proposition de thème: les erreurs ordinaires en bourse
Lexistence dun tel forum boursier est incontestable. Chacun y multiplie ses avis et recommandations. Ce qui ne contribue pas peu à parfaire progressivement lintelligence de tous sur le marché. Bien évidemment, il est nécessaire de séparer le bon grain de livraie. Peu de commentaires ont plus de consistance que le vent. Cela étant, le mérite de tels forums est indéniable et il faut en remercier et les animateurs et les participants qui contribuent beaucoup à leur qualité.
Linvestissement boursier cependant ne consiste pas seulement en avis dachat, de vente, sur les divers titres existants. Ceci est laspect tactique de linvestissement qui consiste à découvrir puis sélectionner des titres intéressants. Deux autres aspects me paraissent considérables : la gestion patrimoniale et laspect psychologique. La gestion patrimoniale est laspect stratégique de linvestissement. Il peut se résumer succinctement en lallocation des différents actifs proportionnellement aux objectifs visés, proportionnellement aussi à son aversion au risque et à la connaissance que nous avons des marchés et de leurs évolutions prochaines.
Je mintéresse ici à laspect psychologique de linvestissement boursier qui me semble conditionner et déterminer les choix que nous faisons tant dans les parties tactique que stratégique de linvestissement. A ce titre, il me paraît à la fois opportun et judicieux de traiter plus amplement de ce sujet ici. Chacun, sil se connaît assez bien, se convaincra aisément que la performance de ses placements résulte au moins autant sinon plus du rapport psychologique quil entretient au risque et de sa propension à suivre les mouvements de foule ou, plutôt à conserver un parfait sang froid et une confiance sûre en son propre jugement. Mais ce nest pas le lieu, ici, dautant de généralités. Plus concrètement et plus modestement, je propose à chacun de faire un bref commentaire de ces erreurs les plus courantes mais encore des plus retentissantes afin dextraire des multiples expériences un éclaircissement utile à tous. Donc, bas à la vanité déplacée ! A la fin, et pour clore, peut-être parviendrons-nous à établir une sorte de table des erreurs communes ou extraordinaires à éviter. Du moins, la distraction présente un intérêt.
bien à vous,
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Graham
proposition de thème: les erreurs ordinaires en bourse
1° ne pas avoir su se constituer assez de liquidités pour profiter d'une opportunité, donc revente en vitesse d'une action ayant bien performé mais sans analyser si elle aurait pu mieux performer que la nouvelle entrante.
2° hésiter à placer des stops réguliers pour faire face à la volatilité, de peur de faire le bonheur de mon courtier
les ventes prématurées
Lacte dachat dune action ne présente ordinairement guère de difficulté pour la plus part dentre nous (puisque souvent elle nest que leffet dun optimisme compulsif et dun besoin dintervenir et dagir). Par opposition, la liquidation de cet achat présente quelques difficultés : que ce soit lorsque lachat initial résultait dun mauvais choix et quil faut limiter sa perte ou encore que ce soit quand lacquisition était judicieuse mais que la perspective dune plus-value certaine lemportait sur la confiance en la conservation de ces mêmes titres.
Je traite ici de ce second point qui est mon erreur passée la plus courante. A lépoque du krach boursier, javais fait lachat de plusieurs titres en déroute, persuadé que les excès commis à la hausse se reproduisaient à la baisse. Javais une connaissance limitée des sociétés que jachetais (ce point à une importance qui apparaîtra ultérieurement). A dire vrai, ce point ne présentait pas un inconvénient essentiel dans ce contexte précis. Les titres que jachetais restaient largement bénéficiaires et ne souffraient que de la panique généralisée et provisoire des spéculateurs à CT et de quelques annonces légèrement inquiétantes qui étaient exagérées. La diversification, les bénéfices pérennes suffisaient à donner une assurance suffisante à mes placements. Il me suffisait de patienter que cette vague de pessimisme satténue pour revoir mes titres jouir de critères de valorisation plus normaux. Ce qui ne manqua pas darriver et plus tôt que je le crus. Ainsi, sur chacun des placements que javais faits, je réalisais des performances toutes supérieures à 50%, et quelques unes à 100% en environ 18 mois. Cest à ce moment que je commis à plusieurs reprises la même erreur qui était de revendre prématurément les titres acquis. Je navais nullement alors besoin de liquidité pour de nouveaux achats. Cependant, la revalorisation rapide de mes placements mavait surpris. Ainsi que tout investisseur dans la valeur, je ne misais pas sur une valorisation des sociétés possédées supérieure à la normale. Je crus le moment opportun dextérioriser mes plus values. Or il savéra que globalement le marché monta et je ne trouvais pas de nouvelles sociétés présentant les mêmes gages de sûreté. Je souffris donc alors dêtre insuffisamment investi pendant une phase importante de hausse du marché.
