Merci quand même. Depuis Gaudriot je fais attention

par caque, jeudi 06 janvier 2005, 13:14 (il y a 7264 jours) @ rv

au tableau de flux.

je remets ci-dessous un c/c d'un message d'un intervenant sur bourso que j'avais trouvé très intéressant, et qui explique bien l'intérêt de regarder les flux. Je pense que ça peut intéresser les membres du forum :

Début de citation
En analysant Gaudriot, il apparaît que son avenir était plus ou moins inscrit dans ses comptes annuels. D’aucuns s’en sont rendus compte et se sont prudemment tenus à l’écart du titre, mais je n’ai lu aucune note d’analyste qui mette en lumière les éléments détaillés ci-après (pourquoi > c’est un autre débat...).


Reportez-vous au rapport annuel 2002, le dernier disponible (sur le site de l’AMF et sur
celui de Gaudriot), page 42 « Tableau de variation de flux de trésorerie consolidé ».
Une des lignes intéressantes est celle qui s’intitule « Flux net de trésorerie généré par
l’activité ». Elle est négative (Gaudriot consomme plus de cash qu’elle n’en génère) et
augmente en valeur absolue (les choses empirent d’année en année) :

2000 : - 4 555 k€
2001 : - 5 629 k€
2002 : - 12 297 k€
Cette ligne est elle-même la somme de :
la « capacité d’autofinancement (CAF) des sociétés intégrées », c’est à dire l’excédent des
produits comptabilisés sur les charges autres que (pour faire court) les amortissements et
provisions qui sont des charges qui ne donnent pas lieu à décaissement :
2000 : 978 k€
2001 : 3 506 k€
2002 : 3 340 k€
et de :
la « variation du besoin en fonds de roulement » (BFR), c’est à dire de l’argent qui reste «
coincé » dans la société (stocks à financer, clients qui paient plus lentement que
l’entreprise ne paie elle-même ses fournisseurs, etc.) :
2000 : - 5 533 k€
2001 : -9 135 k€
2002 : -15 637 k€
En première analyse, il semblerait que la croissance de son BFR ait progressivement «
asphyxié » Gaudriot, et ce d’autant plus facilement que sa CAF est faible (et diminue
d’année en année, calculée en pourcentage du chiffre d’affaires).
C’est le sentiment que semblent partager certains membres de ce forum, qui ont mis en avant les délais de paiement des collectivités locales. En pratique, la réalité est peut-être un
peu plus complexe.
Reportez-vous maintenant à la page 51 du même rapport annuel, et plus précisément au
tableau qui figure en bas de page. On y voit que le chiffre d’affaires se décompose en «
Facturation de l’exercice » et en « Variation des produits non encore facturés », laquelle se
monte à :
2000 : 13 030 k€
2001 : 17 232 k€
2002 : 14 628 k€
Attention, « produit » est ici à prendre au sens comptable de produit d’exploitation (dont le
contraire est charge d’exploitation), c’est à dire d’élément positif du compte de résultat, pas
au sens commun de produit « sur étagère » : c’est un simple jeu d’écriture sans qu’il y ait
nécessairement de support physique derrière.
Il apparaît par conséquent que le « stock » des « produits », des éléments déjà
comptabilisés en CA par Gaudriot (dans le cadre de l’appréciation faite par la société de
l’état d’avancement de ses différentes missions) mais non encore facturés à ses clients
(faute d’avoir atteint l’étape contractuelle permettant de facturer, telle que remise d’un
rapport, obtention d’un permis, fin d’une phase de la mission, etc.) a augmenté de 13 M€ en
2000, 17 M€ en 2001 et encore 15 M€ en 2002.
Ces montants sont considérables, rapportés à l’activité de Gaudriot : 81 % de la facturation
2000, 59 % de la facturation 2001 et 31 % de la facturation 2002. Et il s’agit bien d’une
augmentation d’une année à l’autre, pas du montant total de ces « produits non facturés »
qui est encore supérieur.
Ce sont eux qui expliquent la très forte croissance du BFR de la société. Grâce à ces
produits non facturés, qui augmentent le chiffre d’affaires, le résultat net de Gaudriot était
positif. A cause de ces mêmes produits, qui ne sont pas des recettes (l’argent rentre
d’autant moins que la facture n’a pas encore été émise !), un résultat net positif pouvait
cacher des flux d’exploitation très négatifs (= la société consommait du cash).
La croissance de ce poste de produits non encore facturés peut avoir deux causes, qui ne
s’excluent d’ailleurs pas l’une l’autre :
- soit Gaudriot a négocié des contrats de plus en plus défavorables, entraînant des
décalages allant croissant entre le travail réellement accompli et les étapes dont le
franchissement permet l’émission d’une facture,
- soit la société a artificiellement et progressivement « gonflé » les produits non encore
facturés en surestimant de plus en plus l’état d’avancement de ses différentes missions,
ceci afin d’afficher un résultat positif ; si tel était le cas, ce serait relevable du pénal
(présentation de faux bilan et diffusion d’informations trompeuses, cf. ce dont sont accusés
certains anciens dirigeants de Vivendi Universal).
Fin de citation

Cordialement


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