Maurel envisage une cession d'actifs majeure
Maurel envisage une cession d'actifs majeure -Président
Lundi 18 septembre 2006 / 13h55
Anne-Sylvaine Chassany
DOW JONES NEWSWIRES
PARIS (Dow Jones)--Jean-François Hénin, le président de la compagnie pétrolière indépendante Etablissements Maurel et Prom SA (5107.FR), envisage une cession d'actifs majeure, qui présenterait le double avantage de repousser d'éventuelles offres hostiles et de montrer la valeur réelle l'entreprise.
Cette cession, qui pourrait représenter jusqu'à la moitié de la capitalisation boursière du groupe puisqu'elle pourrait porter sur le plus grand champ pétrolier de Maurel, M'Boundi, situé au Congo, permettrait également au groupe de financer le développement de nouveaux projets d'exploration, indique-t-il à Dow Jones Newswires au cours d'un entretien.
En août dernier, Eni, le deuxième opérateur de champs pétroliers au Congo, a indiqué être en discussions avec Maurel concernant l'acquisition de certains actifs - ce que Maurel a confirmé - mais n'a pas precisé les actifs en question.
Eni a en revanche démenti les rumeurs lui prêtant l'intention de faire une offre sur la totalité du capital de Maurel.
L'amplitude de cette cession serait de nature à dissuader d'éventuels prédateurs, tandis qu'elle aurait aussi pour mérite de révéler, en attirant un prix plus élevé que sa valeur intrinsèque donnée par la Bourse, la véritable valeur de la société, affirme Jean-François Hénin.
Les analystes, qui dans leur grande majorité jugent le groupe correctement valorisé, préviennent quant à eux qu'une transaction de ce type changerait radicalement le profil de risque de Maurel, tout en notant qu'elle permettrait aux actionnaires, à commencer par J.-F.Hénin, de réaliser leurs gains.
La cession d'actifs dits "matures", tels que M'Boundi, à de grands groupes comme l'italien Eni Spa (E), avec qui Maurel a reconnu être en discussion cet été, "fait partie des arbitrages que doit faire une société petrolière entre ses champs matures et ses projets d'exploration", a déclaré J.-F.Hénin.
"Une vente d'actifs permettrait de protéger Maurel contre des offres hostiles. Nous retournerions une partie de l'argent de la vente aux actionnaires et financerions de nouveaux programmes d'exploration", a déclaré J.-F.Hénin.
Maurel est l'une des "success stories" de l'industrie pétrolière de ces dix dernières années. En 2001, le groupe a découvert du pétrole dans le champ pétrolier de M'Boundi là où Elf, le précédent détenteur du permis d'exploration, avait cherché en vain. Le champ produit aujourd'hui 58.000 barils de pétrole par jour et dispose de 120 millions de barils de réserves prouvées et probables. Selon la plupart des analystes, il représente 45% des réserves de Maurel et la moitié de sa capitalisation, aujourd'hui de 2,02 milliards d'euros.
J.-F.Hénin, qui détient indirectement 24,5% de Maurel à travers une holding familiale, estime que la société, dont le flottant est de 75%, est une cible d'OPA potentielle car elle est sous-valorisée. "Maurel est sous-valorisée, dans la fourchette basse de tous les modèles de valorisation", indique-t-il.
J.-F.Hénin affirme ne pas être opposé à une vente totale de Maurel, mais pas à n'importe quel prix, souligne-t-il, et pas à n'importe qui. Tout dépend "du prix" et des "intentions de l'acquéreur" pour l'avenir de Maurel, indique-t-il.
Au début de l'année, Maurel a reçu une "marque d'intérêt hostile", et a par la suite décidé de tester le marché pour voir quels candidats potentiels se manifesteraient, indique J.-F.Hénin. Plusieurs groupes ont exprimé leur intérêt au cours du mois de mars, ajoute-t-il.
Selon des sources proches de la situation, figuraient, parmi ces candidats potentiels, Indian Oil Corp. (530965.BY), le chinois CNOOC Ltd. (CEO), ainsi qu'Eni. "Nous avons des discussions sérieuses, et nous espérons une issue favorable", avait déclaré le président de Indian Oil Corp, Sarthak Behuria, en mars.
CNOOC et Indian Oil Corp ne pouvaient pas immédiatement apporter un commentaire.
Le conseil d'administration de Maurel a estimé que ces "marques d'intérêt", qui ne pouvaient pas être qualifiées de "véritables offres", "ne répondaient pas à nos critères notamment en termes de valorisation", a indiqué Hénin.
Certaines de ses "marques d'intérêt" valorisaient Maurel autour de 22 euros par action, selon des sources proches du dossier. L'action Maurel s'échangeait à 17 euros lundi.
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mareva
ça tient pas sur une page
Une importante cession d'actifs permettrait de mettre en lumière la vraie valeur de Maurel, selon J.-F.Hénin, suggérant ainsi que M'Boundi pourrait être valorisé par son acquéreur potentiel au-dessus de sa valeur de marché.
Eric Meniger, analyste chez Natexis Bleichroeder, valorise M'Boundi à 1,08 milliard de dollars, et Jean-Philippe Lavenir de la Société Générale à environ 1 milliard de dollars. "Il est intéressant pour Eni de se renforcer au Congo, un pays plutôt relativement calme dans le Golfe de Guinée, où est déjà bien implanté Eni", déclare Meniger. Eni deviendrait ainsi le premier opérateur pétrolier au Congo.
