L'avantage de ne pas être en bourse (Securibourse)
Subprime: le sourire des banques privées genevoises
ZURICH (Reuters) - Les principales banques privées genevoises traversent indemnes, voire renforcées, la crise du subprime qui frappe les géants de la branche et comptent bien mettre en avant cette position de force.
Ces établissements, dont la plupart ne sont pas côtés, reconnaissent avoir privilégié des approches prudentes vis-à-vis des produits tels les Collateralized Debt Obligations (CDO).
"Nous n'avons pas d'exposition directe mais indirecte, via nos fonds de Hedge Funds, qui contenaient des gérants ayant vendu à découvert des instruments subprime comme Paulson ou Harbinger. Ces positions indirectes nous ont été très bénéfiques, avec de très bonnes performances de gestion", a précisé à Reuters Christophe Bernard, responsable des investissements et de la gestion d'actifs à l'Union Bancaire Privée (UBP). "Nous ne sommes pas dans le cas de devoir aider des clients à sortir d'une crise".
La banque Mirabaud & Cie fait également état d'une exposition dans des fonds de fonds. "Mais les sous-jacents sont infimes", a précisé Laurent Koutaïssoff, responsable de la communication.
"Nous avons mené une politique très conservatrice et quant aux produis achetés auprès de tiers comme les hedge funds spécialisés dans l'arbitrage du crédit, nous nous sommes toujours montrés suspicieux", a indiqué Jacques de Saussure, associé chez Pictet & Cie.
L'institut, dont les avoirs de la clientèle ont crû de 18% à 276 milliards de francs à la fin septembre sur un an, ne boude pas son plaisir. "C'est vrai que dans le genre d'environnement actuel, notre modèle d'affaires rassure le client", a ajouté de Saussure, précisant que "2007 a été une année de forte acquisition de la clientèle dans toutes nos activités".
Laurent Koutaïssoff chez Mirabaud renchérit. "Cela renforce notre message et notre position. Je peux dire que nos clients sont bien contents d'être là où ils sont." L'établissement affichait fin octobre des masses en dépôt en hausse de 25% sur douze mois à 25 milliards de francs suisses.
ACHETER AU SON DU CANON
Ces banques se préparent à dévoiler une partie de leur performance 2007 mais leurs regards sont déjà tournés vers l'avenir. Alors que la banque Mirabaud maintient son objectif de croissance à deux chiffres pour ses masses sous dépôts, l'UBP songe à infléchir sa stratégie.
"Notre prise de risques a été minimale avec une politique de préservation mais nous sommes prêts à nous redéployer", a expliqué Christophe Bernard.
Ce dernier ne veut pas trop s'avancer mais il estime que des opportunités "très intéressantes vont apparaître, que ce soit dans les actions, les obligations à haut rendement (junk bonds) ou les marchés émergents".
"Vous connaissez le proverbe 'Vendre au son du clairon et acheter au son du canon', et bien justement, le canon tonne!".
Chez Pictet, on évoque plutôt des acquisitions de clientèle. "Ce que nous avons pu constater, c'est que chaque fois qu'il y a une crise, lorsqu'on a évité les grosses erreurs, les clients reviennent chez nous", a indiqué Jacques de Saussure.
"Ces temps difficiles sont pour nous des moments positifs et en termes de positionnement, d'image auprès de la clientèle, et d'acquisitions de nouvelles affaires, nous sommes gagnants. Nous commençons 2008 avec un encours de clients assez fort".
Mardi, Citigroup a dévoilé des dépréciations colossales accompagnées d'une grosse perte qui l'ont obligée à faire appel à de nouveaux investisseurs, tandis que Merrill Lynch a présenté une nouvelle recapitalisation.
En Suisse, c'est UBS qui fait figure de principale victime du subprime, avec des dépréciations pour 15 milliards de dollars, et qui s'attend à une année difficile en 2008.
La plus grosse inquiétude pour les banques privées genevoises se résume à l'état des marchés, incluant les variations de change qui ont vu le franc suisse inscrire de nouveaux sommets face au dollar.
Les banquiers privés divergent sur la possibilité d'une récession aux Etats-Unis à la lumière des données macroéconomiques. "Le début d'année a été plutôt sinistre", reconnaît Koutaïssoff.
Le son du canon
Je confirme encore aujourd'hui beaucoup de passage d'avion de chasse au dessus de la manche... ça manoeuvre.
Le son du canon
Et Jeanne D'arc, tu as des nouvelles pour nous >
contrepoint à la crise bancaire
Les dernières nouvelles concernant les grands établissements financiers ont annoncé d'énormes dépréciations. Cela est bien facheux!
Mais comme en toute chose, on peut voir le pire et le meilleur.
