Nestlé poursuit sa croissance au 1er semestre malgré les coû
ZURICH (Reuters) - Nestlé a pu dépasser les attentes et augmenter sensiblement sa marge d'exploitation au premier semestre, en dépit d'une pression continue des coûts.
Le groupe helvétique, numéro un mondial de l'alimentation, a fait état mercredi d'un bénéfice net en hausse de 11,4% à 4,151 milliards de francs suisses (2,63 milliards d'euros) pour ces six mois, contre 3,725 milliards au premier semestre 2005.
Le chiffre d'affaire s'est étoffé de 11,0% à 47,138 milliards de francs contre 42,468 milliards, etchiffre d'affaires le résultat opérationnel (Ebit) de 14,5% à 6,054 milliards contre 5,286 milliards.
Les analystes tablaient en moyenne sur un résultat de 4,124 milliards et des ventes de 47,109 milliards.
Les hausses de prix ont influencé positivement la progression des ventes à hauteur de 1,6%, alors que les effets de change favorables y ont contribué à 4,7%.
Le résultat opérationnel (Ebit), attendu à 5,917 milliards, a progressé de 14,5% à 6,054 milliards et la marge d'exploitation s'est appréciée de 40 points de base pour atteindre 12,8%.
La croissance organique est ressortie comme prévu à 6,4% et la croissance interne réelle (Real Internal Growth ou RIG) a atteint un record à 4,8%, contre 3,7% il y a un an.
"La croissance organique est à nouveau positive, mais Nestlé a surtout agréablement surpris avec la forte hausse de la marge Ebit", estime Patrik Schwendimann à la Banque cantonale de Zurich (BCZ).
SOMMET HISTORIQUE A LA BOURSE
L'Europe a enregistré une croissance organique de 2,5% à 12,833 milliards de francs, soit la plus faible par rapport aux autres régions d'activité. Le groupe n'a pas réussi à adapter ses prix pour compenser la pression sur les coûts, surtout au niveau du café vert, du sucre et les matériaux d'emballage. La marge Ebit sur le Vieux Continent a par conséquent reculé à 10,9% après 11,8% mais le groupe prévoit une amélioration au second semestre.
Les Amériques ont de leur côté affiché une croissance organique de 6,9% à 14,576 milliards de francs et amélioré leur marge opérationnelle à 13,7% au lieu de 13,3% grâce à la performance dans les glaces, spécialement chez Dreyer's.
"Un ensemble excellent de chiffres, avec des baisses des charges et une stratégie de couverture pour contrer la hausse des coûts entrants. Les Etats-Unis et l'Asie brillent alors que l'Europe reprend visiblement des couleurs", relève Jon Cox, analyste chez Kepler Equities.
Pour l'exercice en cours, Nestlé table sur une croissance organique dans le haut de sa fourchette-cible de 5-6% et ajoute que la marge devrait s'améliorer à taux de change constants.
Lors d'une conférence téléphonique, le directeur financier Paul Polman s'est toutefois montré prudent quant à l'évolution des prix des matières premières au second semestre.
Le groupe affirmait jusqu'ici que l'impact serait moindre sur les six derniers mois que durant le premier semestre mais Polman a souligné que certaines pressions s'étaient poursuivies.
"Nous restons prudents pour le second semestre", a-t-il dit.
Interrogé par CNBC, le président directeur général Peter Brabeck-Letmathe s'est dit serein à ce sujet. "Nos coûts pour l'ensemble de l'année 2006 sont connus et il ne devrait y avoir aucune surprise", a-t-il assuré.
Les résultats et prévisions ont propulsé l'action Nestlé à un nouveau plus haut de 417,25 francs dans les premiers échanges sur le marché suisse. Le titre conserve un gain de 1,65% à 415,25 francs sur le Virt-X vers 8h15 GMT, à comparer à un recul de 0,18% pour l'indice SMI.
L'action Nestlé se paie 16 fois le bénéfice estimé pour 2007, ce qui représente une décote face au rival Danone et son multiple de 20.