"Il n'est donc pas invraisemblable d'imaginer qu'Eni paye une prime pour M'Boundi. La question est de savoir quelle en sera l'amplitude. Sans M'Boundi, Maurel devient une coquille vide avec essentiellement des projets d'exploration. La prime gagnée sur M'Boundi risque d'être effacée par une prime de risque plus élevée perçue par le marché", souligne l'analyste de Natexis Bleichroeder.
Eric Meniger, qui a un objectif de cours de 16,9 euros et une recommandation à conserver sur Maurel, n'estime pas que le groupe est sous-valorisé. L'action se traite avec une décote par rapport à des sociétés comparables comme Burren Energy (BUR.LN), mais pour des raisons valables.
"Le management de Maurel a manqué de stabilité", estime notamment Eric Meniger. Le groupe a changé de directeur général l'an dernier, et a eu quatre directeurs financiers différents au cours des deux dernières années. Le groupe a également déçu le marché à plusieurs reprises, notamment en revoyant à la baisse les réserves de M'Boundi, note Eric Meniger. Deux éléments qui ont pesé sur le titre, selon lui.
L'action s'est hissée jusqu'à 21,5 euros en septembre 2005, avant de plonger à 15 euros en octobre. L'intérêt spéculatif autour de la valeur a repropulsé le titre à 20 euros en début d'année, puis l'action est tombée jusqu'à 13,8 euros fin juillet, avant de se reprendre pour coter environ 17.7 euros.
"Vendre l'actif phare de Maurel permettrait à M. Hénin de réaliser ses gains en tant qu'actionnaire de la société", note Meniger.
A 62 ans, l'homme d'affaires cultive de nombreux centres d'intérêts. Avant de se lancer dans le pétrole, il a éte directeur financier chez Thomson, puis patron de la banque Altus Finance, rachetée ultérieurement par le Crédit Lyonnais. Une carrière qui lui a valu le sobriquet de "Mozart de la finance" mais aussi d'une amende de 1 million de dollars pour son implication dans l'affaire Executive Life. J.-F.Hénin avait alors plaidé coupable devant les tribunaux américains tout en clamant son innocence.
Tout récemment, Jean-François Hénin a indiqué son intention de participer, via sa holding familial, a un projet d'exploitation d'une mine de charbon dans la Nièvre.
Mais il ne s'agit pas en vendant un important actif de Maurel de se désintéresser de la société, plaide-t-il. Jean-Francois Hénin aimerait revenir aux origines de la société et en cédant son actif phare, Maurel retrouverait en effet ses premières amours, l'exploration, son activité principale à la fin des années 1990 lorsque l'homme d'affaires a repris les rênes du groupe.
"C'est cela notre savoir-faire: forer, trouver du pétrole là où d'autres n'en trouvent pas", affirme-t-il, ajoutant que les majors pétrolières sont mieux équipées pour exploiter les champs matures.
J.-F. Hénin table notamment sur ses permis d'exploration dans une zone "prometteuse" du Gabon, qui présente le même thème géologique que M'Boundi, le "Vanji."
Le groupe possède également des permis en Tanzanie, en Sicile, ainsi qu'en Colombie avec sa filiale Hocol, acquise tout récemment.
"Tout ce dont a besoin Maurel aujourd'hui est une découverte", conclut Jean-François Hénin.
-Anne-Sylvaine Chassany, Dow Jones Newswires; +331 4017 1740; anne-sylvaine.chassany@dowjones.com
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mareva
Merci, Mareva
Toujours à la pointe de l'info.
cela explique la hausse.
Merci et bisou à toi
A plus
Gérard
Maurel et Prom : la spéculation se poursuit
Maurel et Prom : la spéculation se poursuit
18/09/2006 - 17h33 | aucun commentaire dans le forum
(Boursier.com) - Maurel et Prom reste orienté en hausse ce lundi, en progrès de 3,2% à 17,94 Euros, dans un marché actif qui représente 0,9% du capital traité. Un ordre de 55.000 titres a été détecté à 16H27 dans les salles de marché pour un montant de 990.000 Euros.
Alors que la plupart des valeurs pétrolières se sont éloignées de leurs récents plus hauts avec la baisse du baril, Maurel et Prom a non seulement tenu le choc, mais se permet d'afficher un sommet boursier depuis la fin mai...
Au-delà des résultats semestriels attendus le 19 octobre 2006, le marché guette des annonces concernant l'arbitrage de certains actifs de M&P.
Selon un broker de la place, "on peut s'attendre à certaines annonces qui viseraient à faire remonter du cash"... Le mois dernier les discussions avec le groupe italien Eni avaient été confirmées en vue de la cession de certains actifs. Toujours selon cet analyste, la compagnie pétrolière pourrait décider de céder sa participation dans le permis congolais M'Boundi, un des actifs productifs majeurs du groupe sachant que Maurel & Prom dispose encore au Congo des permis Kouilou et la Noumbi.
D'une manière générale, ces arbitrages d'actifs devraient faire ressortir plus nettement la valeur du patrimoine de Maurel & Prom et donc profiter au cours de bourse à court terme... A l'inverse, le profil de risque pourrait augmenter en fonction des décisions à venir.
Rappelons que le chiffre d'affaires du premier semestre de Maurel & Prom s'était établi à 308,8 ME, à comparer aux 103,2 ME réalisés au premier semestre 2005 (soit une progression de +199% et de +65% à périmètre constant).
La société a bénéficié notamment de l'intégration de Hocol au deuxième semestre 2005. La production pétrolière en Amérique latine est ressortie à 138,9 ME. Pour ce qui est du Congo, elle était de 152,9 ME (+68%, comparé aux 90,8 ME du S1 2005).
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mareva