Small Caps, même recette miracle ? (investir)
SMALL CAPS : MÊME RECETTE MIRACLE >
Et si les premiers restaient les premiers > En d'autres termes, les bonnes recettes de 2004 seront-elles également celles de 2005 > Le début d'année semble le prouver, avec des performances de premier plan pour les indices que l'on pourrait qualifier de second rang. Ainsi, l'indicateur du Nouveau marché, que l'on croyait bel et bien enterré, monte de plus de 8%. Dans le même temps, l'indice Second marché progresse d'un peu plus de 5%, comme le Midcac. A titre de comparaison, les indices Cac 40, SBF 120 et SBF 250 gagnent tous moins de 2%.
La Tribune, dans son édition de la veille, relève, pour expliquer ce phénomène, " l'affluence des nouveaux investisseurs sur ce compartiment de la cote qui viennent y rechercher à la fois la performance affichée des cinq dernières années et une nette décorrélation avec les autres classes d'actifs ". On peut également avancer les effets de la prochaine simplification de la cote engagée par Euronext, et qui prendra forme dès ce mois de février. Elle se traduit d'ores et déjà par un attrait très spécifique envers certaines petites, voire très petites, valeurs, qui intègrent les nouveaux indices, en cours depuis le début d'année (MidCaps 100, avec une capitalisation comprise entre 300 millions et 3 milliards d'euros, SmallCaps 90, pour les capitalisations inférieures à 300 millions).
Une réorganisation dont pourraient plus largement bénéficier les valeurs du Nouveau marché, comme nous l'indiquait Sébastien Korchia, gérant chez Meeschaert, dans le cadre d'un récent entretien : " ces valeurs [du Nouveau marché] sont à reconsidérer à la lumière de la prochaine réforme de la Cote, qui entraînera la fusion du Second Marché et du Nouveau Marché. A sa suite, les gérants du Second Marché devront se pencher sur - et investir dans - les valeurs issues du Nouveau Marché, ce qui entraînera des flux conséquents d'achats sur ces titres ", nous indiquait-il il y a quelques semaines. Par ailleurs, " les valeurs du Second Marché présentent aujourd'hui des valorisations élevées par rapport à leur moyenne historique et par rapport aux grandes valeurs. Alors qu'elles avaient un temps joué le rôle de refuge face aux aléas des marchés monétaires, les bonnes idées d'investissement s'y font aujourd'hui plus rares, et demandent des prises de risque plus élevées. Sur le Nouveau Marché en revanche, nous décelons un gisement important de plus-values. Plusieurs arguments jouent selon nous en faveur de cette sélection de titres. En premier lieu, le fait est que leurs cours se sont dans leur ensemble stabilisés. Le flux vendeur s'est tari, et les plus mauvais élèves de la classe ont disparu. Leurs valorisations ont ainsi atteint des niveaux extrêmement faibles, avec un rapport valeur d'entreprise sur chiffre d'affaires compris entre 0,3 et 0,5, des PER s'étalant entre 6 et 9, une trésorerie qui couvre le chiffre d'affaires, et une quasi-absence de dettes ", poursuivait le gérant.
Les faits lui ont donné raison. En moins d'un mois, Hi Media, Automa-tech, Egide, Esker, Netgem, Medcost, se sont déjà envolés de plus de 40% au Nouveau marché. Dans le même temps, et pour le même indicateur, la plus forte baisse est accusée par Tiscali, mais elle ne dépasse pas 10%. Voilà pour les faits. Le tout, pour le boursier, est de savoir s'il est encore temps de prendre le train en marche...
Denis Lantoine