Pour ma part, ce qui m'a impressionné, ce n'est pas les larges dépréciations, que l'on pouvait deviner depuis de longs mois. Non, ce qui m'a impressionné, c'est la facilité avec laquelle ces établissements en difficulté ont réussi à trouver des fonds et ont réussi à se recapitaliser. Par où, on peut entrevoir que la situation de ces établissements n'est, pour lors, pas si dramatique qu'elle en arrive à dissuader les investisseurs opportunistes. Si le système bancaire peut être sauvé par des fonds étrangers, la récession tant anticipée, et sans doute déjà actuelle, pourrait n'avoir que des effets, somme toute, limités.
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Graham
contrepoint à la crise bancaire
» Les dernières nouvelles concernant les grands établissements financiers ont
» annoncé d'énormes dépréciations. Cela est bien facheux!
» Mais comme en toute chose, on peut voir le pire et le meilleur.
» Pour ma part, ce qui m'a impressionné, ce n'est pas les larges
» dépréciations, que l'on pouvait deviner depuis de longs mois. Non, ce qui
» m'a impressionné, c'est la facilité avec laquelle ces établissements en
» difficulté ont réussi à trouver des fonds et ont réussi à se
» recapitaliser. Par où, on peut entrevoir que la situation de ces
» établissements n'est, pour lors, pas si dramatique qu'elle en arrive à
» dissuader les investisseurs opportunistes. Si le système bancaire peut
» être sauvé par des fonds étrangers, la récession tant anticipée, et sans
» doute déjà actuelle, pourrait n'avoir que des effets, somme toute,
» limités.
Bonsoir, quelques éléments de réponse :
1) sur les fonds souverains et la recapitalisation : les conditions dans lesquelles les banques trouvent des fonds sont très mauvaises : prêt convertible à plus de 11% d'intérêt pour citigroup, ce sont des conditions réservées aux junk bonds. Elles n'arrangeront pas les choses sur le LT.
2) la crise bancaire n'est pas le vrai problème. Si il s'agit de trouver 500 milliards sur 3 ans pour venir au secours des banques, oui, c'est largement à la portée du gouvernement US...C'est moins que la guerre en Irak et ça n'augmenterait que de 3,6% le ratio dette publique / PIB des USA, autant dire peanuts.
Mais ça ne changera strictement rien à la situation(comme les baisses de taux ou les appels au secours que Bernanke commence à faire à demi-mot).
Le vrai problème est que nous sommes face à une économie qui a besoin de 4000 milliards de $ de dette nouvelle chaque année, d'une hausse de l'immobilier de 10% par an et d'un taux d'épargne des ménages voisin de 0 pour simplement se maintenir à flot. Et pour ce problème là, il n'y a aucune solution...le surrégime et la fuite en avant dans le crédit, ça n'est pas éternel.
Un dernier chiffre : l'accroissement de la dette globale en France en 2007 (sur les 11 premiers mois de 2007, en rythme actualisé) a été de 17,6%, cela représente le 4ème plus fort taux d'Europe, qui est à comparer aussi avec les 9,3% déjà énormes enregistrés aux USA.
Rapporté au PIB, cette augmentation de la dette globale en France représentait 29% du PIB pour 2007, soit exactement le même niveau qu'aux USA : l'économie française est devenue tout aussi dépendante du crédit et tout aussi artificielle que celles des USA.
http://wwwa.bde.es/scb/stats>data=outstanding_amounts&locale=en
http://wwwa.bde.es/scb/stats>data=growth_rates&locale=en
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contrepoint à la crise bancaire
Merci Loïc pour cet apport, toujours bien documenté et intelligent. J'essaierai d'apporter ma touche contrariante d'ici quelque temps. J'ai eu quelques ennuis de santé assez graves, il y a deux jours. Je vais plus me ménager ces prochains temps. Je répondrai d'ici quelques jours et après le post que j'ai prévu sur la valorisation à la casse d'NRJ.
L'idée d'être contrariant me vient de Socrate. Les idées progressent par le débat et la confrontation. C'est ce que j'essaie, à ma mesure, de faire ici par l'échange et la courtoisie.
Cordialement,
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Graham
contrepoint
»
» 1) Elles n'arrangeront pas les choses sur le LT.
Tu veux dire pour Citi ou pour l'environnement "général" >
La dette mezzanine est rémunérée sur des bases proche à 11%. On ne peut pas dire que les dossiers qui sont financés à ce prix sont des junk bonds. Non : 11 % c'est le prix à priori normal de la dette subordonnée avec une option sur le K. Aprés il faut voir les caractéristiques précises de l'opération (interets payables chaque année ou in fine,...)
