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les valeurs forestières (Securibourse)

par mareva @, Barjac, vendredi 15 décembre 2006, 09:15 (il y a 6553 jours)

LE JOURNAL DES FINANCES - N° 6211 - 15/12/2006- PAGE 7
Dossier des études et sélection
Les valeurs forestières font feu de tout bois
par BRUNO KUS

Le bois va-t-il devenir une denrée rare au même titre que certaines matières premières, comme le cuivre ou le nickel > La hausse de ses cours semble en tout cas le confirmer. Qu'il s'agisse du bois de chauffage, des bois destinés à la fabrication de meubles ou encore des essences exotiques permettant de produire de la matière comme l'huile de palme ou du caoutchouc, le phénomène est général. A défaut d'acquérir en direct des hectares de forêt, avec tous les inconvénients que cela suppose, l'investisseur peut jouer cet engouement en acquérant des titres de sociétés dont l'activité est liée (mais pas forcément) à l'exploitation du bois et des forêts. Les quelques valeurs de ce secteur cotées à la Bourse de Paris ont obtenu des performances plus qu'honorables depuis le début de l'année, la palme des hausses revenant à la Société Internationale de Plantations d'Hévéas (SIPH), dont le cours a doublé. Leur potentiel n'est pas totalement épuisé.

> SIPH est portée par les cours du caoutchouc


La Société Internationale de Plantations d'Hévéas exploite 18.655 ha d'hévéas (dont 1.924 ha pas encore matures) en Côte d'Ivoire et 12.189 ha d'hévéas (dont 2.595 ha pas encore matures) au Ghana. La valeur nette de ces plantations au bilan a été estimée à 44,4 millions d'euros au 31 décembre 2005. Elles ont permis à la SIPH de produire 38.000 tonnes de caoutchouc en 2005. Mais, dans le cadre de son activité, la société en achète autant à l'extérieur. En octobre dernier, la SIPH a repris au groupe Michelin ses intérêts dans des exploitations situées au Nigeria en échange de 20 % de son capital.

La SIPH profite pleinement de l'envolée des cours du caoutchouc. Son chiffre d'affaires a grimpé de 73,8 % au cours du premier semestre (61,2 millions d'euros), tandis que le bénéfice net a été multiplié par sept (7,6 millions). Totalement désendettée, la société, qui capitalise moins de 10 fois les profits attendus cette année, prône désormais une politique de dividende généreuse. Sur la base du coupon versé au titre de 2005 (14,4 euros par action), le rendement ressort à 4,2 %.

La forestière agricole Safa est encore bradée



Filiale à 84 % du groupe Bolloré, la société forestière agricole Safa possède une participation de 48,52 % dans le capital de Safa Cameroun, qui exploite 4.700 ha de palmiers et 3.300 ha d'hévéas. Elle détient également une trésorerie nette de près de 4 millions d'euros. Les résultats de la société dépendent à la fois des cours de l'huile de palme (+ 35 % depuis le début de l'année) et de ceux du caoutchouc. En 2005, le bénéfice net a plus que doublé, pour atteindre 2,04 millions d'euros, et au cours du premier semestre 2006 il a progressé de 28,4 % (1,58 million d'euros). Sur une base annuelle, le résultat net pourrait donc approcher 2,6 millions d'euros (4,5 euros par action). Cette estimation n'est capitalisée que 6 fois au cours actuel. Attention, toutefois, à la très faible liquidité du titre, coté sur le Marché Libre.

