03-10-2006 - 16h45
Achat en baisse
LA CROISSANCE À MARCHE FORCÉE
Les résultats semestriels de U10 sont marqués par une forte croissance mais également un tassement des marges, en conséquence des nombreuses opérations menées de front par la société. La société annonce par ailleurs le rachat du Groupe Smerwick.
U10 mène plusieurs opérations de front, et cela se ressent sur ses marges. Conséquence des opérations de structuration menées au cours du premier semestre (levée de fonds, acquisition, structuration, investissements), le groupe accuse un tassement de sa marge opérationnelle à 11,3% au premier semestre, contre 13% il y a un an. Alors que les ventes ont progressé de 33,1% (dont 16,4% de croissance organique) à 68,8 millions d'euros, le résultat opérationnel avance ainsi plus modestement, de 15,5% à 7,7 millions d'euros. Le résultat net est au final en hausse de 14,2% à 4,17 millions d'euros, soit une marge nette de 6,1% contre 7,1%.
Ce qui n'empêche pas le groupe de poursuivre sur sa lancée, pour annoncer une nouvelle acquisition et alimenter sa croissance à l'international. Le spécialiste des rayons vendus clés en mains aux sociétés de distribution prend ainsi le contrôle de Smerwick, le principal partenaire du groupe en Asie du Sud Est, société dirigée par des français, au chiffre d'affaires de 74 millions de dollars en 2005 (+54%). L'opération se fait en deux temps. Le fondateur, dirigeant et actionnaire majoritaire de U10, Thierry Lièvre, prend 51% de Smerwick via sa holding personnelle, pour revendre comptant sa participation à U10 au travers d'une augmentation de capital réservée avant la fin de l'année. Smerwick sera consolidée dans les comptes de U10 à partir du 1er juillet dernier. Les détails financiers de la transaction (prix, nombre de titres crées, impact sur la rentabilité), ne sont pas communiqués. D'après deux analystes, elle devrait avoir un effet positif sur les sur les comptes. L'opération permet en tout cas à Thierry Lièvre, qui détient 50,5% de U10, d'accroître sa participation dans le groupe en évitant à U10 d'alourdir un bilan déjà tendu, avec un rapport dette sur fonds propres de 96%. " L'impact de cette acquisition sur le développement du nouveau groupe U10 devrait être important dès 2007, par une forte croissance à l'international ", indique U10 dans un communiqué.
Le titre est en repli de 1,80% à 12,57 euros.
La croissance reste forte mais elle se fait au détriment de la rentabilité, et la publication de ce jour est décevante. Si elle se fait au prix d'un dilution des actionnaires minoritaires, la poursuite de la montée au capital de Thierry Lièvre est en revanche un nouveau signe fort de sa confiance dans les perspectives de U10. Compte tenu de la baisse des marges, on préférera acheter près des 11 euros.
Ambroise Ecorcheville
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mareva