Bonjour à tous,

Je recommande la lecture du très intéressant blog de Labadie ( http://tropicalbear.over-blog.com/ ). Il est axé autour du thème de la déflation qu’il augure mondialement pour bientôt. Très peu d’économistes privilégient ce scénario. Jean-Pierre Petit, l’économiste en chef d’Exane, s’en est fait le chantre. Warren Buffet anticipe une forte dévaluation du dollar et prend des positions contre lui. Ne serait-ce que parce qu’il est contrarien et sous-estimé, le thème de la déflation mérite que l’on s’y intéresse. Labadie y réussit parfaitement. Ses démonstrations sont claires et étayées par de multiples références et sources pertinentes. Par certains aspects développés, il dépasse même l’analyse de J-P Petit. Jetez-y un coup d’œil.

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Pour Loïc et pour rajouter au débat,

Je relis régulièrement l'intégralité de votre blog pour mieux m'imprégner des idées contenues. D'abord, félicitation pour votre effort de synthèse exhaustive. Voici, ma propre interprétation, largement intuitive plutôt que factuelle. En effet, je considère que les hommes ne se plient pas facilement aux faits mais plutôt qu’ils en modèlent l’image selon leurs souhaits. Certes les faits toujours priment mais seulement quand ils deviennent inexorables et définitifs, c'est-à-dire après coup. En attendant…Bien voilà, toute la difficulté est que nous sommes en attente. Et cela peut durer longtemps, jusqu’au terme définitif, c'est-à-dire quand tous diront nous sommes en déflation, alors effectivement nous y serons. Les hommes créent le fait. Le fait ne s’impose pas de lui-même.
Ainsi, si je suis convaincu de la survenue prochaine d'une récession, il est bien malaisé d’en déterminer l’ampleur et de se représenter si elle ne sera que passagère et de peu d'effets, comme les dernières, ou plus virulente et grave en ses effets, à l'instar de celle de 1929. L'éclaircissement qu’apporte le détail de vos analyses laisse entrevoir le péril et les menaces associées.
Un point majeur qu’il convient de soulever concerne les moyens pour remédier à la crise projetée. Je penchais naturellement vers la solution facile de la dévaluation du dollar et du recours à l'inflation. Je distinguais en effet mal le rapport et l'importance de la dette privée avec la dette publique. La seule considération de ce rapport anormal retire à ma solution toute sa pertinence. La déflation parait évidente. Par opposition à votre opinion, je ne suis pas convaincu que la récession qui surviendra sera immédiatement très grave. Pourquoi> Les modèles de pensées économiques des trente dernières années sont trop prégnants. L'optimisme soutient tout. C'est pourquoi je crois plutôt, qu'après une période de récession brève (de l'ordre de deux années, celles que l’on a coutume d’observer) et l'utilisation des outils communs (baisse des taux), les marchés, les entreprises, les particuliers se persuaderont de la fin du cycle court récessif. Les dernières crises mineures ont légué ce modèle qui paraît invariable. L’optimisme surmonte tout. Les marchés repartiront. De nouvelles fièvres spéculatives surgiront ci et là. Les désordres économiques et financiers ne me semblent pas tels, aujourd’hui, qu'ils pourraient déséquilibrer radicalement et subitement l'économie mondiale. Dès lors, le système peut subsister. L’amnésie du passé, un moral résolument optimiste soutiennent ce fragile équilibre. Les excès reprendront, se perpétueront et personne n’anticipera le cycle de déflation à l’exception de quelques iconoclastes rébarbatifs comme vous et moi. Je ne vois pas de récession grave et majeure immédiatement. Je ne vois d’abord qu’une récession larvée que les marchés tôt nettoieront. Le cataclysme surviendra plus tard, peut-être avec l’effondrement du modèle économique états-unien.

Donc, qu’il y ait récession prochaine, j’en suis persuadé, mais à l’ampleur impossible à prévoir à très court terme.

Merci encore et à bientôt

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Graham