Je tire les leçons suivantes :
-dune part, linsuffisance de connaissances sur les qualités intrinsèques dune société, pour la même raison quelle provoque des achats compulsifs, a suscité chez moi des ventes compulsives dès lors que les objectifs de rattrapage des aberrations passées avaient été réalisés alors que les perspectives de ces sociétés demeuraient. Mais je les méconnaissais.
-on ne devrait revendre une action, selon lenseignement de Philip Fisher, que dès lors que lon sest persuadé que ses qualités intrinsèques se sont altérées et jamais sur des considérations de timing, ou de rattrapage de décote
On revient là au premier point de linvestissement : lachat. En achetant des titres dont nous sommes, non pas convaincus de leurs décotes ou de leurs dépréciations (ce qui suppose que lon pense mieux que le marché), mais convaincus de leurs qualités véritables, on évite lécueil des ventes prématurées, puisquon ne vend jamais sauf changement majeur. Au pire, en ce cas, dans un portefeuille suffisamment diversifié on pourrait au moins égaler les performances indicielles (ce qui nest pas si mal et évite de souffrir les affres de la décision).
En ce dernier trait, on peut rejoindre la considération de crocroc. La vente dun titre que lon connaît bien pour extraire des liquidités afin deffectuer un achat sur une société que lon connaît moins est une erreur. La revente dun titre ne devrait résulter que dun revirement de son jugement sur les capacités bénéficiaires futures de la société possédée. En ce cas, si la société précédemment sélectionnée est vraiment excellente et les autres placements également, il ny a aucun lieu de se rembrunir pour avoir manqué lachat dun titre nouveau (qui rappelle lon le ne sera la plus part du temps que compulsif) puisquà cet état de perfection le portefeuille serait déjà très efficient.
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Graham
Bonne idée ! Pour les miennes :
Deux types derreurs pour ma part :
1) Les erreurs de débutant : croire les économistes et la presse financière, alors quils ne font que décrire des tendances passées en disant que ça va continuer et sont incapables de prévoir un gros changement.
Résultat : un petit bouillon pris en 2001 pour mes débuts en bourse avec la faillite dinfo-réalité. (la baisse du CAC vers 5500 pts mavait incité à me lancer en bourse, jy avais vu une belle opportunité sur les techs)
Remède : lanalyse fondamentale, faire preuve dindépendance vis à vis des foules et refuser par principe dacheter des valeurs surévaluées. Et surtout : pour réussir en bourse, lexpérience et lindépendance vis à vis des foules est indispensable.
Pour moi, le 1er filtre (avant détudier plus en détail la valeur) est :
un PER instantané (corrigé des éléments exceptionnels du compte de résultat) < 10 et/ou à 2 ans < 6 ou à 3-4 ans < 4 (ou alors cas très particulier avec rendement excellent, forte décote sur fonds propres + société bénéficiaire). Si cette condition nest pas remplie je ne cherche même pas à étudier la valeur. Et si il ny a plus ce type de valeurs disponibles, cest que le marché est trop cher et quil faut attendre aussi longtemps que nécessaire.
2) Mes erreurs plus récentes et à chaque fois il y a le même comportement derrière : une tendance à trop anticiper le marché (ça vient sans doute de ma nature contrarienne), que ce soit à lachat ou la vente.
Du coup :
- des puts sur indices achetés en 2005 (pour de petits montants heureusement) alors que le marché nétait pas encore prêt à entamer la vague suivante du grand marché baissier qui a démarré en 2000. jespère que cette fois sera la bonne, surtout pour cet automne, vu que là je suis plus que jamais décidé à réserver 3% du portefeuille pour des positions baissières agressives (puts sur DJ).
- Des valeurs découvertes bien avant que les foules ne sy intéressent mais vendues beaucoup trop tôt alors que jaurais du laisser courir la position. Par exemple :
Airox revendu à 7 après un achat à 4 (cétait avant le split !).
SIPH revendu à 135 après un achat à 75 (on est à 380 ajd).
- Des opportunités ratées sur les pétrolières (jai suivi MAU jusquen 2005, donc rien raté sur celle-ci, maintenant je ne fais que du CT dessus, par contre sur les oil sands et juniors oil anglaises, jai raté de bonnes occasions pour avoir sous-estimé la tendance haussière en cours). Maintenant il est amha trop tard vu que je vois mal ce qui pourrait échapper à la baisse à venir.
Remèdes : quand on a acheté une valeur sur la base des fondas et quelle monte, la laisser monter sans revendre même si elle devient chère, ne revendre que sur signal AT.
Lanalyse fonda sert à trouver les bonnes valeurs et à les acheter quand elles sont oubliées, pour la vente on devrait par contre utiliser lAT pour ne pas sortir trop tôt.
