PER du CAC 40

par Graham ⌂ @, mercredi 09 août 2006, 18:18 (il y a 6673 jours)

Je désirerais connaître un site où l'indication du PER des principaux indices boursiers, et plus particulièrement, soit librement accessible. Bien sûr certains journaux le mentionnent, mais non pas leur méthode d'évaluation. Or une évaluation sans méthode vérifiable ne présente que peu d'intérêt. C'est pourquoi, j'espère aussi un site un peu plus explicite.
D'avance je remercie ceux qui pourront me répondre

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Graham

PER du CAC 40

par whypaymore, mercredi 09 août 2006, 18:39 (il y a 6673 jours) @ Graham
édité par whypaymore, mercredi 09 août 2006, 20:00

PER du CAC 40

par Graham ⌂ @, mercredi 09 août 2006, 18:52 (il y a 6673 jours) @ Graham

Mecri WPM,
Mais ce n'est pas le PER des sociétés que je recherche.
Je recherche le PER du Cac, lui-même pris globalement, et éventuellement celui des autres indices boursiers

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Graham

PER du CAC 40

par whypaymore, mercredi 09 août 2006, 20:11 (il y a 6673 jours) @ Graham

Salut
Pardon j'avais mal compris! ;)
C'est simple pourtant mais là désolé je ne suis d'aucune aide!
http://en.wikipedia.org/wiki/P/E_ratio

WPM

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PER du CAC 40

par labadie ⌂ @, Chaloupe St-Leu, La Réunion, jeudi 10 août 2006, 06:39 (il y a 6672 jours) @ Graham

Bonjour Graham,
Je ne connais pas de sites qui donnent un PER moyen pour le CAC en détaillant en même temps leur méthode de calcul
Une remarque importante :

Se baser sur des PER réels (donc passés) et non prévisionnels si tu veux te servir de ta moyenne pour la comparer à des références historiques. Les PER basés sur résultats prévisionnels sont toujours sujets à caution, ils intègrent une grande part de psychologie : En fin de phase haussière, les analystes surestiment systématiquement les prévisions de croissance de RN et aboutissent à des PER sous-estimés (très probablement le cas en ce moment). Et inversement en fin de phase baissière.

La meilleure méthode (qui tient compte de la pondération) est de calculer le ratio capitalisation totale du CAC / bénéfice total du CAC…calcul un peu plus long mais avec un tableur ça passe.
J’ai trouvé 15,2 pour le PER05 moyen avec cette méthode.

Une méthode un peu « rudimentaire » si on est pressé (ou que les listes contiennent trop de valeurs) est de balayer la liste (à partir de sites comme ceux que whypaymore a donnés), d’enlever les valeurs non significatives (pertes ou PER aberrants) et de prendre simplement la médiane de ce qui reste…Tu as un résultat en qq secondes, sans aucun calcul et en général la médiane ne s’écartera pas de plus de 2 points de la moyenne réelle. Plus les listes sont longues et moins hétérogènes en termes de capitalisation, plus la méthode sera précise.
bonne méthode pour estimer un PER moyen sur l’eurolist B ou C par exemple (aucun site ne donne ce type d’infos à ma connaissance).

Pour les indices US (et ce sont quand même eux qui font la vraie tendance), il y a un site de référence :
http://www.decisionpoint.com/TAC/SWENLIN.html
Avec les explications sur les calculs utilisés
http://www.decisionpoint.com/tacourse/Earnings.html

Ce site a le gros avantage d’utiliser des PER réels basés sur les trimestriels (trailing P/E) et non des prévisionnels, presque toujours trop optimistes. Et il te donne en plus un historique sur les 80 dernières années…dont la conclusion est très simple :
En terme de PER la surévaluation des indices US est bien marquée ; et en terme de rendements elle est extrême.

