Accord sur les grandes lignes du plan Paulson (Securibourse)
Reuters le 28/09/2008 16h17
Le Congrès américain près d'adopter un plan de sauvetage amendé
ACCORD SUR LES GRANDES LIGNES DU PLAN PAULSON
par Kevin Drawbaugh et Donna Smith
WASHINGTON (Reuters) - Le Congrès américain s'apprête à adopter un accord en vue de créer un fonds gouvernemental de 700 milliards de dollars pour éloigner le risque d'une implosion du système financier.
A l'issue de longues négociations au Capitole qui se sont achevées dimanche aux premières heures, les leaders parlementaires démocrates et républicains ont présenté les grandes lignes d'un projet qui modifie des parties essentielles du plan de sauvetage initialement proposé par la Maison blanche.
Ce compromis résulte de plusieurs jours de discussions à rebondissement qui ont joué sur les nerfs des places financières et pesé sur la campagne présidentielle, à moins de six semaines du scrutin.
"Nous avons accompli de grands progrès", a déclaré Nancy Pelosi, présidente démocrate de la Chambre des représentants, à la fin de la séance nocturne.
Mais on ne sait pas encore quand la Chambre et le Sénat voteront le texte, ni s'il sera maintenu en l'état. "Il nous faut le coucher sur le papier pour pouvoir l'accepter formellement", a précisé Pelosi.
A la Chambre, les discussions reprendront à 13h00 (17h00 GMT). Les élus des deux partis entendront, séparément et à huis clos, le compte rendu des négociations.
La Maison blanche, qui espère une adoption du plan avant l'ouverture des places asiatiques lundi, afin de calmer les marchés, a salué "les efforts des deux partis pour stabiliser nos marchés financiers et protéger notre économie".
Barack Obama a de son côté apporté son soutien conditionnel au projet, estimant qu'il correspondait aux conditions qu'il avait lui-même posées. "J'attends avec impatience de pouvoir examiner la formulation de ce texte législatif, mais il apparait que le projet d'accord intègre ces principes", a dit le candidat démocrate à la présidence dans un communiqué.
Son rival républicain John McCain a également indiqué qu'il se rangerait probablement derrière l'accord. "Chacun d'entre nous devra avaler la pilule et faire avec", a-t-il dit à la chaîne ABC. "L'option de ne rien faire n'est tout simplement pas acceptable."
Ce plan - la plus vaste opération de renflouement dans l'histoire des Etats-Unis - vise à empêcher que le marché du crédit ne s'enraye sous le poids des créances hypothécaires douteuses émises par les banques en pleine euphorie immobilière.
A un moment des discussions, les parlementaires ont consulté par téléphone le milliardaire Warren Buffett, qui a investi la semaine dernière cinq milliards de dollars dans la banque Goldman Sachs et a prévenu que les marchés étaient dans une "situation dangereuse" et menaçaient de s'effondrer.
PROTECTION DU CONTRIBUABLE
S'ils ont entendu le message, les parlementaires sont aussi restés attentifs au contribuable américain, en créant toute une série de clauses de protection.
L'accord bipartite proposerait un versement des fonds en plusieurs étapes. Les premiers 250 milliards seraient fournis dès l'adoption du plan et l'injection des 100 milliards supplémentaires serait laissée à la discrétion du président.
La seconde moitié de l'enveloppe, le solde de 350 milliards, devrait faire l'objet d'un examen par le Congrès, ont expliqué les services de Nancy Pelosi dans un communiqué dimanche matin.
Le texte impose également que les institutions revendant les actifs émettront des certificats d'investissement donnant au contribuable un titre de propriété et une partie du bénéfice éventuel des sociétés concernées par le plan.
Les parlementaires ont aussi décidé de supprimer les indemnités de départ de plusieurs millions de dollars - les "parachutes dorés" - versées aux dirigeants des entreprises du plan et de limiter les primes encourageant les patrons à prendre des risques excessifs.
Un comité de surveillance, comprenant notamment le président de la Réserve fédérale, superviserait l'application du plan, dont la gestion serait regardée à la loupe par les commissions du Congrès et un inspecteur général indépendant.
Le projet, ajoute encore le communiqué Pelosi, prévoit un "examen en profondeur des actions du secrétaire au Trésor".