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Très intéressant
Je crois que le fond du pb c'est la méthode / les critères qu'on utilise.
J'ai tendance moi aussi à "sous performer" pendant les hausses et à vendre trop tôt.
J'ai été très influencé par Graham (le vrai !) et j'utilise ces critères :
Mes critères d'achat :
- PER sur 5 ans ou plus
- % annualisé de progression du RN et des FP sur 5 ans (avec excel). Je regarde si c'est cohérent.
- décote sur FP (en fait actif circulant - toutes les dettes)
- je vérifie que le tableau de flux donne un flux d'exploit > 0
- pas trop loin de la mm200
J'ai plus de mal pour les critères de vente.
Si j'ai acheté sur une décote sur FP, je vends quand la décote n'existe plus.
Je me méfie de l'AT. Il me semble qu'il faut être cohérent : si on achète avec des critères d'AT, on vend avec des critères d'AT.
Dès que je suis mal à l'aise, je vends la moitié de la ligne pour faire baisser la pression et prendre une décision plus sereine.
C'est pas très logique, mais bon.
Notons qu'avec ce genre de critères je suis complètement passé à côté de MAU ou VK.
Mon portif actuel :
18 % Tocq Dividende
13 % Lyxor cac 40 (achats réguliers)
3 % Précia (acheté sur décote et revendu la moitié quand CB=FP ; en toute logique il faudrait que je solde ma ligne)
7 % Gevelot
7 % FFP
7 % Explosifs
4 % Bricodeal (mais apporté à l'OPA)
3 % Supra
3 % Sam
3 % FTE (celle là je me demande bien quoi faire)
Solde liquidités
Cordialement
mes erreurs ??? j'en ai pour un moment....
alors ne prenons que la plus fréquente : acheter sous l'influence de gens (analystes pro ou non pro) qui sont sûrs d'eux et qui affirment !
j'ai toujours eu ce travers. A l'époque où je jouais au bridge en compétition, j'avais la même attitude : émerveillée par les gens sûrs d'eux qui vous expliquent précisément ce qu'ils ont fait (de bien of course), et pourquoi ... jusqu'à ce que quelqu'un de vraiment compétent me fasse comprendre que ce n'était pas vraiment ça et que j'étais un peu trop crédule et bien je n'ai pas changé
Alors il m'arrive souvent de me jeter sur une valeur, pour la revendre très très vite, et bien sûr avec une moins-value.
Pour mon portefeuille, j'ai quatre types d'investissements :
1) les valeurs de fond de portif., en général valeurs de rendement que j'ai depuis des années :
Esso
IFI
IPO
Thermador
2) les valeurs de croissance en lesquelles j'ai grande confiance (donc lignes importantes) :
Airox
Aures
Jacquet
Maurel
Vallourec
3) les jokers (toutes petites lignes)
Bci navigation
Delta plus
Nicox
U10 bs
4) les valeurs à l'essai (prises récemment et j'attends de renforcer ou non mon opinion et donc de pyramider)
Bourbon
Kazi
Orco
voili voilou, vous savez tout
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mareva
Ma plus grosse erreur...
Croire que mes "bons" choix ne relèvent pas du hasard et que mes "mauvais" choix sont dus à mon incompétence. Autrement dit croire qu'on est bon quand on a choisi "pile" et qu'on gagne ou croire qu'on est mauvais quand on choisit face et qu'on perd.
Mais je n'arrive pas à l'éviter... j'ai toujours autant de mal à croire que mes résultats sont uniquement dûs au hasard
Pour ce qui est des cas particuliers, j'ai cru Michel Schott et sa vision de l'identification par radio-fréquence pour tous les animaux et j'ai tout perdu dans info-réalité. J'ai aussi cru Francis Olivier qui allait mettre en bouteille plastique toute la bière de la planète et toucher des royalties sur chaque canette et j'ai fait là un de mes plus gros gains dans un temps limité (même la société générale y a cru à Sidel!). J'ai aussi gagné beaucoup d'argent avec une boite qui en a fait perdre à beaucoup: "Fi systems". Je vendais la moitié de ma position tous les quinze jours et le solde doublait pendant la même période. Je n'ai jamais revu ça depuis... Ca ne m'a pas empêché d'être suffisamment aveugle pour oser en racheter après 3/4 de baisse et perdre cette mise.
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jean-marie
Les miennes
J'ai deux travers que je maitrise très difficilement :
- l'achat compulsif : Comme tout le monde, j'ai toujours en vue une liste de fortes convictions pour lesquelles j'attends le moment opportun d'achat (fin d'une phase de correction en cours, baisse pour achat à bon compte)... et d'acheter finalement ... une autre société sur un achat impulsif.
- changement de stratégie en cours de route sur une action et notamment vendre sur des critères court terme (suite à forte hausse par exemple) une société mise en portefeuille pour ces fondamentaux.