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PER du CAC 40

par bpr @, Charente, jeudi 10 août 2006, 09:24 (il y a 6672 jours) @ labadie

Bonjour à tous

Ce qui me gène dans ce type de raisonnement (les PER Réels), c'est que ce sont de mauvais prédicteurs des tendances futures. On voit sur le graphe qu'il aurait fallu être investi dans les années 70 qui ne furent pas très bonnes et sortir du marché au début des années 90 qui furent la meilleure décennie du siècle. Le pic de PER a eu lieu en 2002 qui a été pourtant un des meilleurs moments pour investir.
Il me semble qu'il faut corriger ces données des taux sans risques (la prime de risque est un meilleur indicateur de sur ou sous-évaluation du marché) et de l'évoluton prévisibles des bénéfices. Certes, c'est entaché de psychologie, mais n'est-ce pas justement tout le savoir faire d'un investisseur >

Quand au rendement, il a assez peu de signification car il dépend du taux de distribution et est à manipuler avec des pincettes. Beaucoup de sociétés font le choix de peu distribuer pour continuer à investir et ceci est plutôt un bon signe.

Cdt.

Utilité d'un PER évaluant la cherté des marchés

par Graham ⌂ @, samedi 12 août 2006, 22:52 (il y a 6670 jours) @ Graham

(1)
Merci à WPM et Labadie pour les liens utiles qu’ils nous ont donnés. Les diagrammes proposés par Labadie sont les plus intéressants pour appréhender la relativité et la grande variabilité de la valorisation des sociétés au cours de l’histoire. Ce point est essentiel et il manque souvent au marché et aux différents intervenants de celui-ci, en propre, d’avoir cette vision historique qui palie au défaut d’expérience. Or, en ce point et quelque soit nos ages respectifs, nous avons tous ce défaut d’expérience. L’échelle de la vie humaine est trop courte et l’age venant, chacun se convainc toujours de savoir suffisamment. Or, qu’est-ce que dix ans ou même vingt, quand les cycles économiques souvent les dépassent. Nous restons figés dans les modèles de valorisation que nous avons connus, et dirai-je même, que nous avons vécu. Au mieux, nous conservons un souvenir vague de l’expérience de nos aïeux. La force du présent terrasse nos appréhensions inquiètes. De peur, donc, de manquer ce que tous réussissent à l’instant, nous nous persuadons finalement que les choses ont bien changé, qu’enfin elles ne sont plus tout à fait les mêmes que par avant et nous imitons peu ou prou le marché. Mais au nouveau cycle, de récession, de croissance ou de stagnation, le marché ajustera d’une autre manière son modèle de valorisation et les prévisions des investisseurs mal prévoyant seront déconfites. Aussi, le plus souvent, nous reprenons à notre compte, avec d’infimes variations, les modèles de valorisation dominants des dix quinze dernières années quand déjà ceux-là deviennent désuets. Voici, pour la psychologie générale des intervenants, malgré les tenaces et rares exceptions. Mais assez donc des divagations. Revenons au thème central.
Quel peut donc être l’utilité d’un critère comme le PER global des principaux marchés > Plusieurs coexistent et peuvent servir complémentairement. Le premier, le plus évident, celui que je pressens que me suggère WPM : la comparaison des PER particuliers avec celui du marché pour faciliter la sélection des titres bon marché. Passons les reproches communs qui perdent leur justesse grâce aux diversifications importantes. Ainsi, il importe peu même que tel PER de société soit aberrant s’il ne représente qu’une faible fraction de l’indice échantillonné. Son non sens se perdra par dans le défaut de proportion. Aussi, d’autres aberrations viendront le compenser, selon les règles de probabilité. Passons aussi le reproche que les marges de tel secteur d’activité sont incomparables avec les marges de tel autre et que par exemple il devient absurde de comparer Arcelor à Alcatel, même si toutes deux ont trois syllabes et commencent par la lettre A ! La même règle de dilution égalise les performances particulières pour établir ce que nous demandons : l’indice de cherté relative de l’ensemble du marché.

