Le feu à deux maisons US de 5200 milliards... (Securibourse)

par Villas/Minos, vendredi 11 juillet 2008, 18:41 (il y a 5975 jours)

Nous sommes Au bord du gouffre.
Même avec des BX4, il ne faut pas s'en réjouir... Tout le monde paiera...

USA: Panique sur Fannie Mae et Freddie Mac, le gouvernement cherche une issue

Dans un mouvement de panique boursière, Fannie Mae et Freddie Mac, les deux géants américains du refinancement hypothécaire et piliers du marché immobilier, se sont effondrés vendredi à Wall Street, obligeant le gouvernement à rechercher une issue d'urgence.

En début de séance, Fannie Mae a perdu jusqu'à 49% sur son cours de clôture de la veille, à 6,68 dollars, et Freddie Mac 51%, à 3,89 dollars, mais ils se sont par la suite un peu repris dans un marché très nerveux.

Fannie Mae avait déjà abandonné 12% jeudi et son plus petit rival 22%. Depuis le début de la crise du "subprime", les deux titres ont perdu près de 90% de leur valeur en Bourse.

Ces deux organismes ont pour mission de racheter aux établissements de crédit leurs créances hypothécaires, ce qui permet aux banques de dégager des fonds propres et d'accorder de nouveaux prêts, contribuant à soutenir le marché immobilier dont une stabilisation est vitale pour relancer l'économie.

Fin mai, leurs portefeuilles de prêts atteignaient 5.200 milliards de dollars, plus d'un tiers du PIB américain. Fannie Mae et Freddie Mac détiennent ainsi dans leur livre 40% des prêts immobiliers consentis dans le pays.

Les marchés étaient convaincus vendredi que le gouvernement devait effectuer un sauvetage d'urgence pour stopper la panique, dès ce week-end, comme il l'avait fait en mars pour la banque d'affaires Bear Stearns.


Une vue du siège de Fannie Mae à Washington en 2006.
© AFP/Getty Images/File Alex Wong
La presse américaine a même affirmé vendredi que le gouvernement réfléchissait à une mise sous tutelle des deux groupes.

Sous la pression, le secrétaire au Trésor Henry Paulson est finalement intervenu, en déclarant brièvement que son "objectif principal est de soutenir Fannie Mae et Freddie Mac dans leur forme actuelle".

Un commentaire qui montre que le gouvernement cherche une solution mais écarte l'hypothèse d'une nationalisation. Cette prise de position prudente freinait une peu la chute des titres en Bourse vendredi, les analystes se réjouissant que M. Paulson montre son engagement.

"Henry Paulson a indiqué que c'était sa préoccupation, qu'il travaille à trouver une solution. Mais pour le moment ce n'est pas une nationalisation des deux compagnies", a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert Asset Market.

"Il est vrai qu'en cas de nationalisation, les actionnaires perdraient à peu près tout". "Mais il faut trouver un moyen de recapitaliser les deux groupes, ce qui devra être initié par l'Etat car il leur sera très difficile de trouver des capitaux privés", a-t-il poursuivi.


Le secrétaire d'Etat américain au Trésor Henry Paulson à Washington le 10 juillet 2008.
© AFP/Archives Karen Bleier
Andrew Busch de BMO Capital Markets relève qu'une nationalisation des deux entités aurait pour conséquence un doublement de la dette des Etats-Unis.

Pour M. Volokhine, "le marché est extrêmement inquiet: il faut trouver très, très rapidement une solution, non seulement pour les deux groupes mais pour l'économie américaine, car Freddie et Fannie sont un des fondements du financement hypothécaire", a-t-il dit.

"On n'a pas le luxe de prendre du temps. Je pense que dans l'intérêt de tous, il faut dès ce week-end au moins un premier train de mesures, pour stabiliser ces deux groupes et la panique boursière sur eux".

Les analystes soulignaient aussi que le problème est compliqué par le poids politiques des deux groupes, leur sauvetage devant recevoir le feu vert aussi des Démocrates et des Républicains.

