Immobilier US : un domino vient de tomber ? (Securibourse)

par Minos/Villas, vendredi 22 juin 2007, 22:20 (il y a 6359 jours)

NEW YORK, 22 juin (Reuters) - Une maison de courtage de Californie, Brookstreet Securities, a annoncé vendredi qu'elle fermait ses portes après de lourdes pertes sur le marché des dérivés de crédit.

Le président de la firme, Stanley Brooks, a précisé que Brookstreet devait mettre un terme à la collaboration d'au moins 650 courtiers après d'importantes démarques subies ces deux dernières semaines par ses investissements en portefeuilles d'actifs CMO ("collaterialized mortgage obligation", des produits de titrisation adossés à des obligations spécialisées dans les crédits à l'habitat).

Brookstreet, dont le siège est à Irvine, en Californie, avait à la fin mai une valorisation d'environ 17 millions de dollars qui s'est ainsi complètement volatilisée, a ajouté son président.

"Je suis sidéré", a dit Brooks, "c'est le travail de toute une vie qui est anéanti"./DR

Et le FMI reste "diplomatiquement correct" >

Le FMI a rendu un diagnostic prudent de l'économie américaine vendredi, pariant sur un atterrissage en douceur sans exclure un scénario plus brutal lié notamment aux risques de l'immobilier.

"Nous partageons le point de vue des autorités américaines comme quoi un atterrissage en douceur est le scénario le plus probable, avec une reprise de la croissance et une baisse de l'inflation", a estimé le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport annuel sur l'état de l'économie.

Dans ce scénario optimiste, la crise immobilière finit par se dissiper, les entreprises se remettent à investir et la croissance du reste du monde tire les exportations à la hausse, ce qui au bout du compte fait repartir l'activité.

Mais il y a des risques dans ce scénario, a averti le Fonds, qui a révisé à la baisse sa prévision de croissance pour cette année à 2% seulement, au lieu de 2,2% prévu initialement. Ensuite, la croissance devrait accélérer pour atteindre 2,75% en moyenne en 2008.

"La croissance est dangereusement proche de la +vitesse de décrochage+ de 2% associée aux récessions que nous avons connues dans le passé", selon le rapport.

Les responsables du FMI ont détaillé ce point de vue lors d'une conférence de presse en rappelant que, historiquement, lorsque la croissance tombait à 2%, cela avait tendance à annoncer une récession.

Certes, on n'est pas dans la même configuration aujourd'hui. Notamment, il n'est pas évident que d'autres facteurs négatifs -- hausse du chômage et des taux d'intérêt -- soient présents, note le FMI.

De plus, le rapport a été finalisé il y quelque temps et les derniers indicateurs --investissement des entreprises, chômage...-- ont incité à plus d'optimisme.

Reste que l'emploi du terme "récession" n'est pas innocent.

Le spectre de la récession a refait surface à plusieurs reprises ces derniers mois, notamment lorsque l'ancien président de la Réserve fédérale (Fed) Alan Greenspan avait jugé possible que ce scénario se produise d'ici à la fin de l'année.

Dernièrement, ces craintes ont repris lorsque la croissance du premier trimestre a été révisée à 0,6% seulement (en rythme annuel).

Le FMI a mis en garde contre deux dangers majeurs: un affaiblissement de la consommation, "compte-tenu du ralentissement actuel de l'immobilier résidentiel", et un durcissement des conditions d'emprunt.

La consommation est le pilier central de la croissance américaine. Les économistes redoutent que la crise de l'immobilier ne l'affecte par le biais d'une perte de confiance des ménages et d'une baisse de leur pouvoir d'achat.

Les derniers indicateurs montrent que le marasme continue dans le secteur, avec notamment une confiance des constructeurs de logement au plus bas depuis 16 ans.

Abordant le chapitre de l'inflation, le FMI s'est voulu plus optimisme, en prédisant que l'indice de base, mesuré hors alimentation et énergie, allait revenir "sous 2%" en 2007 et 2008.

Mais là aussi il y a un bémol: la faiblesse du chômage et la hausse des coûts des matières premières pourraient se répercuter sur les prix, si les entreprises renâclaient à couper dans leurs marges.

Dans ce contexte, le niveau actuel des taux directeurs de la banque centrale, fixé à 5,25% depuis un an, "semble conhérent avec un atterrissage en douceur".

Ce rapport est publié alors que la Réserve fédérale doit se réunir mercredi et jeudi. Les analystes tablent sur un statu quo.

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