Chronologie de la tentative de rachat d'Arcelor par Mittal:

- 24 janvier: Arcelor remporte la bataille pour le rachat du groupe sidérurgique canadien Dofasco après le retrait de l'allemand ThyssenKrupp. Mais les analystes financiers jugent trop élevé le prix payé par Arcelor, 3,95 millions d'euros

- 27 janvier: Mittal Steel annonce une OPA/OPE surprise sur Arcelor de 18,6 milliards d'euros

- 29 janvier: le conseil d'administration d'Arcelor rejette l'offre de Mittal, jugée hostile

- 31 janvier: le Premier ministre français Dominique de Villepin juge l'offre "très inamicale" de Mittal Steel "peu satisfaisante dans la forme" et estime qu'elle "pose problème sur le fond"

- 1er février: le Premier ministre luxembourgeois Jean-Claude Juncker juge que l'offre hostile de Mittal "appelle une réaction non moins hostile"

- 4 avril: Arcelor relève ses dividendes et annonce qu'il pourrait aussi racheter pour 5 milliards d'euros de ses actions pour contrer Mittal

- 19 avril: le PDG de Mittal Lakshmi Mittal appelle le président d'Arcelor Joseph Kinsch pour demander une rencontre et "des discussions amicales" sur la révision de son offre en échange du soutien de la direction d'Arcelor. Il annonce que Mittal Steel lancera dans les deux semaines son offre publique d'achat et d'échange (OPA/OPE)

- 21 avril: Joseph Kinsch demande en préalable à toute rencontre une proposition écrite de Mittal, comprenant des détails sur l'évaluation de l'entreprise, la direction, les projets sociaux, commerciaux et industriels de Mittal, et sa stratégie

- 28 avril: Mittal fait savoir au président Kinsch qu'il prêt à apporter des "changements significatifs" dans la direction de la fusion et à réviser son offre. Mittal envoie également son projet industriel complet, fixant ses objectifs, énumérant ses engagements sur le plan social et sa politique commerciale.

Les actionnaires d'Arcelor réélisent Joseph Kinsch au conseil d'administration malgré des critiques sur les mesures prises pour protéger Dofasco. Joseph Kinsch estime que Mittal Steel n'est "ni ouvert ni transparent"

- 4 mai: Joseph Kinsch répond à la lettre de Mittal, jugeant son offre "totalement inadéquate" et expliquant qu'Arcelor a de réelles craintes sur la valeur réelle des actions Mittal. Il ajoute que le plan de Mittal n'explique pas la logique industrielle de la fusion, sans exclure des discussions

- 9 mai: M. Mittal se dit prêt à réviser son offre et réaliser des changements dans "le cas d'une recommandation de l'accord" aux actionnaires d'Arcelor

- 16 mai: Mittal Steel annonce qu'il lancera le 18 mai une offre de 21 milliards d'euros sur Arcelor, après avoir reçu le feu vert des autorités financières françaises, belges, luxembourgeoises et néerlandaises

- 18 mai: Mittal lance effectivement son OPA/OPE, qui court jusqu'au 29 juin inclus

- 19 mai: Mittal Steel relève de manière substantielle son offre d'acquisition, portant la valeur du sidérurgiste européen à 25,8 milliards d'euros, et s'engage à procéder à des "changements importants" au sein de sa direction, avec notamment l'adoption du principe "une voix par action"

- 22 mai: Lakshmi Mittal se dit "convaincu" d'obtenir la majorité des actions Arcelor et de conclure l'OPA/OPE, estimant qu'il n'existe "pas de meilleur rapprochement" que celui qu'il propose. La direction d'Arcelor répond qu'elle ne rejette pas l'offre réévaluée, mais va en étudier la "valeur industrielle"

- 26 mai: Arcelor annonce une alliance avec le Russe Severstal, qui donnera naissance à "un nouveau leader mondial de l'acier et au groupe le plus profitable de l'industrie sidérurgique". Le PDG d'Arcelor Guy Dollé assure que ce projet de "fusion amicale" n'aura aucune "conséquence négative sur l'emploi", notamment en Europe. AP