Merci quand même. Depuis Gaudriot je fais attention
au tableau de flux.
je remets ci-dessous un c/c d'un message d'un intervenant sur bourso que j'avais trouvé très intéressant, et qui explique bien l'intérêt de regarder les flux. Je pense que ça peut intéresser les membres du forum :
Début de citation
En analysant Gaudriot, il apparaît que son avenir était plus ou moins inscrit dans ses comptes annuels. Daucuns sen sont rendus compte et se sont prudemment tenus à lécart du titre, mais je nai lu aucune note danalyste qui mette en lumière les éléments détaillés ci-après (pourquoi > cest un autre débat...).
Reportez-vous au rapport annuel 2002, le dernier disponible (sur le site de lAMF et sur
celui de Gaudriot), page 42 « Tableau de variation de flux de trésorerie consolidé ».
Une des lignes intéressantes est celle qui sintitule « Flux net de trésorerie généré par
lactivité ». Elle est négative (Gaudriot consomme plus de cash quelle nen génère) et
augmente en valeur absolue (les choses empirent dannée en année) :
2000 : - 4 555 k
2001 : - 5 629 k
2002 : - 12 297 k
Cette ligne est elle-même la somme de :
la « capacité dautofinancement (CAF) des sociétés intégrées », cest à dire lexcédent des
produits comptabilisés sur les charges autres que (pour faire court) les amortissements et
provisions qui sont des charges qui ne donnent pas lieu à décaissement :
2000 : 978 k
2001 : 3 506 k
2002 : 3 340 k
et de :
la « variation du besoin en fonds de roulement » (BFR), cest à dire de largent qui reste «
coincé » dans la société (stocks à financer, clients qui paient plus lentement que
lentreprise ne paie elle-même ses fournisseurs, etc.) :
2000 : - 5 533 k
2001 : -9 135 k
2002 : -15 637 k
En première analyse, il semblerait que la croissance de son BFR ait progressivement «
asphyxié » Gaudriot, et ce dautant plus facilement que sa CAF est faible (et diminue
dannée en année, calculée en pourcentage du chiffre daffaires).
Cest le sentiment que semblent partager certains membres de ce forum, qui ont mis en avant les délais de paiement des collectivités locales. En pratique, la réalité est peut-être un
peu plus complexe.
Reportez-vous maintenant à la page 51 du même rapport annuel, et plus précisément au
tableau qui figure en bas de page. On y voit que le chiffre daffaires se décompose en «
Facturation de lexercice » et en « Variation des produits non encore facturés », laquelle se
monte à :
2000 : 13 030 k
2001 : 17 232 k
2002 : 14 628 k
Attention, « produit » est ici à prendre au sens comptable de produit dexploitation (dont le
contraire est charge dexploitation), cest à dire délément positif du compte de résultat, pas
au sens commun de produit « sur étagère » : cest un simple jeu décriture sans quil y ait
nécessairement de support physique derrière.
Il apparaît par conséquent que le « stock » des « produits », des éléments déjà
comptabilisés en CA par Gaudriot (dans le cadre de lappréciation faite par la société de
létat davancement de ses différentes missions) mais non encore facturés à ses clients
(faute davoir atteint létape contractuelle permettant de facturer, telle que remise dun
rapport, obtention dun permis, fin dune phase de la mission, etc.) a augmenté de 13 M en
2000, 17 M en 2001 et encore 15 M en 2002.
Ces montants sont considérables, rapportés à lactivité de Gaudriot : 81 % de la facturation
2000, 59 % de la facturation 2001 et 31 % de la facturation 2002. Et il sagit bien dune
augmentation dune année à lautre, pas du montant total de ces « produits non facturés »
qui est encore supérieur.
Ce sont eux qui expliquent la très forte croissance du BFR de la société. Grâce à ces
produits non facturés, qui augmentent le chiffre daffaires, le résultat net de Gaudriot était
positif. A cause de ces mêmes produits, qui ne sont pas des recettes (largent rentre
dautant moins que la facture na pas encore été émise !), un résultat net positif pouvait
cacher des flux dexploitation très négatifs (= la société consommait du cash).
La croissance de ce poste de produits non encore facturés peut avoir deux causes, qui ne
sexcluent dailleurs pas lune lautre :
- soit Gaudriot a négocié des contrats de plus en plus défavorables, entraînant des
décalages allant croissant entre le travail réellement accompli et les étapes dont le
franchissement permet lémission dune facture,
- soit la société a artificiellement et progressivement « gonflé » les produits non encore
facturés en surestimant de plus en plus létat davancement de ses différentes missions,
ceci afin dafficher un résultat positif ; si tel était le cas, ce serait relevable du pénal
(présentation de faux bilan et diffusion dinformations trompeuses, cf. ce dont sont accusés
certains anciens dirigeants de Vivendi Universal).
Fin de citation
Cordialement
Fil complet:
- vdj jdf : explosifs - mareva, 05/01/2005, 13:50
- vdj jdf : explosifs - caque, 05/01/2005, 16:19
- Hervé ! une question pour toi - mareva, 05/01/2005, 17:06
- Hervé ! une question pour toi - rv, 05/01/2005, 17:44
- je vais être honnête - rv, 06/01/2005, 11:02
- Merci quand même. Depuis Gaudriot je fais attention - caque, 06/01/2005, 13:14
- Merci - rv, 06/01/2005, 16:03
- Particulièrement intéressant et instructif... - Raskolnikov, 08/01/2005, 17:42
- Merci quand même. Depuis Gaudriot je fais attention - caque, 06/01/2005, 13:14
- je vais être honnête - rv, 06/01/2005, 11:02
- Hervé ! une question pour toi - rv, 05/01/2005, 17:44
- Hervé ! une question pour toi - mareva, 05/01/2005, 17:06
- vdj jdf : explosifs - caque, 05/01/2005, 16:19