Bonsoir sirmick,
Je suis d'abord confiant quant à mon investissement. INFE a une trésorerie largement excédentaire ainsi que des actifs cachés solides (immeubles loués, terrains). Au bas mot, la trésorerie ajoutée aux actifs cités font 130 par action. Certains compteront 160. Ce qui fait déjà un bon parachute à la baisse et donne des capacités de résistance. Le BTP nécessairement et en règle générale souffrira de la récession qui pointe. Infe aussi. Je suppose dans une moindre mesure. D'abord parce qu'une part importante de son CA est dans les DOM-TOM et est moins exposée à la concurrence. Ensuite, parce que la société est habituée à freiner sa croissance et à refuser des contrats pour ne pas obérer ses marges qui, je le rappelle, sont élevées dans ce secteur (8% de résultat opérationnel en moyenne). Ce qui m'amène à penser que le nombre d'affaires à venir ne déclinera pas ou peu et cela sans trop toucher les marges. Ce que confirme, pour lors, un carnet d'ordres important. D'autre part, les clients principaux de INFE sont surtout des collectivités locales, certes pour certaines à l'équilibre financier fragilisée mais dont les ressources financières auprès des prêteurs ne devraient pas de trop baisser (du fait de l'impression de sécurité que confère l'impôt).
Avec une trésorerie et des actifs compris entre 40m et 55m (selon la comptabilité que l'on fait du rapport actif circulant/passif circulant pour se faire une opinion sur la réalité de la trésorerie), un résultat d'exploitation qui ne devrait pas avoir de difficulté à dépasser assez nettement 10m, on obtient une valeur d'entreprise inférieure à 4, voire 3 fois le résultat d'exploitation. Crise ou pas, c'est très faible. Ces quinze dernières années, la marge opérationnelle n'a jamais été inférieure à 4%. Même en supposant un CA déclinant à 150 m avec un tel fléchissement de marge, le résultat d'exploitation serait de 6 m. La valeur d'entreprise serait encore inférieure à 5 fois le résultat d'exploitation. Bref, le risque à moyen terme me parait très faible. Ce qui n'empêchera pas le titre d'éventuellement fléchir en cas de fort marché baissier. Mais dans ce cas, il baissera bien moins que d'autres, en raison de la décote préexistante. Aussi, un titre ne peut pas s'écarter indéfiniment des fondamentaux et nous l'avons vu, quant à INFE, ils sont sains. Nous n'avons abordé que les points négatifs. Il faut voir les points positifs. La rentabilité des capitaux propres est supérieure à 15% et approche 20%, la marge d'exploitation est élevée à 8%, la croissance de la société est régulière et forte depuis maintenant plusieurs années. La société approche bientôt une taille suffisante pour pouvoir prétendre à de petits plans de partenariat public-privé. Elle approche une taille suffisante aussi pour intéresser des fonds. Le titre est structurellement illiquide depuis de nombreuses années. Je crois que cela changera prochainement. La société semble tendre à cela depuis quelques mois: meilleure communication, multiplication du nombre de titres par 4 en septembre et, je cite à nouveau, taille accessible pour les gérants. Voilà rapidement quelques éléments de réponse. Alors à la question, si INFE fera partie des quelques valeurs sur lesquelles je serai concentré, je réponds résolument par l'affirmative. Sa décote la rend défensive. Sa rentabilité, ses marges, sa croissance, son potentiel dans le PPP font son potentiel important. Selon moi, cette société vaut dans un contexte de crise au moins 350 à 400, soit la trésorerie et les actifs auxquels on ajoute une valorisation basse à 35% du CA ou 5 fois un résultat d'exploitation volontairement réduit à 10 m. Hors contexte de crise, elle devrait valoir 150 par action de plus (actifs cachés + trésorerie + un résultat d'exploitation à 15m multiplié par 7,5). Toutefois, il faut, ainsi que le l'ai dit s'accomoder d'une très forte illiquidité. Mais, dans la mesure où cet investissement doit s'entendre à 5 ans et plus, cela ne devrait pas incommoder. Ordinairement, il existe une plage de + ou - 10% où l'on peut faire des achats ou des ventes sur le titre. Ce chiffre ne devrait pas inquiéter. Qui peut dire à 10% près ce que vaut une société>
A bientôt
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Graham