Vous profitez des spéciaux offerts chez Métro, Loblaw ou IGA > Voilà un excellent réflexe qui risque de devenir de plus en plus utile, sinon nécessaire. Les prix des aliments vont augmenter encore plus vite que le litre d’essence au cours des prochains mois alors que plusieurs facteurs convergent pour créer une gigantesque crise alimentaire mondiale. Food is the new oil, disent même les experts.

Ici, le prix du pain a sensiblement augmenté depuis quelques mois et d’autres hausses sont annoncées. Les Italiens ont manifesté dans les rues parce que les spaghettis coûtent trop cher et 70 000 Mexicains ont protesté parce que les tortillas ne sont plus achetables. Et ça ne fait que commencer.

Au cours de cinq des six dernières année, la population de la terre mange plus que ce que les fermes produisent. Les silos se vident et les réserves alimentaires mondiales n’ont jamais été aussi basses en 40 ans. Depuis deux ans, le prix du blé a presque triplé et le prix du maïs a doublé depuis l’an dernier. La hausse du prix des céréales entraînera forcément celle de la viande, du lait et des œufs. Tout coûtera plus cher.

Déjà près de 1 milliard d’hommes, de femmes et d’enfants souffrent de la faim. D’après l’ONU, il risque d’en avoir 600 millions de plus dans les prochaines décennies, malgré le développement rapide de plusieurs pays émergents. De plus, il y aurait 1,1 milliard d’humains qui mangent trop selon les critères de l’Organisation mondiale de la santé.

Pourquoi cette crise qui risque d’avoir des impacts beaucoup plus dramatiques que celle du crédit hypothécaire > Les facteurs sont nombreux et, vous le constaterez, les solutions ne sont pas évidentes.

Chaque année, il y a 80 millions d’humains de plus à nourrir.
L’eau se raréfie et le désert gagne du terrain. Le réchauffement de la planète perturbe les récoltes en Australie ou en Ukraine.
Leur nouvelle richesse a changé les habitudes alimentaires des Asiatiques. Les Chinois mangent 2,5 fois plus de viande qu’en 1990.
Les céréales dont se nourrissent les animaux aux États-Unis seulement pourraient nourrir 850 millions de végétariens, selon le professeur David Pimentel, de l’Université Cornell, cité dans le magazine Macleans.
Le gouvernement américain a donné 6 milliards à ses producteurs de maïs pour que leur récolte soit utilisée pour les biocarburants. Résultat : 20 % de moins de maïs pour l’alimentation.
La hausse du prix du pétrole augmente les coûts de production à la ferme et de transport.
Conscients de la fragilité du marché, plusieurs pays qui ont des excédents comme l’Argentine, l’Ukraine, la Russie et la Chine ne veulent plus les vendre à d’autres pays. Des compagnies comme Kellogg et Sara Lee font pression sur le gouvernement américain pour qu’il diminue ses exportations.
Parmi les seuls gagnants, les producteurs de blé canadiens. Leur revenu a augmenté de 16 % depuis un an.

Vous n’êtes pas encore convaincus > Vous trouvez dans ma revue de presse quatre articles publiés la semaine dernière sur le sujet :

http://blogues.lactualite.com/duhamel/>page_id=8

Si il y a bien un risque que je n'ai jamais pris en compte, c'est bien celui de la crise alimentaire...

Ce que tu avances est effrayant.

Ce qui est tout a fait vrai : les révolutions ont toujours commencé par la faim.