M. Paulson a d'ailleurs rappelé que les parlementaires planchaient depuis plusieurs mois sur une réforme du système.

"Nous apprécions les efforts importants du Congrès pour terminer la réforme législative qui va aider à générer la confiance dans ces compagnies", a-t-il dit, en référence au texte de loi en débat au parlement sur l'immobilier.

"Nous maintenons le dialogue avec les régulateurs et les compagnies", a assuré le ministre. Le régulateur de Fannie Mae et de Freddie Mac, l'OFHEO, "continuera à travailler avec les compagnies, alors que celles-ci prennent les mesures nécessaires pour leur permettre de continuer à remplir leur importante mission de service public", a conclu M. Paulson.

Au passage l'horloge de la dette publique US...

par Villas/Minos, vendredi 11 juillet 2008, 18:45 (il y a 5975 jours) @ Villas/Minos

http://www.brillig.com/debt_clock/

Je n'ai pas vérifié les calculs (non comprises les dettes privées) mais même avec un dollar qui se dévalue, cela fait beaucoup...

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Le feu à deux maisons US de 5200 milliards...

par labadie ⌂ @, Chaloupe St-Leu, La Réunion, vendredi 11 juillet 2008, 20:54 (il y a 5975 jours) @ Villas/Minos

Bonsoir Minos, j'avais écrit dans mon post précédent que j'avais revendu mes BX4 (trop tôt mais content quand même !), mais qu'il manquait sans doute une vraie séance de capitulation pour finir la vague de baisse.

Cette fois avec un VIX qui a frôlé les 30, un VXN qui a frôlé les 35 (ils forment un joli pic en séance et gagnaient plus de 12% au plus haut de la séance), et des indicateurs de sentiments de marché qui étaient déjà hier à des records de pessimisme (put/call ratio à 0,87), je pense qu'on y est et que le rebond technique est très proche.

Par contre ce n'est que le début du mouvement baissier, et la suite des évènements après les vacances risque d'être beaucoup plus dure...J'espère comme toi que les conséquences sociales ne seront pas trop fortes sans être très optimiste sur le sujet : les états devront faire face en même temps aux défaillances bancaires, aux problèmes sociaux associés à la crise, tout en voyant leurs recettes fiscales fondre au rythme des revenus des entreprises.

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Le feu à deux maisons US de 5200 milliards...

par Villas/Minos, vendredi 11 juillet 2008, 21:12 (il y a 5975 jours) @ labadie

J'en suis à 60 % du portif en BX4 + 40 % de cash. La remontée actuelle du DJ et du NDQ semble te donner raison. Mais j'ai tendance à croire que la tendance ne sera pas franche la semaine prochaine (dans l'attente des résultats banques), même si l'annonce d'une mesure d'urgence US ce week end ou en début de semaine peut redonner des espoirs plus tôt au marché... Donc à priori pour moi à voir à partir du 21/07...

En plus les "records" (de VXn, de pessismisme, etc...) sont faits pour être battus ;-)

Une "petite" maison de 32 milliards en cendre...

par Villas/Minos, samedi 12 juillet 2008, 17:51 (il y a 5974 jours) @ Villas/Minos

Etats-Unis: la crise du subprime provoque la plus grosse faillite bancaire en 24 ans

La banque californienne Indymac, l'un des plus gros prêteurs hypothécaires américains, a été mise vendredi sous tutelle des autorités fédérales, devenant le plus important établissement bancaire à faire faillite aux Etats-Unis depuis 24 ans.

Les autorités de régulation des caisses d'épargne, l'OTS, ont placé Indymac, aux actifs évalués à 32 milliards de dollars, sous le contrôle de l'institution fédérale garantissant les dépôts bancaires, la FDIC.

La banque rouvrira ses portes lundi sous le nom de Banque fédérale Indymac, dont la gestion sera assurée par la FDIC.

La fermeture de la banque est la conséquence du retrait en une dizaine de jours de 1,3 milliard de dollars de dépôts par ses clients, qui ont cédé à la panique après des commentaires du sénateur démocrate Charles Schumer, qui s'était publiquement inquiété de la solvabilité du groupe.

Ce dernier avait adressé une lettre ouverte aux autorités de régulation pour leur faire part de ses inquiétudes.