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Graham

Utilité d'un PER évaluant la cherté des marchés (2)

par Graham ⌂ @, samedi 12 août 2006, 22:55 (il y a 6670 jours) @ Graham

(2)
Certains investisseurs – ce n’est pas mon cas – confrontent le PER de telle valeur à celui du marché pour sélectionner les valeurs décotées, dans l’espoir d’une reconsidération ultérieure du marché qui valoriserait mieux les « pépites » dénichées. Cette méthode n’est pas sans intérêt dès lors qu’une diversification suffisante atténue le risque d’erreur particulière. Cette sélection monocritère à partir d’un faible PER a été préconisée par Ben.Graham (le père de l’investissement dans la valeur) à la fin de sa vie. L’apôtre de la marche au hasard des marchés, Burton G. Malkiel, l’a reprise aussi et proposé à tous les suractifs de l’investissement. Je ne m’étends pas sur cette méthode qui a fait ses preuves avec une avérée réussite. Ce n’est pas mon objet. Car enfin, il ne s’agit pas ici de savoir si telle société est décotée par rapport au marché mais si le marché est à son prix, sous-évalué ou surévalué. A cette fin, je ne connais pas d’autre moyen que celui, empirique, de comparer le PER actuel du marché avec sa courbe historique (l’intuition de Labadie sur mes intentions est remarquable !). Ceci relativise beaucoup tous les avis qu’un peu prestement les intervenants ont sur la cherté du marché. Cela incite aussi à une saine défiance. La valorisation des marchés est somme toute très variable dans le temps. Je pars du postulat empirique que les choses humaines se reproduisent incessamment dès lors que la mémoire des évènements s’estompe. On parvient à l’affirmation que si les marchés ne sont pas surévalués actuellement avec un PER proche de 16, ils ne sont pas non plus survendus. A cette fin, rappelons le long cycle baissier de la fin des années 60 au début des années 80. Les principaux indices n’évoluèrent guère en valeur nominale. En valeur réelle, corrigée de l’inflation, la perte de valeur de ces indices correspond à une baisse d’environ 60% (elle n’est plus baissière que de 0,5% annuellement si l’on inclut les dividendes versés). Or la raison principale de cette chute ne réside pas dans une défaillance accrue des sociétés - leurs bénéfices continuèrent à croître à un taux moyen annuel de 6% - mais dans un réajustement de leurs modèles de valorisation. C’est ainsi qu’un 1966, le PER moyen du SP500 était d’environ 17 quand, en 1982, celui-ci n’était plus que de 7,5. Une grande part de l’exceptionnelle rentabilité des actions depuis 1982 jusqu’à l’éclatement de la bulle tient uniquement à ce phénomène de rattrapage. On ne peut plus aujourd’hui sensément espérer une même rentabilité des actions sur la période qui s’engage puisque aujourd’hui déjà la valorisation du marché dépasse légèrement sa moyenne historique.

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Graham

Utilité d'un PER mesurant la cherté des marchés

par Graham ⌂ @, samedi 12 août 2006, 22:56 (il y a 6670 jours) @ Graham

(3)
Digression précédente à part, l’intérêt d’un PER de marché global est évident. De multiples risques financiers sont à l’état de latence. Il est nécessaire de s’en prémunir. Quelques uns des principaux sont les perturbations géopolitiques en Orient, la menace d’une poursuite de l’inflation de l’énergie qui se généraliserait à tous les secteurs avec le risque de hausse des taux subséquents et d’entrée dans une grande instabilité économique –voire récession - avec probable déflation des actifs (notamment immobilier pour cause des taux élevés). Pour cela quelques indicateurs basics donnent un aperçu sommaire de la réalité :
-le PER du marché : comme indice de sa cherté par comparaison avec les autres indices (taux d’intérêt à LT, taux d’inflation…)
-actualité géopolitique : comme indice précurseur d’un renchérissement futur du coût de l’énergie, annonciateur d’une période d’inflation
-taux d’inflation : confortant l’opinion du point précédent et présageant une hausse des taux à court terme
-taux d’intérêt à court et long terme : précurseur d’un fléchissement du marché immobilier et éventuellement baisse du marché actions par transfert du risque vers les produits obligataires sensés plus surs et devenus plus rémunérateur
-indice des prix immobiliers et quantité des transactions comme indicateurs d’une crise immobilière possible
-variation des PIB des pays industrialisés, comme indicateurs d’entrée en récession ou non
Nous le voyons, il devient de plus en plus urgent et primordial de confronter la cherté du marché au contexte mondial actuel. Le PER des principaux indices boursiers sert utilement et assez correctement à cela. La dégénérescence des situations économique et géopolitique actuels amènerait à valoriser les marchés sur les modèles ayant prévalu dans le passé. Les risques sont grands, mais toujours que potentiels. Gardons donc constamment à l’esprit la remarquable figure de la courbe historique des PER du marché.

