les biotechnologiques ;Nicox - Exonhit - Transgene
LA VALORISATION DU SECTEUR EN BOURSE EST AU PLUS BAS DEPUIS DIX ANS
Début d'année prometteur pour les sociétés de biotechnologies
par CHORERE AINEJIAN
Le premier semestre de l'exercice 2006 a vu se concrétiser de belles avancées pour les sociétés françaises de biotechnologies. En dépit de la qualité des nouvelles annoncées, ExonHit Therapeutics a cédé 14,26 % depuis le 1er janvier, et son cours a été divisé par quatre par rapport au plus haut niveau de 20 euros atteint en avril dernier. Nicox tire son épingle du jeu avec une hausse de 161 % depuis le début de l'année, au côté de Transgène, qui s'adjuge 19,3 %. Cerep et BioAlliance Pharma, qui n'ont pas encore publié leurs comptes semestriels, affichent, pour leur part, un recul de plus de 20 % en l'espace de sept mois.
Le profil risqué des valeurs de biotechnologies explique en partie la désaffection des investisseurs. Toutefois, le franchissement d'étapes importantes se traduit par de forts rebonds des titres. Selon Michael Sjöstrôm, gérant du fonds Biotech de la banque suisse Pictet, les valorisations sont historiquement au plus bas depuis dix ans. Pourtant, la biotechnologie offre de véritables avancées en matière thérapeutique. Les trois sociétés de notre sélection n'ont pas encore commercialisé de produits, mais disposent de bonnes perspectives de croissance.
Nicox : la plus belle performance de l'année
Expert dans le développement de médicaments antidouleur, Nicox vient de publier, sans surprise, des pertes au titre du premier semestre 2006 (14,7 millions d'euros à comparer, à 6,9 millions d'euros un an auparavant). L'accroissement du déficit reflète une hausse des dépenses opérationnelles liées au passage en phase III du aproxcinod (molécule HCT3012), destiné aux patients souffrant d'arthrose du genou. L'événement principal du semestre écoulé est la signature de deux accords majeurs. Le premier, avec Pfizer, vise à lui céder les droits exclusifs de l'utilisation de sa technologie de libération d'oxyde nitrique dans le domaine de l'ophtalmologie. L'entreprise de biotechnologies a reçu, en échange, un premier paiement de 23 millions d'euros, dont 15 millions d'euros sous la forme d'une prise de participation de 3,5 % du leader mondial de la pharmacie dans son capital. Le second est un partenariat conclu avec le laboratoire américain Merck, dans le cadre du développement de nouveaux agents antihypertenseurs. Les retombées financières de cet accord seront elles aussi très importantes. La situation financière de Nicox est saine. Grâce à une levée de fonds de 43 millions d'euros via un placement privé, la société dispose d'une trésorerie de 97,6 millions d'euros, permettant de couvrir ses dépenses de recherche.
ExonHit Therapeutics : croissance pérenne des revenus
Cette société spécialisée dans la production de biopuces analysant le génome humain a signé un début d'année encourageant. Ses revenus d'exploitation ont bondi de 46 % au cours du premier semestre, pour s'élever à 3,2 millions d'euros. Bruno Toqué, président du directoire, estime cette croissance pérenne.
Ce rebond provient de plusieurs activités. En particulier dans le domaine du diagnostic, Exonhit a reçu les premiers paiements de recherche-développement par BioMérieux dans le cadre d'un partenariat pour la fourniture de cinq tests de détection de cancers à partir de prélèvements sanguins (collaboration jusqu'en 2011). Les premières conclusions dans le domaine du cancer du sein, initiées en 2003, sont positives. Ce test, qui permettrait un diagnostic plus précoce de cette maladie, pourrait être commercialisé d'ici quatre à cinq ans. A chaque étape, Exonhit percevra des paiements puis des redevances sur les ventes.
Par ailleurs, Exonhit a étendu sa collaboration avec l'américain Agilent dans l'épissage alternatif, un processus qui permet de produire plusieurs protéines distinctes à partir d'un même gène, utilisé pour mieux comprendre les processus biologiques associés aux maladies. Par le biais de ce nouvel accord, Agilent va commercialiser neuf nouvelles biopuces développées par Exonhit. Pour financer sa recherche, le groupe va bénéficier des fonds apportés par ces partenaires mais aussi de la conversion de bons de souscription d'actions récemment offerts (dix BSA donneront droit à une action au prix de 7,8 euros), dont l'échéance a été fixée à juillet 2007. Nous attendons des premiers profits en 2007/2008.
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mareva