"L'institution a fermé aujourd'hui en raison d'une crise de liquidités", a expliqué vendredi le directeur de l'OTS John Reich.

"La cause immédiate de cette fermeture est un mouvement de retraits massifs dus à la panique qui a suivi une lettre ouverte du sénateur Schumer en date du 26 juin", a affirmé ce dirigeant.

Le sénateur Schumer a pour sa part rétorqué, via la presse américaine, que "si l'OTS avait fait son travail de régulateur et n'avait pas laissé Indymac poursuivre ses pratiques de crédit douteuses, nous n'en serions pas là aujourd'hui".

La banque de Pasadena, en Californie, rejoint les plus grosses faillites que le secteur bancaire américain ait essuyé ces dernières décennies. Avant elle, Continental Illinois National Bank avait fait faillite, en 1984, avec quelque 40 milliards de dollars d'actifs sous gestion. En 1988, la banque American Savings and Loan Association of Stockton, avait également fait banqueroute.

Indymac devient le plus gros établissement à disparaître à la suite de la crise déclenchée il y a un an par l'effondrement conjoint du marché immobilier et de la valeur des crédits hypothécaires à risques ("subprime").

Cette crise a déjà conduit des établissements comme New Century, numéro deux américain des prêts hypothécaires, à se placer sous la protection de la loi sur les faillites, une législation qui permet à une entreprise de se restructurer sous la tutelle d'un juge.

Countrywide Financial, le premier financier de l'immobilier du pays, a accepté en début d'année de se vendre au rabais à Bank of America afin d'éviter un destin similaire.

La crise ne s'est pas arrêtée aux spécialistes du crédit immobilier: la banque d'investissement Bear Stearns s'est elle faite racheter cette année par sa concurrente JPMorgan Chase.

Plus tôt dans la journée, les organismes de refinancement hypothécaire Freddie Mac et Fannie Mae ont connu une déroute boursière devant une montée des inquiétudes des marchés sur leur capacité à faire face à leurs engagements.

Pour l'ensemble du secteur bancaire, la crise financière s'est soldée par plus de 300 milliards de dollars de pertes et dépréciations à ce jour.

Indymac a vu le jour en 1985, sous l'égide de Countrywide Financial. D'abord complémentaires, les deux compagnies sont devenus des concurrentes directes à la fin des années 90.

Après avoir prospéré au début des années 2000, profitant de l'engouement des investisseurs pour des produits adossés à des créances peu fiables - des crédits hypothécaires accordés à des ménages au profil financier fragile, mais dont le rendement était proportionnel au risque -, Indymac a subi de plein fouet le dégonflement de la bulle immobilière, à partir de 2006.

Lundi, Indymac avait annoncé la fermeture de ses activités de crédit hypothécaire et le licenciement de 53% de ses effectifs, après avoir échoué à lever des capitaux. Le groupe est en pertes depuis l'été 2007.

L'action d'Indymac, qui dépassait les 28 dollars il y a un an, a clôturé à 28 cents vendredi à la Bourse de New York.

loic vxn

par lisag, samedi 12 juillet 2008, 22:21 (il y a 5974 jours) @ labadie

bonsoir loic

tu attends un retour du vxn a 20/25 pour reprendre des BX4
ca nous met le cac a combien >

TE risquerais tu a prendre des L40 >pour profiter d un rebond;-)

Gold ? villas et loic

par lisag, samedi 12 juillet 2008, 22:27 (il y a 5974 jours) @ Villas/Minos

Ne serait il pas judicieux de penser a investir en or , physique ou certifs >

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loic vxn

par labadie ⌂ @, Chaloupe St-Leu, La Réunion, dimanche 13 juillet 2008, 06:49 (il y a 5974 jours) @ lisag

» bonsoir loic
»
» tu attends un retour du vxn a 20/25 pour reprendre des BX4
» ca nous met le cac a combien >

Bonjour Lisag, pas d'objectif précis sur le CAC, la référence pour moi est les indices de volatilité et les indicateurs de sentiment de marché aux US, plus que les niveaux du CAC. Comme ordre de grandeur je verrais bien un rebond jusque vers 4400-4500, vraiment sans garantie !

