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Belvedere : Investir à l'achat

par mareva @, Barjac, lundi 06 novembre 2006, 19:12 (il y a 6585 jours)

Historique conseils / actualités
06-11-2006 - 19h09
Achat spéculatif, Objectif 220 euros
LE GROUPE VISE LE TOP 10 MONDIAL EN MOINS DE 3 ANS
Au terme d'une décennie boursière riche en événements inquiétants ou porteurs, comme cette année l'OPA de 308 millions d'euros sur Marie Brizard, Belvédère nourrit encore de grandes ambitions avec son actionnaire des Caraïbes, CL Financial. Pour la Bourse, le désendettement est une priorité. Le producteur de vodka vise le top 10 mondial des spiritueux en moins de trois ans.

Il fallait avoir le coeur bien accroché mais ceux qui ont conservé les actions souscrites à 19,05 euros; lors de l'entrée de Belvédère au Nouveau Marché, en janvier 1997, sont finalement gagnants. Malgré les appels au marché intervenus depuis, ces titres se rapprochent du pic de 218 euros; atteint mi-1998. La décennie écoulée a été riche en événements qui ont transformé la société de Beaune et causé des sueurs froides aux actionnaires. Ils ont initialement investi dans une affaire concevant des bouteilles sérigraphiées pour des vodkas polonaises de luxe, vendues sous les marques Belvédère et Chopin. La société dégageait alors 10 % de marge nette pour un chiffre d'affaires de 16,6 millions d'euros.

Son cours a été multiplié par onze en à peine un an et demi, jusqu'à un premier coup de tabac l'été 1998 : Belvédère est entré en conflit avec son importateur américain, Phillips Millenium, concernant la propriété des deux marques précitées. L'affaire a duré près de trois ans, jusqu'à ce que, en 2001, la société américaine soit acquise par LVMH, qui s'est chargé de l'indemnisation, pour 22 millions d'euros, de Belvédère et développe depuis ces deux marques.

Cet argent est tombé à pic car, dans l'intervalle, les comptes de Belvédère avaient viré au rouge, avec une perte nette de 13,6 millions fin 2000 et un cours tombé à... 9 euros. Le groupe a changé de modèle économique en lançant, en 1998 en Pologne, Sobieski, une vodka peu chère, ainsi qu'un réseau de distribution, le tout sur fond de crise en Russie, où Belvédère opère aussi. Le groupe s'est lourdement endetté car, en tant que distributeur, il doit payer les accises sur les alcools avant d'avoir encaissé l'argent de ses clients.

Le salut vient en décembre 2002 de CL Financial, un conglomérat de Trinité-et-Tobago présent dans les spiritueux (le cognac Hine, le Repaire de Bacchus...). Tandis que les fondateurs de Belvédère, Jacques Rouvroy et Christophe Trylinski, se laissent diluer, CL Financial monte au fil des ans jusqu'à plus des deux tiers du capital, en participant aux levées de fonds (souvent complexes) réalisées par la société française pour financer ses acquisitions. Elle a repris des distilleries en Pologne, ce qui lui a permis de se hisser au rang de coleader avec près du tiers du marché de la vodka et plusieurs marques, et s'est développée dans le vin en Bulgarie.

Mais les ambitions de Belvédère et de son actionnaire caribéen vont plus loin : ayant eu vent d'un projet de rachat de Marie Brizard par ses dirigeants fin 2005, ils renchérissent. C'est ainsi que Belvédère a lancé en mai dernier une OPA de 308 millions sur la société bordelaise, très complémentaire par les produits (l'anisette, le whisky William Peel, numéro un en France en grande distribution, des cocktails, les jus Pulco...) et par la géographie. Le nouvel ensemble représente 483 millions d'euros de chiffre d'affaires en année pleine.

Des cessions d'actifs sont à prévoir rapidement (une des marques de vodka > les boissons sans alcool >) pour réduire une dette financière nette montée fin juin à 392 millions, soit près de trois fois les fonds propres. Le groupe doit restaurer son bilan car son président, Jacques Rouvroy, ne doute pas " de devenir numéro sept mondial dans deux à trois ans ". Ces ambitions reposent sur de nouvelles acquisitions, ainsi que sur un rapprochement plus poussé que les coopérations commerciales actuelles (aux Etats-Unis, Repaire de Bacchus) avec les autres activités de spiritueux de CL Financial. Elles pèsent elles aussi un peu plus de 400 millions d'euros de chiffre d'affaires. Le tout combiné, on n'est pas si loin, déjà, d'un groupe de la taille de Rémy Cointreau...



Nous avions préconisé de conserver ses titres lors de l'offre à 170 euros de CL Financial. L'action se maintient depuis au-dessus de 180 euros. On peut l'acquérir à titre spéculatif (objectif à 220 euros) pour jouer les nouvelles ambitions de Belvédère et de son actionnaire. Pour plus d'effet de levier, il existe aussi un bon de souscription (un BSAR de code mnémo BVDBR) qui permet, d'ici à 2014, d'acheter des actions Belvédère à 165 euros.
Cecile Le Coz

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mareva

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