Les taux, la BCE, et l'immobilier...
Le message de Jean-Claude TRICHET, président de la BCE, est clair, précis et sans aucune ambigüité : les taux vont remonter, et l'immobilier est montré du doigt !
Je crois qu'il ne faut pas négliger ce genre de message.
Cop/col :
"La politique monétaire de la BCE est accommodante, selon Trichet
PARIS (Reuters) - Le président de la Banque centrale européenne, Jean-Claude Trichet, estime que la politique monétaire de la BCE demeure accommodante même après la hausse de 0,25 point des taux directeurs décidée la semaine dernière.
"Nous avons une politique monétaire accommodante", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse. "Nous sommes effectivement en ce moment dans un environnement qui reste accommodant".
"Nos taux à court terme sont au plus bas niveau depuis la Seconde Guerre mondiale", a-t-il ajouté.
Jean-Claude Trichet a toutefois souligné la persistance de risques inflationnistes à moyen terme au sein de la zone euro.
"Nous avons constaté qu'il y avait une augmentation des risques d'inflation dans une perspective de moyen terme", a-t-il dit.
"Les panels de surveillance d'anticipation d'inflation montrent que la probabilité que nous dépassions deux pour cent à moyen terme augmente", a ajouté le président de la BCE.
"Les projections (économiques) faites par la BCE montrent une poussée vers le haut qui est significative", a-t-il noté.
Jean-Claude Trichet a aussi estimé nécessaire de "surveiller de près" l'évolution des prix de l'immobilier dans la zone euro.
"Nous ne sommes pas alarmés au niveau de l'ensemble de la zone euro mais il y a des pays où il faut que nous soyons extrêmement attentifs" aux prix de l'immobilier, a-t-il ajouté, citant notamment l'Espagne.
Il s'est félicité de la crédibilité de la BCE en matière de maintien de la stabilité des prix et a souligné le niveau historiquement faible des taux à long terme.
"Nous avons des taux, à 30 ans, 50 ans qui sont parmi les plus bas atteints depuis 50 ans, voire 100 ans", a-t-il fait valoir.
"Nous atteignons un très, très haut niveau de crédibilité stratégique à moyen, long terme et très long terme", a-t-il dit."
Ca va monter...mais à combien
Ca va monter, plus de doute là dessus, mais s'arrêteront ils à 3%>
Je ne crois pas que cela soit suffisant pour refroidir l'immobilier.
Ca devient un question endettement des ménages contre croissance économique.
Il faut voir que du point de vue politique il est plus important de ne pas laisser sur la paille pendant des années des millions de ménages (à l'echelle européenne) que de grignoter un demi point de croissance sur un an ou deux.
En attendant, pas d'investisssement sur des obligations ni sur l'immobilier.
A+
Question d'arbitrage...
Les espagnols sont "gavés" au dela du raisonnable de crédit immobilier, pour les plus inconscients et notamment en UK, la part de taux variable dans ces prêts augmente de manière exponentielle vs taux fixes du fait de la hausse de des prix de cette classe d'actif.
La consolidation en pente douce semble à priori se profiler. C'était le scénario retenu par BNP-PARIBAS (en 2004) de toute façon.
La grosse question est la courbe des taux ! Elle devient quasiment plate !
Les taux, la BCE, et l'immobilier...
Bonjour, ce qui métonne le plus dans ces commentaires de banques centrales (BCE ou FED), cest le niveau de confiance quils ont. Apparemment ils craindraient une surchauffe de léconomie et une poussée dinflation alors que la courbe des taux est inversée depuis près de 3 mois aux US.
Un signal très fiable (linversion de la courbe), qui a prévu toutes les récessions sauf une depuis 1950 est donc totalement ignoré, au contraire les experts prévoient hausse des taux / inflation / surchauffe
En fait, ils ne font que décrire et prolonger une situation passée (croissance lié à la bulle de crédit 2003-2005), là où leur rôle est de prévoir. Un peu comme si un prévisionniste météo disait quil continuera à faire beau simplement parce quil a fait beau la semaine passée, sans soccuper des perturbations en approche.
Perso, jai beaucoup plus confiance dans les capacités danticipation du marché obligataire que dans celles des « experts »
et la météo de ce marché est à « déflation / récession »
Toujours dans ce registre doptimisme extrême, les stats sur les défaillances de ménages, en train dexploser aux US, idem en GB sont également ignorées par les mêmes experts. Alors que cest justement lendettement des ménages qui a nourri presque à 100% la croissance économique de 2003-2005.