» TE risquerais tu a prendre des L40 >pour profiter d un rebond;-)

Non, vu la situation et la puissance du marché baissier en cours, je n'oserai pas et resterai simplement liquide en attendant de pouvoir shorter à nouveau.
Il y a suffisamment à gagner en se contentant de shorter les rebonds.
C'est de toutes faços très difficile de trouver les points bas intermédiaires dans un marché baissier, et Minos n'a pas tort en disant que ça peut encore baisser avant un rebond technique. Chez Elliotwave, par exemple, ils voient la baisse durer encore qq jours et au moins 5% de baisse supplémentaire sur le SP500.

Peut-être que je ferai un petit aller-retour sur quelques valeurs que j'aime bien pour 15% de mon PEA pour "passer le temps" en attendant la prochaine vague de baisse, et encore !

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Gold ? villas et loic

par labadie ⌂ @, Chaloupe St-Leu, La Réunion, dimanche 13 juillet 2008, 06:53 (il y a 5974 jours) @ lisag

» Ne serait il pas judicieux de penser a investir en or , physique ou certifs
» >

J'en reste à mes positions déflationnistes : cash et positions baissières prises à chaque rebond.

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Gold ? villas et loic

par bimbo @, dimanche 13 juillet 2008, 07:40 (il y a 5974 jours) @ labadie

» » Ne serait il pas judicieux de penser a investir en or , physique ou
» certifs
» » >
»
» J'en reste à mes positions déflationnistes : cash et positions baissières
» prises à chaque rebond.

De l'immense Denissto, qui à Boursorama ce que Labadoie est au foie malade. ;-)

De denissto (don quichotte)

Issues de secours : mode d’emploie

La question de l’heure présente, n’est plus de sonner l’alerte, n’est plus de chercher un quelconque rebond, n’est plus de chercher quelle action sortira indemne de cette crise, car de cette crise financière mondiale, en devenant systémique va détruire toutes les classes d’actifs. La dernière stratégie c’est de sauver le reste du patrimoine, les quelques économies qui ont encore échappées a ce qui n’est que le début de la plongée abyssale……………….. L’esprit de joueur qui tient la majorité des petits porteurs, ceux qui rentrent et sortent sur le marché, ne doit pas servir de mauvais exemple aux autres ……….car ce jeux ressemble fort a ce ballet de pigeons qui picorent les miettes au milieu d’un périphérique aux heures de pointes.
N’en déplaise aux vendeurs d’illusions, ceux qui ne sont pas sorti l’année dernière devront faire le deuil de leur chemise, ceux qui ne sont pas sorti cette année en juin devront accepter de rester en slip……………c’est quand la mer se retire que l’on sait qui se baignait a poil ( W Buffet)
Quand a ceux qui riaient quand je hurlais à temps et a contre temps au printemps 2007 de se couvrir en or physique, j’espère qu’ils vont commencer à comprendre………….
La crise bancaire, est loin d’être fini, la crise financière ne fait que commencer, la crise monétaire arrive……………..
Ma boule de cristal m’a joué quelques tours, et ma première entrée sur l’or a 850$ était certainement la meilleur, il semble que les goldbears ont perdu la partie, sortir a 890$ même si on a touché en intraday un point plus bas était une mauvaise stratégie , en ce qui concerne les certificats or et argent…………….mais le pivot de mon raisonnement , et ça tout mes amis du forum gold le savent c’est de couvrir au maximum leur patrimoine en OR PHYSIQUE
Le pétrole va devenir le roi des matières premières, l’or va reprendre sa place dans les caisses des banquiers en réserve monétaire, ne leur en déplaisent ils n’ont pas d’autres solutions, le DOLLAR VA S’EFFONDRER……………..ce n’est plus une question d’années mais de mois……
L’Asie ne peut plus, et ne veut plus habiller le roi dollar, il reste à espérer que ceux qui n’ont pas encore compris pourquoi la chine devient de plus en plus arrogante dans sa diplomatie comprendront qu’ils tiennent l’occident au creux de leur main, ils peuvent en un instant effondrer le système monétaire mondiale, ne vous rassurez pas en croyant comprendre leur stratégie………….ils ont été capable d’éradiquer 100 millions d’entre eux dans une révolution……….
Que les marchés aillent a court terme a 3800Pts est une hypothèse qui en a fait rire plus d’un, AUCUNS EXPERT, ANALYSTES, ET AUTRES SHERPAS DE LA FINANCE n’osent encore vous le dire, mais arriver a ce niveau, il n’y aura qu’un rebond éphémère, il n’y a plus aucun bénéfice à espérer sur les marchés. Laisser rire, laisser pontifier……………SORTEZ DES MARCHES, que les institutionnels, et autres fonds y restent ce n’est plus la place des particuliers, les loups vont s’entredévorer, les moutons que nous sommes doivent s’écarter……………..
Bonne chance a ceux qui préfèrent les indices que le casino…………. Couvrez votre patrimoine en Or le grand décollage, viendra a l’automne………..

