Société Générale (Les Echos) (Securibourse)
Société Générale : "pour les rehausseurs de crédit, nous sommes partis du principe qu´ils iraient tous au tapis"
Finance Plus, le 25/02/08 à 07:27
Dans une interview accordée aux "Echos" de ce lundi, Daniel Bouton revient sur le rapport d´étape rendu en fin de semaine dernière dans l´affaire Kerviel et constate que ce rapport "tord définitivement le cou à tous les scénarios fantaisistes selon lesquels nous aurions cherché un bouc émissaire pour masquer je ne sais quoi". Interrogé sur la façon dont le patron de la Société Générale a vécu la découverte de la fraude, ce dernier dit l´avoir "reçue en plein plexus !"... "la position consistant à dire je m´en vais, j´oublie tout, et je pars en vacances était la plus confortable... Le conseil d´administration m´a demandé si j´étais prêt à continuer, à remettre la partie atteinte en ordre de marche et à surveiller que le reste fonctionne. C´est ce que je suis déterminé à faire"... "J´ai proposé ma démission par deux fois. Le conseil d´administration l´a refusée par deux fois. On ne va pas continuer comme cela éternellement. Ma démission n´est plus sur la table".
Questionné sur un possible rapprochement amical de la banque avec un autre établissement, le dirigeant "ne commente pas la probabilité d´une offre hostile"..."je ne commente pas plus la probabilité d´un rapprochement amical avec une banque étrangère, avec une banque française ou avec une banque publique. Je n´ai pas à alimenter la spéculation, aujourd´hui pas plus qu´hier".
Interrogé sur les mesures prises dans les comptes, M. Bouton explique : "Nous avons fait le ménage dans nos comptes. L´évaluation des produits liés aux "subprimes" nécessaire au calcul des dépréciations d´actifs a été réalisée sur la base d´hypothèses extrêmement conservatrices. Pour les rehausseurs de crédit, en particulier, nous sommes partis du principe qu´ils iraient tous au tapis. Nous avons aussi publié la "sensibilité" de notre bilan à la crise. Aujourd´hui, les analystes et les investisseurs sont en mesure d´évaluer ce que nous coûterait une nouvelle aggravation de la situation. Maintenant, je suis incapable de répondre à la question de savoir si la crise est terminée aux Etats-Unis. Mais il arrivera bien un moment où le marché commencera à se retourner".
Concernant le déroulement de l´appel au marché lancé jeudi dernier, le dirigeant rappelle que, les "road shows" en Amérique et en Europe le "rendent confiant"... "Cette opération est garantie. Les résultats de l´opération de marché seront connus le 11 mars. Dès le lendemain, nous nous mettrons au boulot pour mettre en oeuvre ce qui a été promis aux actionnaires. Vous verrez que cette maison retrouvera vite sa volonté de servir et de combattre. Nous sommes en train de tourner la page".
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