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Vallourec, un tube fait pour durer Challenge du 23.03

par mareva @, Barjac, jeudi 23 mars 2006, 23:35 (il y a 6804 jours)

Vallourec, un tube fait pour durer
par Anne-Marie Rocco

Le spécialiste du tube sans soudure profite d’une technologie inimitée et d’une clientèle captive. Enfin un industriel français heureux.

Challenges.fr | 23.03.2006


Au casino, cela s’appellerait une martingale. Quand Vincent Bolloré est entré au capital de Vallourec, fin 2002, l’action du groupe industriel se traînait autour de 50 euros. « Pourquoi Bolloré a-t-il jeté son dévolu sur Vallourec > » titrait alors la presse financière. Le mystère est aujourd’hui levé : le financier, qui a acquis jusqu’à 25 % du capital, moyennant un investissement de 150 millions d’eu­ros, attendait simplement… que le cours monte. Et il a été servi. En 2005, Vallourec a réalisé la plus belle performance boursière outre-Atlantique et sur le Vieux Continent, avec une progression de 322 % en douze mois à la Bourse de Paris. Vincent Bolloré n’a eu qu’à se baisser pour ramasser.

Tout sauf une mode
Depuis août 2005, pour financer sa stratégie dans les médias (Havas, Aegis), il a revendu en plusieurs fois 17,67 % du capital de Vallourec, la dernière opération remontant au 2 février. Résultat des courses : 710 millions de plus-values, soit 4,7 fois le montant qu’il avait investi il y a moins de quatre ans. Et l’homme d’affaires a encore des réserves : il lui reste 7,33 % en portefeuille, qui valaient 614 millions au 15 mars, et sans doute un peu plus quand ces lignes seront imprimées – depuis le 1er janvier 2006, le titre Vallourec a déjà grimpé de 70 %.
Les analystes financiers, eux, n’en reviennent pas. « Une fois de plus, les résultats ont largement dépassé nos attentes », reconnaissaient les experts de Natexis Bleichroeder dans une note du 9 mars, au lendemain de la présentation des résultats de Vallourec. La banque UBS révisait son objectif de cours à 800 euros, et la société de Bourse Oddo à 850 ! Pourtant, il ne s’agit ni d’une bulle ni d’une mode. « Cette hausse ne fait que refléter l’amélioration des résultats », assure Marc Karako, directeur financier de l’entreprise. En 2005, Vallourec a triplé son bénéfice net, pour un chiffre d’affaires en hausse de plus de 40 %, grâce aussi à l’acquisition complète de sa principale filiale en Allemagne. De quoi faire mentir les Cassandre qui prédisent la fin de l’industrie européenne, au profit d’une Chine devenue l’atelier du monde.

Des concurrents à distance
Or, c’est justement sur la nouvelle donne économique mondiale que surfe Vallourec, même si le procédé qu’elle exploite – le tube sans soudu­re – a été inventé à la fin du xixe siècle. Car ce type de tubes est abso­lument nécessaire à l’industrie pétrolière comme aux centrales électriques, que celles-ci soient conventionnelles ou nucléaires, ou encore à la pétrochimie et à l’automobile. Schématiquement, Vallourec produit son propre acier, à partir duquel il fabrique des cylindres pleins, qui sont ensuite chauffés à haute température avant d’être percés de l’intérieur, ce qui permet de faire des tubes de tout diamètre ou épaisseur, et d’un même tenant. Etanchéité, résistance à la corrosion et aux températures élevées sont ainsi au rendez-vous.
« Il s’agit en réalité d’une technologie sophistiquée, que nous améliorons en permanence grâce à la recherche et développement » , souligne Marc Karako. De quoi tenir à bonne distance les concurrents russes ou chinois, pour l’instant cantonnés à des produits plus basiques.