422 467 ménages US ont subi une procédure de chap.7 (faillite personnelle) pour le T3 2005 contre 274 196 au T3 2004 (+54% en un an).
http://www.uscourts.gov/bnkrpctystats/statistics.htm#quarterly
Ce rythme de hausse marque une cassure brutale par rapport aux années passées : on a mis 9 ans pour passer de 200 000 faillites de ménages (chap.7) trimestrielles en 1996 à 274 000 en 2004.
en GB, on retrouve ces mêmes rythmes de hausse (+57%/an) http://www.dtistats.net/sd/insolv200602/table2.htm
Que le ratio dendettement des ménages par rapport au PIB soit au plus haut depuis plus de 100 ans aux US, que le taux dépargne soit devenu négatif, ou que les rendements des actions soient parmi les plus bas niveaux des 150 dernières années ne semble également déranger personne cest tout simplement un cas décole de psychologie des foules amha ! (euphorie collective et sentiment dinvulnérabilité provoqué par des décennies de croissance et de marché haussier)
Nous verrons bien comment cela se terminera dans les années à venir certainement pas par de l'inflation, mais par une dépression économique / déflation massive à 5 ou 10% par an ! Ceux qui ne veulent pas d'inflation devraient voir leurs voeux exaucés au delà de toutes les espérances.
Dans le système actuel, il ny a pas d « atterrissage en douceur » possible : tout repose sur une hausse de limmo à 15% par an, qui créée des liquidités et permet aux ménages US de tenir leur rythme de conso actuel.
(je ne moccupe pas trop de la situation en France, vu que ce pays na aucune influence sur léconomie mondiale, et que la conjoncture n'y fera que suivre avec un décalage de 6 mois 1 an la situation US)
Soit ce rythme est maintenu et tout va bien pour encore quelque temps au niveau des ménages et de léconomie, soit il nest plus maintenu et cest « game over ».
Un simple passage à un plafonnement de limmo à 0% par an (le supposé « atterrissage en douceur » des experts) suffira à couper totalement le robinet de liquidités du refinancement hypothécaire. Donc à enclencher le cercle vicieux qui fera imploser la bulle.
Voilà pour mon opinion contrarienne et ultraminoritaire
le signal donné par la courbe des taux est à échéance de 6 trimestres daprès les études que jai pu consulter pour lentrée en récession. Si on estime que le marché anticipe au moins à 6-8 mois et que le signal a été donné à partir de janvier, le retournement est pour cette année.
Ca signifie aussi que si aucune baisse importante n'a lieu dici le début 2007 sur les marchés, cest que jaurai probablement eu « tout faux » et que le scénario « magique » de latterrissage en douceur pourra effectivement avoir lieu dans un monde économique « parfait » où les banques centrales seraient capables de piloter à la perfection pour assurer une croissance sans à coup, où la Chine et lInde seront capables de ne plus dépendre des importations US et dassurer seules un relais de croissance ultérieur. Je ne crois pas du tout pour linstant à ce conte de fées, réponse début 2007 !
En stratégie actuelle, je reste pour linstant partiellement (50%) et temporairement investi avec deux grosses lignes ABCA et VET et des petites lignes ML, mais en protégeant déjà le portefeuille par des puts DJ (4071Z). Ca fonctionnera bien si les marchés US se retournent avant les marchés français (cest souvent le cas) : les puts DJ donnant déjà de bons résultats, pendant que les lignes françaises profiteraient des toutes dernières miettes du marché haussier en cours (objectif 5200 sur le CAC >). Mais en tout cas je sors totalement à la moindre alerte sérieuse.
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Excellent !
J'aime bien ça :
» 422 467 ménages US ont subi une procédure de chap.7 (faillite personnelle)
» pour le T3 2005 contre 274 196 au T3 2004 (+54% en un an).
» http://www.uscourts.gov/bnkrpctystats/statistics.htm#quarterly
»
» Ce rythme de hausse marque une cassure brutale par rapport aux années
» passées : on a mis 9 ans pour passer de 200 000 faillites de ménages
» (chap.7) trimestrielles en 1996 à 274 000 en 2004.
»
» en GB, on retrouve ces mêmes rythmes de hausse (+57%/an)
» http://www.dtistats.net/sd/insolv200602/table2.htm
Je me dois d'être tout à fait honnête : même si mon nom est "bull", je suis nettement sous-investi depuis le début de l'année. Sur le plan strict de la "bonne gestion" (j'ai humblement surperformé le CAC sur 3 exercices consécutifs) j'ai (nous avons, car je ne décide pas seul) pris la sage décision de sortir 40% des lignes investies pour rester cash.
Je suis passé de 50% du portefeuille investi en action à 30%, seulement.
Je garde un oeil attentif sur certains dossiers qui me plaisent (Accor, Adecco, Michelin notamment) mais je me trouve maintenant globalement dans la situation où je trouve tout à son prix.
Les OPA (qui se font souvent sur les pics de valo.) vont encore continuer fort cette année : la dernière en date BOC/LINDE se fait à un prix de "folie".
PPR et ACCOR, dans un style certes différents, me semblent être bonnes à prendre, même en ce moment. J'ai un objectif ambitieux pour ACCOR : 68/70 (si elle devait jouer le rôle de cible...) et d'au moins 15% sur PPR.
Pour être tout à fait franc, qu'il s'agisse du pétrole, des matières premières (même l'argent -le métal- est à pic historique), de l'immobilier, des actions... TOUT est TRES bien valorisé...