Wargny : Pétrole (vallourec - maurel)
PETROLE
Respiration sur les marchés des matières premières
Les secteurs des sociétés dénergie et de matières premières sont actuellement caractérisés par une panique
aggravée par rapport aux marchés globaux.
Le léger affaiblissement des cours du brut par rapport à ses records historiques récents ne constitue pas pour
nous la seule explication. Nous notons en effet que le contango (= différence positive entre cours à terme et cours
spot), qui avait caractérisé lensemble de lannée 2005 et le début de 2006, sest fortement réduit ou même
pratiquement inversé. Il savère donc que les traders pétroliers, dont le rôle dans la formation des cours est
déterminant, ont cessé au moins provisoirement - denvisager une poursuite de la hausse des cours du brut.
Alors que le cours de Bourse des valeurs pétrolières et, par extension, des autres valeurs du secteur énergie
reflétait cette effervescence, le nouveau trend du cours du brut, combiné avec laffaiblissement du dollar par
rapport à leuro a pesé sur celui des valeurs du secteur.
Prenant à titre dexemple les coefficients de sensibilité du résultat de Total à ses paramètres denvironnement, la
baisse (supposée maintenue sur un an) du dollar de 6 centimes deuros et la baisse du cours du brut de 8 $/b
provoque une baisse théorique combinée denviron 1,3 milliard euros sur le résultat net annuel, soit un
relèvement du PER toutes choses égales de 10 à 11,1, justifiant de ce fait une baisse du cours de 11%, ce que
le marché a intégré presque exactement - au-delà donc de la simple baisse des indices globaux.
Le raisonnement ci-dessus sétend aux autres majors et, dans une certaine mesure (dépendant de limportance
relative de la seule exploration) des petits producteurs de brut (Cf. Maurel et Prom).
Si la disparition du contango nous apparaît comme un assainissement provisoire, il convient de raison garder
dans la mesure où le marché du brut sachemine à terme vers une certaine pénurie, justifiant des cours fermes à
lavenir. Limpact éventuel des taux dintérêt sur les valorisations nous semble très secondaire par rapport à ce
que nous voyons comme un modeste relèvement des primes de risque de lindustrie.
Côté services pétroliers et fournitures à lindustrie pétrolière et aux utilities électriques (cas de Vallourec) , la
panique nous apparaît également injustifiée étant donné la quasi-assurance concernant les besoins
considérables et durables en investissement d exploration de développement et dinfrastructure énergétique.
Notre contact avec Vallourec nous a confirmé, si besoin était, quaucune raison objective propre aux opérations
du groupe ne justifie la baisse de ces derniers jours. Nous maintenons notre valorisation au dessus de 1100 euro
par action et suggérons de profiter de la faiblesse actuelle.
Pour les valeurs métallurgiques (Eramet), nous notons que le cours du nickel est monté de 67% entre le 1/1/06
et le point haut récent de 22 400 $/tonne (NB : +75% à 8820 $pour le cuivre). Le léger affaiblissement ce ces
derniers jours constitue une consolidation, qui ne nous semble pas devoir remettre en cause la perspectives de
marchés fermes pour les métaux pour les prochaines années (« supercycle »
). Limpact dollar apparaît ici
négligeable par rapport au seul effet prix .Sous réserve dun réajustement de notre valorisation du titre (que nous
avons estimé trop juste à 100 euros), la baisse actuelle peut être mise à profit pour linvestisseur long terme.
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