Une industrie concentrée
L’accroissement de la recherche pétrolière, la relance récente des investissements dans le raffinage et l’augmentation des besoins en électricité partout dans le monde ont créé un environnement idéal pour Vallourec, co-leader mondial du secteur (avec Tenaris) depuis le rapprochement avec la division tubes de l’allemand Mannesmann, en 1997. « Comparée à la sidérurgie, notre industrie est assez concentrée , explique Marc Karako. Nous représentons 12 % du marché mondial, alors que Mittal n’aurait pas plus de 10 % du marché de l’acier s’il parvenait à prendre le contrôle d’Arcelor. » Cette position lui permet de profiter à plein de la bonne conjoncture, notamment en Chine, le plus grand marché mondial, et celui à plus fort potentiel (+ 8 à 10 % par an).
Aujourd’hui, les usines Vallourec tournent à pleine capacité, et le groupe a programmé une hausse de 30 % de ses investissements industriels cette année. Après s’être agrandi au Brésil en 2005, il construit une usine en Chine, qui doit ouvrir ses portes cet été.

En pleine expansion
4,3 milliards de chiffre d’affaires en 2005 (+ 42 %).
473 millions de bénéfice net part du groupe (+ 227 %).
17 500 employés.
Principaux marchés
Pétrole et gaz (42,5 %), énergie électrique (16,8 %), mécanique (13,3 %)…
Actionnariat
Flottant (71,6 %), Salzgitter Mannesmann (17,2 %), Bolloré (7,3 %), salariés (1,4 %), autocontrôle (2,5 %).

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mareva

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par mareva @, Barjac, jeudi 23 mars 2006, 23:35 (il y a 6804 jours) @ mareva

Au casino, cela s’appellerait une martingale. Quand Vincent Bolloré est entré au capital de Vallourec, fin 2002, l’action du groupe industriel se traînait autour de 50 euros. « Pourquoi Bolloré a-t-il jeté son dévolu sur Vallourec > » titrait alors la presse financière. Le mystère est aujourd’hui levé : le financier, qui a acquis jusqu’à 25 % du capital, moyennant un investissement de 150 millions d’eu­ros, attendait simplement… que le cours monte. Et il a été servi. En 2005, Vallourec a réalisé la plus belle performance boursière outre-Atlantique et sur le Vieux Continent, avec une progression de 322 % en douze mois à la Bourse de Paris. Vincent Bolloré n’a eu qu’à se baisser pour ramasser.

Tout sauf une mode
Depuis août 2005, pour financer sa stratégie dans les médias (Havas, Aegis), il a revendu en plusieurs fois 17,67 % du capital de Vallourec, la dernière opération remontant au 2 février.


Résultat des courses : 710 millions de plus-values, soit 4,7 fois le montant qu’il avait investi il y a moins de quatre ans. Et l’homme d’affaires a encore des réserves : il lui reste 7,33 % en portefeuille, qui valaient 614 millions au 15 mars, et sans doute un peu plus quand ces lignes seront imprimées – depuis le 1er janvier 2006, le titre Vallourec a déjà grimpé de 70 %.
Les analystes financiers, eux, n’en reviennent pas. « Une fois de plus, les résultats ont largement dépassé nos attentes », reconnaissaient les experts de Natexis Bleichroeder dans une note du 9 mars, au lendemain de la présentation des résultats de Vallourec. La banque UBS révisait son objectif de cours à 800 euros, et la société de Bourse Oddo à 850 ! Pourtant, il ne s’agit ni d’une bulle ni d’une mode. « Cette hausse ne fait que refléter l’amélioration des résultats », assure Marc Karako, directeur financier de l’entreprise. En 2005, Vallourec a triplé son bénéfice net, pour un chiffre d’affaires en hausse de plus de 40 %, grâce aussi à l’acquisition complète de sa principale filiale en Allemagne. De quoi faire mentir les Cassandre qui prédisent la fin de l’industrie européenne, au profit d’une Chine devenue l’atelier du monde.