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Graham

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Aucune utilité!

par jmp ⌂ @, Boulogne/Mer, dimanche 13 août 2006, 08:21 (il y a 6669 jours) @ Graham

S'il y a une chose que nous apprend la vue des courbes à l'adresse indiquée par Loïc (http://www.decisionpoint.com/TAC/SWENLIN.html) c'est qu'on ne peut pas se servir du passé pour prévoir l'avenir. Graham tu me fais penser à quelqu'un qui étudierait une liste de tirages "Pile ou Face" pour prévoir le prochain tirage. La seule chose que l'on sait c'est qu'il y a une chance sur deux d'avoir l'un ou l'autre et ça s'arrête là!
En bourse la seule chose qu'on peut retenir de l'étude du passé c'est que sur une longue période (et on ne sait même pas quelle longueur...) on s'en sort plutôt bien par rapport à tous les autres placements connus. Le reste, c'est de la littérature.
Sans pouvoir prévoir, on peut néanmoins étudier les lois qui sous-tendent cette évolution des marchés. C'est ce qu'a fait récemment Mandelbrot et je te recommande son dernier livre "Une approche fractale des marchés" (chez Odile Jacob) dont je te mets ci-après une copie de la quatrième de couverture:
« La géométrie fractale a contribué à modéliser le climat, à étudier les cours des fleuves, à analyser les ondes cérébrales et les mouvements sismiques, et à comprendre la distribution des galaxies. Ma conviction est qu’elle a également énormément à apporter en finance. C’est ainsi que j’ai passé ma vie à étudier le risque et à analyser la répartition des revenus dans la société, la formation et l’explosion des bulles financières, les variations de taille des sociétés, les concentrations industrielles et l’évolution des cours financiers. Pour moi, une structure se dessine dans ces mouvements de prix. Le risque obéit en effet à certaines règles que l’on peut exprimer en termes mathématiques et modéliser sur un ordinateur. Mes travaux pourraient ainsi éviter aux gens de perdre autant d’argent parce qu’ils sous-estiment leurs risques de ruine. Penser les marchés comme un système scientifique permettrait aussi de forger une industrie financière plus forte et un système de régulation meilleur. » B. M.
Benoît Mandelbrot est professeur de mathématiques à l’Université Yale et membre émérite du Thomas L. Watson Laboratory d’IBM. Il a reçu de nombreux prix, dont le prix japonais de sciences et de technologie, et le prix Wolf en physique. Il a notamment publié Les Objets fractals.
Richard L. Hudson a été directeur de la rédaction de l’édition européenne du Wall Street Journal.
ISBN 2-7381-1536-5, mai 2005, 155 x 240, 368 pages. (33.50 €)

Rassure-toi ce n'est pas un livre de maths mais plutôt un livre d'histoire(s) et de vulgarisation. Je l'ai trouvé passionnant...

Ma prochaine lecture (LoÏc, ça peut t'intéresser!):

Jean-Pierre Petit
La Bourse
Renouveau et rupture
L'économie mondiale va-t-elle connaître les affres de l’enlisement et de la déflation > Ou s’agit-il plus simplement d’une longue purge après la plus grande bulle boursière de l’histoire > Cette purge est-elle d’ailleurs achevée > Quel avenir augure-t-elle pour l’économie mondiale et les marchés financiers > Plus qu’une correction boursière, il s’agit pour Jean-Pierre Petit d’une rupture économique profonde. Il décrit minutieusement et clairement les enjeux et les implications de cette crise, fruit des illusions et des excès antérieurs et révélatrice des forces et des faiblesses structurelles des grandes économies. Jean-Pierre Petit est directeur de la Recherche économique à Exane.
ISBN 2-7381-1338-9, octobre 2003, 155 x 240, 288 pages. (23,90 €)

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