CAC40: des perspectives de sortie du chaos? (Securibourse)

par Bobo, vendredi 10 octobre 2008, 15:21 (il y a 5894 jours) @ lisag

» Loïc tes analyses sont impatiemment attendues

CAC40: des perspectives de sortie du chaos> que peut le G7>
Cercle Finance, le 10/10/08 à 14:58

(CercleFinance.com) - Capitulation, chaos, stress paroxystique... ce ne sont là que quelques épithètes pour décrire l’état de marchés devenus totalement incapable d’assurer le rôle fondamental qui est le leur: fixer le prix des actifs, quelle que soit leur nature (actions, matières premières, émissions obligataires du secteur privé...).

Le recul moyen des places européennes avoisine -9% (-8,6% à Paris), comme à Tokyo, Hong Kong et Singapour ce matin. Les pertes dépassent souvent les -20% en 7 séances (parfois -25 à -30%), ce qui constitue un précédent historique (même octobre 87 n’avait pas été pire).

Fait quasiment unique dans les annales, les bourses d’Autriche, d’Ukraine, de Roumanie, de Russie, d’Indonésie sont fermées jusqu’à lundi.
L’Islande est en faillite complète, incapable de garantir la valeur de sa monnaie et de restituer leurs avoirs aux investisseurs étrangers: une tentative de résolution de cette impasse se déroule en ce moment même avec les autorités britanniques, le Japon propose la constitution d’un fonds de soutien de 200Mds$ aux pays ’vulnérables’.

Sur le front des entreprises, General Electric annonces des profits conformes aux prévisions (0,45$ par titre à et réduit comme prévu ses estimations 2008. Ford et General Motors (-20 et -31% jeudi soir) assurent -sans être crus sur parole- qu’un recours à la protection du ’Chapter 11’ (de la Loi sur les faillites) n’est pas envisagé.

Que ces deux constructeurs en soient conduits à démentir une telle issue constitue en soi le reflet d’une situation sans précédent.

Tous les cadres techniques et psychologiques qui fondent les 75 dernières années du capitalisme mondial volent en éclat... après des mois de déni de la gravité de la crise systémique.

Vient à présent le temps de l’abattement, du renoncement à tout espoir (qui croit encore à la capacité des USA, du ’G7’ ou du ’G-20’, de la FED ou de la BCE, du FMI à résoudre la crise, après l’avoir systématiquement sous estimée et adopté des demi-mesures, voir pas de mesures du tout >), ce sera bientôt l’heure du deuil des illusions perdues.

Est-ce que ce deuil est quantifiable en terme d’écarts de cours boursiers, de tension sur les taux interbancaires, de hausse de l’or (+3,5% à 912$) >
Il n’y aucun modèle auquel se référer, le krach de 1987 est d’une nature tellement différente (en terme de conjoncture sous-jacente) que seuls les 22% de pertes du Dow Jones ont un air de ’déjà vu’: au lieu que cela survienne en une seule séance, l’effondrement s’étend sur une semaine... mais les dégâts psychologiques s’avèrent tout aussi dévastateurs.
Pire: la réaction des autorités était intervenue -avec succès- dès le 20 octobre 1987, cela fait maintenant une semaine que les effets d’annonce, les baisses de taux concertées s’avèrent sans effets.

Ce n’est plus la pose d’une série de rustines (Plan Paulson) sur une chambre à air crevée de toutes parts (faillite d’AIG, Lehman...) qui llite d’AIG, Lehman...) qui permettra aux marchés de reprendre la route dans de bonnes conditions: il faut carrément changer la roue... et peut être passer au pneu ’tubeless’.

Et les marchés s’interrogent gravement: le ’G7’ possède-t'il ce genre de d’article dans son stock d’outils économiques >

Le comportement des indices boursiers, l’évolution du Libor, l’envolée du Yen face aux devises occidentales -puis surtout du Dollar australien et néo-zélandais- depuis le début de la semaine traduisent la crainte que le vaisseau de la finance mondial soit privé de gouvernail et fonce droit vers les récifs.
Tout ce qui précède, bien mieux qu’une fastidieuse énumération de pertes indicielles s’étageant entre -7,3% sur le Dow Jones et -10% sur le DAX30 reflète les commentaires recueillis auprès des économistes interrogés ce vendredi aussi bien en Asie au cours de la nuit que sur les radios françaises et les chaînes d’information en continu anglo-saxonnes.

Expliquer rationnellement les mouvements de cours actuels est un exercice sans réel objet... mais s'il fallait tenter de se rassurer, il faudrait jeter un coup d'œil sur la relative stabilité de la parité Euro/Dollar autour de 1,3580, puis sur le rendement des T-Nonds et des Bunds qui ne s’effondre pas comme lors du krach de 87 (’fuite vers la sécurité’).

Mais l’absence de liquidité du marché fausse peut-être les mécanismes naturels du marché.
Sur le front des statistiques, le spectre de l’inflation s’éloigne aux Etats Unis avec une chute de -3% des prix à l’importation, tandis que le déficit commercial se contracte à 59Mds$.

Les pessimistes estimeront que c’est là le symptôme d’un sévère ralentissement économique qui ne peut que s’aggraver avec la crise de confiance actuelle, négligeant les nouvelles marges de manœuvre qui s’offrent aux banques centrales.
Pour l’heure, ces dernières continuent d’injecter des liquidités par centaines de milliards dans le système financier mondial... en attendant que se produise un ’choc de confiance’ salutaire.

Après le déni, la capitulation, le deuil... le temps de la résilience sera venu, ce sera pénible et long (tous les économistes s’accordent à le reconnaître) mais les marchés ont d’abord besoin de visibilité pour ’pricer’ la douleur économique qu’ils devront supporter à partir du moment où ils auront entamé leur rémission.


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