite rien, il anticipe les tendances
» qu'il estime les plus probables, et se positionne en fonction de cela, peu
» importe le support, et peu importe le sens (vente ou achat).
» Les "souhaits" n'ont aucune influence sur la crise.
Bonjour,
Je suis d'accord sur le fait que l'analyse doive être et puisse être neutre. Je conçois même qu'au début, quand on initie une position on puisse tout à fait être neutre. Se pose cependant à mon sens deux questions :
1 - est-ce éthique meme si on y peut rien > Chacun répond à sa façon. Moi je répond non. La bourse n'est pas un casino, on y investit dans des sociétés pour participer à de la création de richesse.
2 - Reste t-on neutre une fois que l'on est investi > Visiblement, quand on lit certaines proses sur les forums on peut en douter. Les smiley placés ici ou là en disent souvent beaucoup sur l'état d'esprit du rédacteur.
beta-slippage ou beta-couillonnage ?
» Je suis d'accord sur le fait que l'analyse doive être et puisse être
» neutre. Je conçois même qu'au début, quand on initie une position on puisse
» tout à fait être neutre. Se pose cependant à mon sens deux questions :
» 1 - est-ce éthique meme si on y peut rien > Chacun répond à sa façon. Moi
» je répond non. La bourse n'est pas un casino, on y investit dans des
» sociétés pour participer à de la création de richesse.
Bpr, dans une phase de marché baissier séculaire et de crise systémique comme celle en cours, la bourse devient un vaste jeu à somme négative et les marchés deviennent des machines à broyer les fonds des épargnants, où les perdants sont bien plus nombreux que les gagnants.
Il n'y a plus de "création de richesse" au niveau global: en situation de récession / déflation, il y a destruction de richesse.
La seule "éthique" qui vaille dans ce contexte, c'est de tout faire pour ne pas être parmi les perdants...En tout cas c'est ma conception.
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