Execellent.... (Securibourse)

par Graham ⌂ @, dimanche 01 avril 2007, 01:03 (il y a 6441 jours) @ labadie

» Maintenant sur le début de la crise, j'ai mis en ligne des indicateurs qui
» donnent des échéances précises (pour répondre à un point essentiel soulevé
» par exemple par Graham : la bulle va-t-elle continuer à gonfler et peut-on
» prévoir jusqu'à quand >)
» http://tropicalbear.over-blog.com/article-6112133.html
»
» Ces indicateurs se sont toujours montrés fiables au cours des 50 dernières
» années, donc je maintiens ce que j'ai dit ici en 2006 : poursuite du
» ralentissement aux USA au S1 2006 et entrée en récession fin 2007.
» Pour l'Europe : idem avec un décalage de 3 trimestres.
» Il existe une possibilité que ces échéances soient décalées de 6 mois,
» mais je n'y crois pas trop vu le bon démarrage baissier sur l'immo.


Qu’il y ait récession, les différents indicateurs le rendent très probables.
Mais de quelle ampleur > Cela est plus incertain.
Certes, il y a la dette publique de 70% du PIB et la dette privée de 400%. C’est pire que 1929 et effrayant. Mais les choses cesseraient-elles si graves immédiatement pour autant parce qu’elles ne traduiraient qu’aberration et irrationalité. Ce n’est pas suffisant. Cela aurait déjà pu survenir bien plus tôt.
Tout ce système se maintient par la confiance des prêteurs. La confiance résulte de ce pari de singe dans la justesse du bon étalonnage de la monnaie américaine et dans la capacité des ménages, des entreprises et des états américains et occidentaux à rembourser leurs dettes. Mais aussi dans l’artifice de préserver de l’extérieur un système qui favorise les économies locales émergentes. Or cette confiance est solidement établie. Elle est soutenue par trentes années d'efficacité et de réussite d'un tel modèle économique. Tous croient possible des crises économiques mais tous, surtout croient en la vertu de ce système. Et parce tous y croient, chacun contribuera à le perpétuer quelques soient les faits jusqu'à l'ébranlement ultime des dernières croyances.
Quant à la monnaie américaine : la confiance résulte de la certitude des prêteurs que la monnaie ne sera pas dévaluée violemment. Et en effet, la FED ne le peut sans faire imploser tout financement extérieur. L’inflation, la FED ne le peut sans ruiner quantité de ménages et plonger le pays dans une décroissance sans précédent. La plage d’action sur les taux restent faibles et orienter vers la baisse.
Reste l’endettement massif privé. Cet endettement se soutient par la confiance en la justesse de la valorisation des actifs, principalement immobiliers. Qu’est-ce qui pourrait les faire baisser plus encore jusqu’à devenir dangereux pour l’économie du pays entière. Une légère baisse des taux ne suffirait-elle pas à enrayer le phénomène provisoirement > Probablement si. Les ménages conserveraient leur capacité de remboursement les intérêts des emprunts. Il n’y aurait qu'une relative petite quantité de prêts non remboursés. Le système de prêt hypothécaire serait fragilisé mais resterait sauf. Les entreprises bénéficieraient des taux bas. Les financements extérieurs subsisteraient. Ceci est l’intérêt aussi des grands pays émergents, de plus en plus prêteurs. En ce cas, nous aurions qu’une récession ponctuelle comme en 87, comme en 98, comme en 01.
Et voilà, pourquoi je ne crois pas immédiatement à une récession majeure. Car tout ce système économique est fondé sur la confiance. Tous les acteurs espèrent le maintien de ce système. Tous les acteurs légitiment ce système et lui accordent leur confiance. Car en définitive, la consommation, les investissements, les facilités de prêts étrangers dépendent de cette confiance et tous croient en les vertus de ce modèle. Et parce que tous ont confiance et soutiennent ce système, celui-ci subsistera et s’entretiendra de lui-même. Les déséquilibres les plus grands peuvent subsister par ces étranges effets et comportements. Rien n’y peut contrevenir sauf l’ébranlement de cette confiance. De la sorte le système peut se perpétuer malgré une courte et légère récession et ce jusqu’au point de rupture ultérieur. Alors les choses seront mûres et nous aurons une déflation sans précédent. Mais nous n’y sommes pas encore, il faudrait l’ébranlement fondamental de la confiance. Personne aujourd’hui ne peut prédire quand cela sera. Que ces choses surviendront c’est indubitable, le moment seulement en demeure plus qu’incertain.

Qu’en conclure > Sachant ces choses inéluctables mais à une date indéterminée cependant sûrement moins lointaine que l’on pourrait pronostiquer. Aujourd’hui il n’est plus rationnelle d’investir à n’importe quel prix dans une catégorie quelconque d’actifs ou de matières premières. Sachant la déflation certaine toute attitude autre n’est que spéculative.

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