Denissto

.../...

Commentaires (sûrement superflus):

Ca commence terriblement mal (une énorme faute d'orthographe) et ça continue de façon apocalyptique (achetez de l'or, achetez de l'or, achetez Delors).

Je dis non.

C'est foutu. C'est pas trop tard, mais désormais ça ne sert plus rien. Les jaunes sont à nos portes et dès les jeux olympiques terminés, ils vont tous nous niquer (si,si). Vite, creusez-vous un abri anti-jaunes et faîtes un stock de jaune (pas le citron, le pastis). Achetez du sucre (sucre rapide), des pâtes par camion (sucre lent), éventuellement de la choucroute en boîte (pour ceux qui aiment ça). La série complète des Simpsons, une poupée ou un Brad Pitt gonflables (pour les célibataires).

Que ceux qui croient en l'au-delà, prient au-delà de là. :-(

merci A LIRE une analyse interssante

par lisag, dimanche 13 juillet 2008, 17:32 (il y a 5973 jours) @ bimbo

LA CHUTE DES BOURSES FAIT LA UNE DU JT DE 20H : LE REBOND EST PROCHE !

RICK

BBBBBBB
** Les places boursières occidentales semblent se diriger tout droit vers une sixième semaine consécutive de repli -- et une septième sur une série de huit. La bourse de Paris en fournit la meilleure illustration : un bilan hebdomadaire redevenu négatif de 0,8% après la chute de 2,5% survenue hier -- avec des volumes que nous qualifierons de relativement modestes puisque 5,2 milliards d'euros seulement ont changé de mains, ce qui trahit surtout la capitulation des acheteurs.

Le CAC 40, lanterne rouge parmi les indices phares de l'Euroland, vient d'inscrire une plus basse clôture annuelle ainsi que de tester un nouveau plancher (4 210 points) qui remonte au 25 juillet 2005. Le support des 4 224 points (des 3 et 8 juillet) a été nettement enfoncé en fin d'après-midi, alors que l'indice phare affichait une perte voisine de 3%. Quelques rachats techniques de dernière minute lui ont cependant permis d'en terminer juste au-dessus des 4 230 points.

La perte globale se monte maintenant à 25% depuis le 1er janvier ; ce score semble enfin impressionner la direction de l'information des grandes chaînes nationales. La chute des marchés survenue jeudi 10 juillet arrivait en troisième position dans le sommaire de la "grand'messe" du 20h... juste derrière la passe d'arme de l'après-midi au Parlement européen entre Nicolas Sarkozy et Daniel Cohn-Bendit au sujet de la présence du chef de l'Etat français aux J.O. de Pékin et l'enquête sur les meurtriers présumés de deux jeunes Français à Londres.

Les journalistes du 20h de France 2 ont consacré un sujet de plus de deux minutes à la capitulation boursière en Europe sur fond de crise du système bancaire américain, à la déprime des ménages (leur moral est au plus bas depuis 20 ans) et aux craintes de conflit avec l'Iran -- maintes fois évoquées dans nos Chroniques depuis la mi-juin.