Des concurrents à distance
Or, c’est justement sur la nouvelle donne économique mondiale que surfe Vallourec, même si le procédé qu’elle exploite – le tube sans soudu­re – a été inventé à la fin du xixe siècle. Car ce type de tubes est abso­lument nécessaire à l’industrie pétrolière comme aux centrales électriques, que celles-ci soient conventionnelles ou nucléaires, ou encore à la pétrochimie et à l’automobile. Schématiquement, Vallourec produit son propre acier, à partir duquel il fabrique des cylindres pleins, qui sont ensuite chauffés à haute température avant d’être percés de l’intérieur, ce qui permet de faire des tubes de tout diamètre ou épaisseur, et d’un même tenant. Etanchéité, résistance à la corrosion et aux températures élevées sont ainsi au rendez-vous.
« Il s’agit en réalité d’une technologie sophistiquée, que nous améliorons en permanence grâce à la recherche et développement » , souligne Marc Karako. De quoi tenir à bonne distance les concurrents russes ou chinois, pour l’instant cantonnés à des produits plus basiques.

Une industrie concentrée
L’accroissement de la recherche pétrolière, la relance récente des investissements dans le raffinage et l’augmentation des besoins en électricité partout dans le monde ont créé un environnement idéal pour Vallourec, co-leader mondial du secteur (avec Tenaris) depuis le rapprochement avec la division tubes de l’allemand Mannesmann, en 1997. « Comparée à la sidérurgie, notre industrie est assez concentrée , explique Marc Karako. Nous représentons 12 % du marché mondial, alors que Mittal n’aurait pas plus de 10 % du marché de l’acier s’il parvenait à prendre le contrôle d’Arcelor. » Cette position lui permet de profiter à plein de la bonne conjoncture, notamment en Chine, le plus grand marché mondial, et celui à plus fort potentiel (+ 8 à 10 % par an).
Aujourd’hui, les usines Vallourec tournent à pleine capacité, et le groupe a programmé une hausse de 30 % de ses investissements industriels cette année. Après s’être agrandi au Brésil en 2005, il construit une usine en Chine, qui doit ouvrir ses portes cet été.

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mareva

Vallourec, un tube fait pour durer Challenge du 23.03

par JanNo1, vendredi 24 mars 2006, 01:09 (il y a 6804 jours) @ mareva

Merci Maréva pour cet excellent post.
Enfin une analyse pleine de bon sens. Cela confirme, (on le savait déjà), que l'entreprise est en pleine expansion et que son activité n'est pas près de ralentir, il suffit de lire ce petit passage :
"...Aujourd’hui, les usines Vallourec tournent à pleine capacité, et le groupe a programmé une hausse de 30 % de ses investissements industriels cette année. Après s’être agrandi au Brésil en 2005, il construit une usine en
Chine, qui doit ouvrir ses portes cet été...
"

- Hausse du $ et du baril de pétrole : je ne sais pas ce que fera le cours demain, mais les résultats du 1er trimestre devrait être fameux.

Depuis le début de ce 1er trimestre on entend qu'investissement pour tel major d'un côté, et de l'autre, la hausse du $ (due aux différents épisodes de hausses des taux), un baril de pétrole que n'a quasiment pas descendu en dessous des 60$ : cela laisse présager d'excellent résultat.
Et à partir du 1er avril (ce n'est pas un poisson, la Société SMFI rentre en jeu.
Lire ci-dessous.

Le groupe Vallourec spécialisé dans les tubes sans soudure en acier, a annoncé avoir finalisé l'acquisition, par sa filiale V&M Tubes, de la société SMFI (Société Matériel de Forage International), basée en France et spécialisée dans la fabrication de tiges lourdes et produits de haute technologie pour le forage pétrolier et gazier. La société SMFI sera consolidée dans les comptes de Vallourec à compter du 1er avril 2006. Vallourec rappelle que cette acquisition renforce sa position de numéro deux mondial du marché des tubes de forage pour le pétrole et le gaz.

Sur ce, c'est presque l'heure d'aller rejoindre la "Chapelle blanche" pour ceux qui connaisse.
A bientôt.

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