»
» 2)
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» Le vrai problème est que nous sommes face à une économie qui a besoin de
» 4000 milliards de $ de dette nouvelle chaque année, d'une hausse de
» l'immobilier de 10% par an et d'un taux d'épargne des ménages voisin de 0
» pour simplement se maintenir à flot. Et pour ce problème là, il n'y a
» aucune solution...le surrégime et la fuite en avant dans le crédit, ça
» n'est pas éternel.
Le dollar n'arrête pas de baisser, ...tant mieux donc, parce que cela fait 3000 M EUROS alors que cela aurait pu en faire 5000 à trouver.
L'épargne n'est plus chez nous, elle est chez les fonds souverains asiatiques, les pétrodollars, les russes et autres énergodollars. Donc ces derniers nous maintiennent à flot (cf point 1) : où est le problème sinon pour les américains qui perdent une part de leur leadership actionnarial et qui se prennent le subprime. Je parie que chez nous l'impact du subprime restera bien plus raisonnable (même si les cours de bourse disent l'inverse)
»
» Un dernier chiffre : l'accroissement de la dette globale en France en 2007
» (sur les 11 premiers mois de 2007, en rythme actualisé) a été de 17,6%,
»
Il serait intéressant de connaître le détail de cette hausse entre l'Etat, les ménages, les entreprises, l'activité financière (la frénésie des opérations de LBO a poussé la dette à la hausse)
»
» http://wwwa.bde.es/scb/stats>data=outstanding_amounts&locale=en
» http://wwwa.bde.es/scb/stats>data=growth_rates&locale=en
contrepoint
» » 1) Elles n'arrangeront pas les choses sur le LT.
»
» Tu veux dire pour Citi ou pour l'environnement "général" >
» La dette mezzanine est rémunérée sur des bases proche à 11%. On ne peut
» pas dire que les dossiers qui sont financés à ce prix sont des junk bonds.
Euh 11% d'intérêt pour une oblig convertible sur une banque qui est pourtant n°1 mondiale et était encore notée AA+ fin 2007, je n'appelle pas ça des conditions normales du tout. La plupart des émissions d'obligs convertibles que j'ai vu jusqu'ici se faisaient sur des taux de 3 ou 4%
» » 2)
» Le dollar n'arrête pas de baisser, ...tant mieux donc, parce que cela fait
» 3000 M EUROS alors que cela aurait pu en faire 5000 à trouver.
Ce sont des tendances passées, et observées pendant la bulle d'actifs de 2002-2007. Rien ne dit que le $ continuera de baisser par la suite, au moins dans un premier temps de la crise.
La valeur du yen a progressé de plus de 60% face au $ sur les 5 ans qui ont suivi l'implosion de la bulle de crédit au Japon et l'entrée en récession / déflation de ce pays...ça semble paradoxal et idiot de dire qu'une récession renforce la monnaie d'un pays, mais c'est pourtant bien ce qui s'est produit au Japon, le cash est LA valeur refuge quand une bulle de crédit implose.
» L'épargne n'est plus chez nous, elle est chez les fonds souverains
» asiatiques, les pétrodollars, les russes et autres énergodollars. Donc ces
» derniers nous maintiennent à flot (cf point 1) : où est le problème
Cette analyse illustre ama bien à quel point le sentiment d'euphorie et la perte de notion de risque domine encore très largement parmi les investisseurs.
Les fonds souverains ne sont pas des associations caritatives chargées de l'aide aux actionnaires en détresse, ils ne nous feront aucun cadeau et ne nous "maintiendront pas à flot"...ils se nourriront éventuellement des restes qui leur sembleront comestibles ou se comporteront en simples usuriers dictant leurs conditions à des entreprises ou organismes financiers surendettés qui devront accepter ou disparaître.
» sinon
» pour les américains qui perdent une part de leur leadership actionnarial
» et qui se prennent le subprime. Je parie que chez nous l'impact du
» subprime restera bien plus raisonnable (même si les cours de bourse disent
» l'inverse)
Une fois de plus ama le problème n'est pas le subprime ou la crise bancaire (c'est un détail mineur dans la crise en cours), le problème c'est la fin de d'un cycle de 25 ans d'expansion anarchique du crédit.
La aussi, à cause de l'optimisme ambiant qui reste le modèle dominant, les analystes se focalisent sur des détails : les subprimes, les faillites immobilières pour tenter de réduire la portée (et la durée) de la crise systémique qu'ils commencent à peine à voir, en croyant qu'il s'agit juste d'une crise de certaines institutions financières(type LTCM en 1997).
» » Un dernier chiffre : l'accroissement de la dette globale en France en
» 2007
» » (sur les 11 premiers mois de 2007, en rythme actualisé) a été de 17,6%,
» »
» Il serait intéressant de connaître le détail de cette hausse entre
» l'Etat, les ménages, les entreprises, l'activité financière (la frénésie
» des opérations de LBO a poussé la dette à la hausse)
»
» » http://wwwa.bde.es/scb/stats>data=outstanding_amounts&locale=en
» » http://wwwa.bde.es/scb/stats>data=growth_rates&locale=en
Tous les secteurs sont concernés, l'Etat un peu moins vite, les ménages, entreprises et secteur financier beaucoup plus vite.