Ces trois soucis majeurs engendrent d'importants mouvements de "ventes à tout prix" où le seul impératif est d'accroître le montant des liquidités dans les portefeuilles.

Les indices paneuropéens chutaient jeudi de 1,9% en moyenne. Francfort a tenté de résister avec -1,3% mais le FT 100 a dévissé de 2,2% à Londres.

La Banque d'Angleterre a maintenu son taux directeur inchangé à 5% alors que, selon Halifax, le marché immobilier britannique (prix et activité) chute au rythme le plus rapide observé depuis 20 ans. Les médias économiques anglais somment les autorités monétaires de trouver un moyen d'éviter que la correction prenne une ampleur catastrophique qui déboucherait sur un effondrement de la croissance et de la consommation... sans oublier un lot de nouvelles victimes bancaires d'un syndrome de type Northern Rock, HBOS ou Bradford & Bingley.

** Ils ont quelques bonnes raisons de vouloir prendre les devants car l'exemple des Etats-Unis donne froid dans le dos : le Congres s'inquiète ouvertement de l'avenir de Fannie Mae et Freddie Mac.

Les plus hautes autorités de l'administration américaine et la Fed sont à leur chevet. Ben Bernanke et Henry Paulson conviennent que la situation économique est pour le moins "très tendue"... mais Freddie Mac et Fannie Mae seraient, selon le patron de la Fed, "suffisamment capitalisés".

Nous avons vu Bernanke -- car le débat était retransmis en direct sur les chaînes économiques américaines -- répondre avec une gêne évidente, le regard se perdant dans le vague, les mains crispées... et la tournure employée était tout sauf empreinte de conviction : "à mon avis, ces institutions seraient [appréciez cette mise au conditionnel] en mesure d'assurer leur mission, la solidarité du gouvernement avec les établissements de crédit est totale [tout comme leur impuissance à régler le problème >], une bonne partie de leurs créances hypothécaires sont intégralement garanties par l'Etat" -- depuis peu, mais elles le sont à hauteur de 200 milliards de dollars, si nos souvenirs sont bons.

Au-delà du débat sur une éventuelle recapitalisation -- à la charge du contribuable d'une manière ou d'une autre --, c'est le fonctionnement de tout le marché du crédit immobilier qui est en jeu... et donc la crédibilité de Ben Bernanke et Henry Paulson !

Les réponses parfois évasives de ces deux éminents personnages n'ont pas convaincu Wall Street. Les anticipations de faillite de Fannie Mae et Freddie Mac ne s'estompent pas. Les deux titres ont plongé de respectivement 13,8% et 22% hier soir. Freddie Mac s'effondre même de 50% en une semaine et de 90% en un an, passant de 68 $ à 6,75 $ au plus bas en début de séance.

Les effets psychologique d'une banqueroute de ces deux géants -- les montants en jeu dépassent 1 500 milliards de dollars d'encours -- seraient comparables à l'effondrement des caisses d'épargne américaines au début des années 1990 puis en 1994.

La crise du l'immobilier américain étant loin d'être terminée, le secteur du crédit a reçu une nouvelle volée de bois vert. Lehman a plongé de 12% (soit -75% depuis le 1er janvier), Washington Mutual de 11% (-62% en sept mois), Wachovia et AIG de 8%.

Mais AIG n'est pas un spécialiste du crédit, c'est le numéro un de l'assurance aux Etats-Unis... que fait-il dans cette liste > Posez-vous seulement la question de la composition du portefeuille de créances détenu par cet assureur. Fannie Mae et Freddie Mac sont les premiers émetteurs d'obligations du secteur commercial au monde et AIG l'un des plus gros acheteurs de ce type de papier noté triple A... mais pour combien de temps encore >

** Lorsque la peur de l'avenir s'empare des marchés, alimentée par la diffusion des images du succès des tirs de missiles de croisière par l'armée iranienne, le pétrole fait instantanément figure de valeur refuge, à plus forte raison lorsque la situation géopolitique se tend comme depuis ce 10 juillet. Il a donc bondi de 5% à 142 $.

