Article Reuters résumé
Les conseils d'administration de Suez et de Gaz de France ont approuvé samedi soir un projet de fusion et mandaté les présidents des deux groupes pour définir les modalités de ce rapprochement encouragé par le gouvernement français pour donner naissance à un géant européen de l'énergie.
C'est le Premier ministre, Dominique de Villepin, qui avait annoncé lui-même l'opération dans l'après-midi. "Compte tenu de l'importance stratégique de l'énergie, la fusion entre Gaz de France et Suez semble aujourd'hui la voie la plus appropriée", avait-il dit en présence des principaux intéressés.
Il avait ajouté que la France avait ainsi "l'ambition de créer un des tout premiers groupes mondiaux de l'énergie, en particulier dans le secteur du gaz", Suez-GDF étant de fait un des leaders du gaz naturel liquéfié.
Le conseil d'administration souligne la nécessité du "respect de la culture des deux groupes et l'importance qu'il attache à un projet qui soit créateur d'emplois".
Le P-DG Jean-François Cirelli a été mandaté pour poursuivre les négociations.
Côté Suez, le conseil d'administration a également chargé le P-DG Gérard Mestrallet de "mener à bonne fin les discussions permettant la fusion des deux groupes".
Il a demandé que tout soit mis en oeuvre pour que ce projet se réalise "dans les meilleurs délais et dans le respect des concertations nécessaires".
MENACE D'OPA D'ENEL SUR SUEZ
Suez et Gaz de France évoquaient depuis plusieurs années un éventuel rapprochement. Ils ont noué des partenariats, notamment sur la gestion de centrales électriques dans le sud de la France.
Mais le processus a été accéléré après que le groupe italien Enel eut fait part ces derniers jours de son intérêt pour Suez en brandissant la menace d'une OPA. Des sources proches du dossier évoquaient même le dépôt d'une offre hostile dès lundi matin.
Cette perspective a provoqué un vent de panique au gouvernement, où on se mobilise déjà depuis le mois de janvier pour essayer de bloquer l'offre de Mittal Steel sur Arcelor.
Dominique de Villepin, chantre du "patriotisme économique", et son ministre de l'Economie et des Finances, Thierry Breton, ont multiplié les consultations pour voir comment protéger Suez alors que l'Europe de l'énergie est en ébullition depuis l'OPA de 29,1 milliards d'euros du géant allemand E.ON sur l'espagnol Endesa, qui était convoité par Gas Natural.
Le gouvernement français a réussi à convaincre les dirigeants et les principaux actionnaires, dont Albert Frère, premier actionnaire de Suez avec 7,2% du capital, avait annoncé dès vendredi soir qu'il était favorable à une fusion avec Gaz de France.
Certains soupçonnent le financier belge d'être derrière l'offre d'Enel en vue de dépecer Suez. Ils se basent sur le fait que le consultant français Alain Minc, qui travaille pour lui, conseille le groupe italien.
En visite à Berlin, le ministre italien de l'Economie, Giulio Tremonti, a déclaré que les pays européens devaient cesser de s'opposer à des rachats de leurs entreprises nationales par des étrangers, sous peine de provoquer un blocage du marché communautaire.
PART DE L'ETAT SUPERIEURE À 34%
L'opération devrait prendre la forme d'une absorption de GDF par Suez, l'opération étant financée en actions et en numéraire.
De source gouvernementale, on a souligné que le nouveau groupe serait une entreprise "à capitaux mixtes", ce qui signifie que l'Etat français, qui détient aujourd'hui près de 80% de GDF, entend rester présent à son capital.
Thierry Breton l'a confirmé dans un entretien au Journal du Dimanche. "Il est encore trop tôt pour déterminer la part définitive de l'Etat dans le nouvel ensemble. La participation de l'Etat ne sera en aucun cas inférieure à la minorité de blocage, soit 34%", a-t-il dit en réponse à une question sur le possible passage de l'Etat sous les 50%.
Sur la base des cours de clôture de vendredi, la participation de l'Etat dans Gaz de France se transformerait en une part de 32,4% dans le nouvel ensemble. Mais ce chiffre ne tient pas compte de la prime propre à ce genre d'opération.
Le nouvel ensemble pèse plus de 72 milliards de capitalisation boursière, ce qui en ferait le numéro deux européen derrière Electricité de France (77 milliards).
Il affiche un chiffre d'affaires combiné 63,9 milliards en 2005 Les deux groupes doivent publier leurs comptes annuels en mars. Sur le premier semestre, Suez a dégagé un profit net de 1,5 milliard tandis que Gaz de France a affiché 1,2 milliard.
Fil complet:
- GDF/SUEZ... Fusion confirmée. - The Bull, 25/02/2006, 17:24
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- Le "cas" de SUEZ... - The Bull, 25/02/2006, 18:48
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- Article Reuters résumé - chris, 26/02/2006, 09:44