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Un troisième trimestre étonnant à Wall Street

par jmp ⌂ @, Boulogne/Mer, samedi 30 septembre 2006, 18:23 (il y a 6621 jours)

Reuters le 30/09/2006 09h13
Un troisième trimestre étonnant à Wall Street

par Jennifer Coogan

NEW YORK (Reuters) - Les investisseurs, qui s'attendaient à un troisième trimestre boursier difficile comme c'est souvent le cas, ont eu la bonne surprise de voir les grands indices rebondir.

Pour le trimestre, le Dow Jones a gagné 4,74%, le Standard & Poor's 500 5,17% et le Nasdaq 3,97%.

Le S&P 500 a réalisé son meilleur troisième trimestre en neuf ans, tandis que l'indice Dow Jones affichait son meilleur troisième trimestre en 11 ans, pour frôler son record historique.

Juillet avait pourtant démarré doucement après un mauvais deuxième trimestre qui avait quasiment effacé tous les gains de l'année. Puis, le marché s'est retourné à partir du mois d'août après la décision de la Réserve fédérale le 8 août de faire une pause dans le relèvement du coût du crédit pour la première fois en plus de deux ans. La décrue des cours pétroliers a renforcé le mouvement.

"Le principal changement au troisième trimestre a été une amélioration des perspectives d'inflation du point de vue de la Fed", estime Hugh Johnson, responsable des placements chez Johnson Illington Advisors à Albany, dans l'Etat de New York. "On n'a plus l'impression que la Fed va commettre la vieille erreur d'être tentée, en raison des craintes d'inflation, de relever les taux d'intérêt à un niveau si élevé qu'il tuerait la tendance haussière du marché."

La reprise boursière du troisième trimestre s'est accompagnée d'une rotation des secteurs d'investissement, ce que de nombreux analystes estiment sain.

LES TELECOMS EN TETE

Les valeurs énergétiques, qui caracolaient en tête l'an dernier, ont accusé la plus mauvaise performance du trimestre, suivies par les industrielles et les valeurs de matériaux. Ces trois secteurs ont été les seuls à terminer le trimestre dans le rouge.

A l'inverse, les télécommunications, plus mauvaise performance des dix principaux secteurs du Standard & Poor's en 2005, sont arrivées en deuxième position entre juillet et septembre, devancées seulement par les valeurs santé.

Les technologiques ont également tiré leur épingle du jeu après la chute du marché de la mi-année, terminant troisième, portées par les investissements des entreprises.

"La rotation s'est accélérée au cours du trimestre. On a vu rebondir des valeurs qui avaient été malmenées comme Oracle et Cisco", souligne Tim Ghriskey, responsable de l'investissement chez Solaris Asset Management à Bedford Hills, New York. "De telles actions pourraient encore gagner du terrain au prochain trimestre parce que les valorisations restent intéressantes même après le rebond."

Malgré leur hausse de quelque 20% enregistrée ce trimestre, Oracle et Cisco Systems affichent des PER inférieurs à 21,85 fois, qui est la moyenne du secteur.

Microsoft, avec une capitalisation boursière de plus de 270 milliards de dollars, a elle aussi bénéficié de l'appétit du marché pour les grandes sociétés.

"Les petites et moyennes capitalisations ne semblent plus avoir la cote. Cela devrait rester ainsi alors que les investisseurs se concentrent sur les résultats et sur un éventuel ralentissement économique", estime Ghriskey. "La demande pour les valeurs défensives s'accroît, mais on se concentrera toujours sur les noms les plus importants et les plus visibles."

LES DEFENSIVES DEMANDEES

La demande pour les valeurs défensives s'est accrue au troisième trimestre au vu des signes de ralentissement de l'économie, ce qui a incité les investisseurs à rechercher les sociétés susceptibles de maintenir leur niveau de profit dans un environnement moins favorable.

Les obligations du Trésor américain sont d'ailleurs à la hausse depuis fin juin, sur des anticipations de fin de hausse du cycle des taux d'intérêt face au ralentissement économique, voire même de baisse des taux l'an prochain.

"On est face à deux signaux différents. Le marché obligataire dit que c'est un atterrissage brutal alors que les marchés d'actions disent autre chose", constate Barry Hyman, spécialiste des marchés d'actions chez EKN Financial Services à New York.

"Le marché obligataire dit qu'il y a de gros problèmes économiques à venir", renchérit Matthew Smith, gérant de portefeuille chez Smith Affiliated Capital à New York. "Côté actions, tout le monde passe en sifflotant devant le cimetière. On a eu un grand trimestre. Avril et septembre sont toujours les mois les plus difficiles, ce qui fait qu'on n'a fait que repousser à octobre les dégâts auxquels on peut s'attendre."

Si l'histoire peut servir de guide, les actions vont monter au quatrième trimestre : la société d'études Birinyi Associates a calculé que quand le S&P 500 finit le troisième trimestre en hausse pour l'année, il gagne en moyenne 4,3% lors des trois derniers mois de l'année.

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jean-marie


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