Le billet vert rechutait symétriquement sous les 1,58 face à l'euro malgré la contraction de 2,6% de la production industrielle en France au mois de mai 2008. Hors énergie et alimentation, l'indice a baissé en mai de 2,5% par rapport à avril après une hausse de 1,7% le mois précédent.

Le dollar est sur la mauvaise pente mais cela ne semble pas inquiéter grand monde -- tout du moins, pas sincèrement ! Il y a cependant une heureuse exception, qui s'incarne dans la personne du député du Texas, Ron Paul. Il n'hésite pas à ruer dans les brancards et pointer d'un doigt accusateur Ben Bernanke et Henry Paulson devant la fine fleur des membres de la commission financière du Congrès, peu habitués à ce genre d'éclats.

** C'est l'image du jour et nous allons tenter de vous la résumer. Laissez-nous d'abord vous brosser un rapide portait de Ron Paul, éphémère dernier rival du sénateur McCain à l'investiture du parti républicain en 2008. Original, un franc tireur, il est, à notre connaissance, le seul représentant du parti libertarien du Congrès.

Cet ancien médecin obstétricien est un adepte de thèses économiques très radicales qui renvoient aux conceptions américaines originelles de la libre entreprise -- inspirées du discours fondateur de Thomas Jefferson. Il s'était rendu célèbre en février 2006 en prononçant un discours qui marqua les esprits devant la Chambre des représentants. Son titre > Ah oui, bien sûr... c'était The end of the dollar hegemony ["La fin de l'hégémonie du dollar", ndlr.].

Un des temps forts de son discours fut la démonstration que les derniers projets de guerre ou de coups d'état mis sur pied par les Etats-Unis visaient des pays, hier l'Irak et le Venezuela, à présent l'Iran, qui prônent ou militent aujourd'hui encore en faveur de l'abandon du dollar comme monnaie de règlement des exportations pétrolières !

Mais revenons-en à son intervention du jour, que nous avons pris un grand plaisir à suivre en direct et dans son intégralité car elle ne durait que cinq minutes, soit le temps alloué à chaque membre du Congrès pour poser ses questions au patron de la Fed. Nous vous livrons un petit résumé des meilleurs moments. Ron Paul a attaqué par l'interpellation suivante : "mais qui est en charge du dollar dans ce pays >".

"Cela fait 10 ans que le dollar perd de son pouvoir d'achat, 10 ans que la banque centrale imprime des billets verts alors que le pays ne produit pas de richesses et s'enferre dans les déficits commerciaux -- et ne parlons pas du coût de la guerre en Irak" [Ron Paul est ouvertement pacifiste et opposé aux opérations en cours, NDLR]

"Mais comment en est-on arrivé à des taux à 2% (ou 1% trois ans auparavant) alors que l'inflation réelle avoisine 10% ou 12% pour les ménages [ce sont les chiffres qu'il a cités... ils sont donc bien pires que les nôtres] > Pourquoi la Fed ne tente-t-elle rien pour endiguer les bulles successives qui éclatent les unes après les autres >"

Et de répondre dans le même élan "tout cela parce que chaque fois que l'économie menace de ralentir, vous [la Fed] injectez plus d'argent, baissez des taux déjà trop bas, puis vous [la Maison-Blanche, représentée par Henry Paulson, NDLR] réduisez la fiscalité, alors que le budget fédéral est déjà en lourd déficit !"

"Que comptez-vous faire alors que le dollar est au bord du gouffre > Et vous, Monsieur Paulson, quelle est votre position à ce sujet >"

L'interpellé a senti qu'il était temps de répliquer de façon puissante, de se fendre d'une réponse de gabarit historique. Il a donc pris son air le plus inspiré, a plaçé la main sur son coeur et a déclaré : "je souhaite un dollar fort". Et d'expliquer qu'il "avait foi dans la capacité des Etats-Unis à se tirer des plus mauvais pas grâce à son extraordinaire capacité d'adaptation aux crises".

Et les crises de rire face à de telles assertions creuses, hors sujet et grandiloquentes, cela se soigne comment, Monsieur Paulson >

Philippe Béchade,
Paris

c:agora
Posté par forcast à 10:34:-) :-)

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