Safwood est généreusement valorisé en Bourse



Entré sur Alternext en février dernier, Safwood est une société de droit italien qui détient, pour une durée de vingt ans, une concession forestière de 240.000 ha dans la république des Komis, en Sibérie, où elle transforme les bois (épicéas, pins sylvestres) dans deux usines. Toute sa production est revendue en Europe occidentale (80 % en Italie) aux secteurs de l'ameublement et de la construction. L'an dernier, la société a réalisé un chiffre d'affaires de 69,5 millions d'euros et un bénéfice de 1,5 million. Au 30 juin, les ventes progressaient de 30,4 % (42,1 millions), tandis que le bénéfice grimpait de 47,5 % (943.000 euros), rendant crédible la prévision de la direction portant sur un bénéfice annuel de 1,87 million d'euros. Cette estimation est capitalisée 28 fois au cours actuel, ce qui nous semble cher payé, d'autant que la situation financière reste tendue. Au 30 juin, l'endettement net de 36,3 millions d'euros représentait 160 % du montant des fonds propres.

Gaillard va changer de statut



Cette société basée à Béziers était réputée pour son patrimoine immobilier et foncier, ce dernier étant composé notamment de 3.000 ha de résineux situés dans le Massif central et les Pyrénées. Les nostalgiques verront sans doute d'un mauvais oeil son rachat par la société Foncière Saint-Honoré (filiale du groupe immobilier Bleecker), qui, après avoir acquis le bloc majoritaire de la famille Gaillard (71,51 %), a déposé un projet d'OPA sur le solde du capital au prix de 435,24 euros, avec une prime de 23,4 % par rapport au dernier cours coté. Les actionnaires minoritaires ne sont pas pour autant obligés de céder leurs titres, car la société souhaite rester cotée. Elle va néanmoins changer de profil, puisqu'elle devrait céder ses actifs forestiers et immobiliers pour devenir une foncière disposant du statut SIIC et à laquelle la Foncière Saint-Honoré apportera dans un premier temps 115.000 m2 de bureaux et commerces d'une valeur estimée à 185 millions d'euros.

Rougier retrouve le chemin de la croissance



La société Rougier exploite 2 millions d'hectares de concessions forestières au Gabon, au Cameroun et au Congo. Elle réalise les trois quarts de ses ventes dans la production de bois et sa transformation en contreplaqué ou en produits sciés destinés à l'export. Un quart des facturations provient d'une activité d'importation de bois pour la France. Après plusieurs années difficiles en raison de la concurrence accrue et de l'augmentation de la pression fiscale forestière, notamment au Congo, la société, qui s'est recentrée sur ses activités les plus rentables, retrouve un profil beaucoup plus séduisant. Au cours du premier semestre, les ventes ont grimpé de 11,12 %, permettant une amélioration de 1,3 point de la marge opérationnelle (5,91 %) et une multiplication par trois du bénéfice net (3,32 millions d'euros). Sur l'ensemble de l'exercice, le bénéfice devrait, selon nous, approcher 6,3 millions d'euros, en tenant compte de 2 millions de profits exceptionnelsLe dividende attendu de 2,7 euros par action fait ressortir un rendement de 2,2 %. Grâce à la fin du monopole d'Etat au Gabon, la commercialisation de l'essence Okoumé et à l'orientation de la demande vers les bois tropicaux légaux et certifiés, la société dispose d'une assez bonne visibilité. Notre estimation de profit pour 2007 (5,1 millions d'euros) est modestement capitalisée 11 fois au cours actuel.


NOTRE CONSEIL
SIPH : acheter sous 330 euros pour viser 380 euros (code : SIPH ; Comp. C).

La forestière agricole Safa : l'action étant très volatile, on n'achètera que vers 22 euros avec un objectif de 28 euros (code : MLSAF ; ML).

Safwood : rester à l'écart. Malgré le potentiel de croissance important, la valorisation de la société nous semble excessive (code : ALWOO ; Alternext).

Gaillard : après avoir recommandé la valeur à l'achat à de nombreuses reprises, nous préconisons d'apporter les titres à l'offre, qui devrait débuter dans quelques jours (code : GAIL ; Comp. C).

Rougier : acheter vers 115 euros avec un objectif de 135 euros (code : RGR ; Comp. C).

SIPH MLSAF ALWOO GAIL RGR 1175

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mareva

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