Le gouvernement pourrait enfin utiliser son statut de détenteur de prêts immobiliers ou de titres adossés à des prêts immobiliers pour aider les propriétaires en difficulté à modifier les termes de leur emprunt.
PEUR D'UNE CONTAGION
L'adoption du plan de sauvetage paraît d'autant plus urgente aux yeux de l'administration Bush et des opérateurs de marchés que la restructuration du secteur bancaire se poursuit à un rythme soutenu.
Les autorités américaines ont prononcé jeudi soir la faillite de la caisse d'épargne Washington Mutual, la plus grosse faillite de l'histoire bancaire des Etats-Unis.
Parallèlement, Wachovia, la sixième banque des Etats-Unis en termes d'actifs, a entamé des discussions avec plusieurs partenaires potentiels, selon des articles de presse diffusés avant le week-end.
Les investisseurs craignent aussi un effet de contagion vers l'Europe, où le groupe belgo-néerlandais Fortis a perdu vendredi plus de 20% en Bourse sur des inquiétudes liées à sa trésorerie. Le groupe envisagerait de trouver un repreneur ou de céder les activités du néerlandais ABN Amro qu'il a acquis l'an dernier, à en croire le Financieele Dagblad.
A Londres, la nationalisation de la caisse de crédit Bradford & Bingley (B&B) serait imminente, quelques mois après le sauvetage par l'Etat de Northern Rock.
A Sao Paulo, lors d'un meeting en vue des élections municipales du 5 octobre, le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva a dénoncé un plan qui "aide les banques sans aider les pauvres".
"Pourquoi donner 700 milliards aux banques et rien aux pauvres types qui perdent leurs maisons>" s'est interrogé le chef de l'Etat avant d'ajouter: "Ce n'est pas ma faute s'ils ont transformé leur économie en casino."
Version française Jean-Stéphane Brosse
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'donnant au contribuable un titre de propriété et une partie du bénéfice éventuel des sociétés concernées par le plan.'
....la formule a du sel....et si la vente se fait à perte> c'est encore le contribuable qui renfloue>
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Accord sur les grandes lignes du plan Paulson
» Reuters le 28/09/2008 16h17
» Ce plan - la plus vaste opération de renflouement dans l'histoire des
» Etats-Unis - vise à empêcher que le marché du crédit ne s'enraye
Est-ce qu'un jour ces "experts" comprendront que le "marché du crédit" ne peut pas être gonflé à l'infini > Et si il n'y a plus d'emprunteur capable ou ayant envie d'emprunter en face, leurs gesticulations et incantations diverses sur la "relance du crédit" ne servent plus à rien >>>
Le ratio dette totale / PIB atteint aujourd'hui aux USA 357% du PIB, soit 660 000$ par ménage moyen US (un couple avec 2 enfants), ou encore deux fois le ratio atteint à la fin de 1929.
Le taux d'épargne atteint 1,25% (derniers chiffres d'août) contre une moyenne historique à 8-10%...Et bien entendu les politiques sont unanimes à croire que ce modèle économique peut encore être "relancé".
Ce qui arrivera dans les années à venir achèvera de discréditer totalement ces théories, pour plusieurs décennies sans doute.
» A un moment des discussions, les parlementaires ont consulté par téléphone
» le milliardaire Warren Buffett, qui a investi la semaine dernière cinq
» milliards de dollars dans la banque Goldman Sachs et a prévenu que les
» marchés étaient dans une "situation dangereuse" et menaçaient de
» s'effondrer.
En clair : Warren Buffet aimerait bien réaliser des plus-values sur ses derniers investissements et demande au gouvernement US d'y veiller
» PROTECTION DU CONTRIBUABLE
» Le texte impose également que les institutions revendant les actifs
» émettront des certificats d'investissement donnant au contribuable un titre
» de propriété et une partie du bénéfice éventuel des sociétés concernées par
» le plan.
Formidable, Paulson pense pouvoir réaliser des bénéfices sur les crédits pourris qu'il va racheter au prix fort. Et le contribuable devrait donc être très heureux de ce miracle financier à venir. Grâce à la crise (ainsi qu'à l'action du Père Noël), il va bientôt toucher des dividendes de la part de l'état au lieu de payer des impôts.
