Au pays de l'or noir, Maurel & Prom tire son épingle du jeu !
Sébastien Duhamel

Pas de point hebdo aujourd’hui pour cause de Pentecôte… Ce n’est que partie remise ! Je vous laisse entre les mains de Sébastien Duhamel qui va vous parler aujourd’hui de Maurel&Prom – Isabelle Mouilleseaux

Attention, valeur volatile ! : Jouer une junior tournée vers l'exploration, dont les revenus dépendent essentiellement des cours pétroliers, c'est parier à la fois sur les prix du baril et sur la compétence du management...
Dans le cas de MAUREL & PROM (FR0000051070), la dream company de Jean-François Hénin, nous pensons que le jeu en vaut la chandelle. Chérie des amateurs français de risque, MAUREL emballe ou déçoit tour à tour… Tout est question de timing

Je ne reviendrai pas sur le contexte pétrolier : les conditions fondamentales et techniques me semblent réunies pour que se déclenche une accélération du baril d'ici à la fin de l'année. La question est de savoir si la jeune junior française, sous la houlette de Jean-François Hénin, a les moyens d'en profiter. Nous pensons que oui, et la belle configuration technique de cette valeur m'a conduit à la privilégier sur les plus fortes capitalisations qui composent notre indice de référence.

« MAU », pour les intimes
Maurel vient de boucler une année 2006 faste, avec une croissance de 43% de son chiffre d'affaires. Fidèle à sa vocation de défricheur, la société vient de prendre une décision audacieuse : faire table rase du passé, en cédant la majeure partie de ses actifs congolais à l'Italien ENI, pour près d'1,5 milliards de dollars. Cette manne sera l'occasion d'un dividende exceptionnel versé aux actionnaires au titre de l'exercice 2006.

On prospecte toujours plus
En contrepartie de cette cession, MAU va poursuivre ses efforts de prospection en Afrique (au Congo et surtout au Gabon, son nouvel Eldorado) ainsi qu'en Amérique Latine, où des permis d'exploration ont été acquis l'année dernière…
Le pari de l'aventure pourrait se révéler payant : aux niveaux où nous anticipons le baril, en fait, il pourrait bien faire décrocher la timbale aux actionnaires…

Certes, les ressources s'amenuisent ; mais le management a fait ses preuves. Par ailleurs, la société française compte parmi les têtes chercheuses qui capitalisent sur le sous-investissement des géants en matière de prospection pétrolière.

Maurel profite du relâchement des majors
On est en pleine inflexion du cycle prospection-exploitation … Alourdies par leur taille et leur souci d'équilibre, les majors ont de plus en plus tendance à déléguer aux juniors la composante risquée de leur activité – quitte à leur racheter les droits d'exploitation au prix fort… et à négocier elles-mêmes avec des Etats sourcilleux !

Ajoutez à cela l’attrait spéculatif du titre…
Comme le rappelait Jean-François Hénin, MAU peut se targuer d'un budget de prospection qui pèse déjà 10% de celui d'un monstre comme Total… lequel représente cinquante fois sa taille… Au jeu risqué, mais lucratif, de la prospection, MAUREL & PROM a donc la surface et les compétences requises pour faire la course dans le peloton de tête. Si l'on ajoute un indéniable attrait spéculatif du titre, on peut penser que la pause marquée depuis un an touche à sa fin.

Le point de vue technique
L'évolution du cours depuis 2005 s'inscrit dans une configuration limpide de pause en triangle. Hormis quelques excès passagers (mon graphique est en base trois jours), MAU n'est pas repassée depuis plus de deux ans sous le seuil symbolique des 15,00 €. Le cours est appuyé sur une ligne de support bien nette, laquelle passe justement au voisinage de ce seuil. A la hausse, la valeur est contenue par une résistance oblique qui converge maintenant vers le support, engageant le cours dans une congestion progressive.

L'échappée du triangle est inéluctable
Cette sortie s'accompagne généralement d'une accélération, l'équilibre de la confrontation entre acheteurs et vendeurs se voyant brutalement remis en cause.
Or dans le cas de MAU, il y a tout lieu de penser que cette sortie se fera vers le haut.

Le RSI à 21x3 jours (bas du graphique) apparaît appuyé sur une oblique de support haussière, en quasi-divergence avec la pause marquée par le cours durant la même période.

Cela montre que l'intérêt pour la valeur ne se dément pas – et l'accélération récente de l'oscillateur, en écart avec sa moyenne mobile et repassant au-dessus de la zone de neutralité (50%), livre un pré-signal de rebond intéressant