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pendant que graham se repose...
»
» » L'épargne n'est plus chez nous, elle est chez les fonds souverains
» » asiatiques, les pétrodollars, les russes et autres énergodollars. Donc
» ces
» » derniers nous maintiennent à flot (cf point 1) : où est le problème
»
» Cette analyse illustre ama bien à quel point le sentiment d'euphorie et la
» perte de notion de risque domine encore très largement parmi les
» investisseurs.
» Les fonds souverains ne sont pas des associations caritatives chargées de
» l'aide aux actionnaires en détresse, ils ne nous feront aucun cadeau et ne
» nous "maintiendront pas à flot"...ils se nourriront éventuellement des
» restes qui leur sembleront comestibles ou se comporteront en simples
» usuriers dictant leurs conditions à des entreprises ou organismes
» financiers surendettés qui devront accepter ou disparaître.
Là ta réponse est un peu facile
Evidemment qu'ils ne feront pas que des cadeaux. Mais ils sont sur la même planète et participent au même jeu global. Ils n'ont pas non plus intérêt à tout faire exploser. Donc comme dans tous "commerces", ils feront au minimum quelques petits cadeaux pour maintenir leurs propres affaires. On est tous dans le même bateau !
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» » sinon
» » pour les américains qui perdent une part de leur leadership
» actionnarial
» » et qui se prennent le subprime. Je parie que chez nous l'impact du
» » subprime restera bien plus raisonnable (même si les cours de bourse
» disent
» » l'inverse)
»
» Une fois de plus ama le problème n'est pas le subprime ou la crise
» bancaire (c'est un détail mineur dans la crise en cours), le problème
» c'est la fin de d'un cycle de 25 ans d'expansion anarchique du crédit.
» La aussi, à cause de l'optimisme ambiant qui reste le modèle dominant, les
» analystes se focalisent sur des détails : les subprimes, les faillites
» immobilières pour tenter de réduire la portée (et la durée) de la crise
» systémique qu'ils commencent à peine à voir, en croyant qu'il s'agit juste
» d'une crise de certaines institutions financières(type LTCM en 1997).
LTCM était un cas isolé qui a fait long feu. Today c'est plutôt à comparer à l'époque Enron avec une perte de confiance dans les systèmes de controles et d'alerte notamment. L'expansion du crédit est à pondérer de la croissance du PIB. Je ne suis pas certain qu'il y ait eu une anarchie derrière cela, des excès oui sans doute. En la matière, l'exemple de l'explosion des LBO est un bon exemple. Il n'y a aucune anarchie dans ce domaine, mais plutot des professionnels compétents et sérieux qui sont plutot trés transparents avec leur investisseurs, eux mêmes en général extrèmement professionnel. Ces gens peuvent faire des erreurs (qui n'en fait pas dans les affaires et en bourse), et l'effet de levier ne pardonne pas beaucoup, mais ces professionnels ont mis en place un système vertueux, rentable, et créateur de valeur avec c'est vrai beaucoup de dettes pour optimer le retour sur fonds propre. Je ne suis pas certain que ce système soit réellement remis en cause par ce qui se passe aujourd'hui (et cela même si l'action WENDEL a pris un beau bouillon aujourd'hui )
»
» » » Un dernier chiffre : l'accroissement de la dette globale en France en
» » 2007
» » » (sur les 11 premiers mois de 2007, en rythme actualisé) a été de
» 17,6%,
» » »
» » Il serait intéressant de connaître le détail de cette hausse entre
» » l'Etat, les ménages, les entreprises, l'activité financière (la
» frénésie
» » des opérations de LBO a poussé la dette à la hausse)
» »
» » » http://wwwa.bde.es/scb/stats>data=outstanding_amounts&locale=en
» » » http://wwwa.bde.es/scb/stats>data=growth_rates&locale=en
»
» Tous les secteurs sont concernés, l'Etat un peu moins vite, les ménages,
» entreprises et secteur financier beaucoup plus vite.
Je n'ai pas regardé les docs joints, mais si la hausse de la dette chez nous est compensée par la hausse de l'épargne en chine, inde, zones pétroles, alors c'est un jeu à somme nulle et ce n'est qu'une redistribution des cartes. Dans celles ci, les grandes entreprises et les autres également sont elle réellement menacées : >>> C'est improbable. En revanche, peut être que l'empire Américain va devoir avaler quelques couleuvres, ce qui sera un bon bol d'air pour le monde aprés ces 8 années Bush.