» Un comité de surveillance, comprenant notamment le président de la Réserve
» fédérale, superviserait l'application du plan, dont la gestion serait
» regardée à la loupe par les commissions du Congrès et un inspecteur général
» indépendant.
En clair : ceux qui n'ont rien vu venir et ont grandement contribué à la genèse de la crise actuelle surveilleront sans doute avec une grande efficacité la "gestion du plan".
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les marchés du crédit apprécieront-ils autant que la Bourse?
Plan Paulson: les marchés du crédit apprécieront-ils autant que la Bourse>
AFP le 28/09/2008 21h50
Le plan de sauvetage des banques américaines, qui doit être soumis au vote du Congrès lundi, devrait soulager les marchés boursiers, mais il ne sera possible de parler de succès que s'il permet de rouvrir le robinet du crédit, complètement tari.
Pendant tout le week-end, les négociateurs du plan ont gardé à l'esprit les attentes de la communauté financière: parvenir à un accord au plus vite possible. Et idéalement, avant l'ouverture des marchés asiatiques lundi matin.
Pour les opérateurs de marché, les institutions financières américaines ne pourront être soulagées que si elles obtiennent l'assurance de pouvoir débarrasser leurs bilans d'actifs invendables. Ce qui devrait soulager leurs homologues des autres pays.
C'est en tout cas l'ambition de l'administration Bush, qui avait proposé ce plan de 700 milliards de dollars le 19 septembre.
La Bourse de New York, entraînant les grandes places financières mondiales, a avancé la semaine dernière au fil des progrès faits dans les négociations, ou reculé à l'annonce de difficultés. Sur la semaine, la patience des investisseurs a été mise à l'épreuve, l'indice Dow Jones ayant perdu 2,15%, et le Nasdaq, à forte composante technologique, 3,98%.
La semaine a été marquée par la plus grande faillite de l'histoire des banques de dépôt aux Etats-Unis, celle de Washington Mutual jeudi.
Les progrès faits par le Congrès lors du week-end et la perspective d'un vote dès lundi pourraient soutenir les actions des banques et les indices, s'ils étaient perçus comme une chance pour les institutions financières d'améliorer leurs perspectives en comptant sur les finances publiques.
Les marchés pourraient cependant faire le diagnostic d'une aggravation de la crise, avec les difficultés du bancassureur belgo-néerlandais Fortis et de la banque britannique Bradford and Bringley (B&B).
Mais au-delà des marchés d'actions (Bourses), le principal verdict est attendu sur les marchés de taux (obligations et prêts interbancaires).
L'inquiétude n'a cessé de grandir ces derniers temps sur ces marchés, traduisant une grave perte de confiance des prêteurs.
Signe le plus tangible, les taux des prêts interbancaires ont bondi. Celui du Libor américain à trois mois, souvent pris comme référence, est passé de 3,210% à 3,762% en une semaine.
Une telle hausse a montré que les banques préféraient conserver leurs liquidités pour elles-mêmes, plutôt que de les prêter de peur de ne pas les récupérer après une éventuelle faillite de l'emprunteur.
La hausse ou la baisse de ce taux lundi fournira une indication cruciale pour savoir si les banques estiment que leurs perspectives s'amélioreront grâce à ce plan. Et si elles se remettront à réalimenter les circuits du crédit.
Les liquidités disponibles sont pourtant très abondantes, les banques centrales en ayant injecté des quantités considérables dans le système financier pour éviter une raréfaction du crédit.
Mais le crédit au secteur privé se tarit malgré tout, à cause d'une crise de confiance.
Les seuls emprunteurs qui trouvent grâce aux yeux des investisseurs sont publics. Parmi les marchés de taux, celui des obligations d'Etat est florissant, étant perçu comme le plus sûr.
Vendredi, le bon du Trésor américain à trois mois s'échangeait avec un rendement de 0,848%, un taux extrêmement compétitif
les marchés du crédit apprécieront-ils autant que la Bourse?
Tout compte fait, et au vu des indices ce matin, je l'aime beaucoup ce plan Paulson, il est vraiment très efficace
Il faudrait peut-être y ajouter un plan de soutien au plan Paulson >
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les marchés du crédit apprécieront-ils autant que la Bourse?
Fais gaffe de ne pas tout lacher sur tes chaussures !