France Telecom
LE JOURNAL DES FINANCES - N° 6166 - 04/02/2006- PAGE 2
Les événements
DEPART DU DIRECTEUR FINANCIER ET RESSERREMENT DE LA DIRECTION
France Télécom semble ébranlé par une crise profonde
par RENAUD MARIDET
Si l'opération était uniquement destinée à rassurer les investisseurs, on ne peut pas dire qu'elle soit un franc succès. A peine plus de deux semaines après son avertissement sur les ventes et les marges en 2006, France Télécom a annoncé une réorganisation de son équipe de direction qui s'est traduite par le départ de Michel Combes, directeur financier.
L'opérateur historique de télécommunications aura sans doute voulu démontrer sa capacité de réaction et sa volonté de se retrousser les manches pour redresser sa situation déclinante. Mais les investisseurs n'ont guère réagi positivement, et le titre France Télécom n'en a pas moins continué de se déprécier.
Il a passé la semaine dans le rouge, frôlant la barre de 18 euros (un cours que le titre n'avait pas connu depuis mars 2003), avant de se stabiliser vendredi. Il concède tout de même près de 6 % sur les cinq dernières séances, et il n'y a guère que Thomson, parmi les valeurs du CAC 40, à avoir connu une performance encore plus médiocre.
Au-delà du fait que la communauté financière connaissait bien Michel Combes, qui symbolisait presque davantage à ses yeux France Télécom que le président du groupe, Didier Lombard, ce remaniement de la direction laisse en effet à penser qu'une certaine agitation, sinon un début de panique, s'est emparée de l'opérateur historique.
Toujours est-il que France Télécom sera désormais piloté par un comité de direction générale resserré à neuf membres (contre une vingtaine précédemment). La direction financière sera assumée par Gervais Pellissier, ancien directeur général délégué de Bull, tandis que Louis-Pierre Wenes, précédemment chargé des achats et de l'amélioration des performances, va diriger l'ensemble de l'activité de France Télécom en France (Internet, mobile, fixe). L'opérateur va en effet désormais gérer ses activités sur une base géographique.
Pour savoir comment il compte plus précisément remédier à l'érosion de ses ventes dans la téléphonie fixe, à l'origine de ses difficultés, il faudra attendre le 14 février, avec la publication des résultats annuels pour 2005. Quant à l'efficacité des remèdes, il faudra sans doute attendre un peu plus longtemps pour s'en assurer.
NOTRE CONSEIL
RESTER A L'ECART
Les récentes annonces de France Télécom ne nous paraissent pas de nature à modifier notre opinion. Dans l'attente de projets plus précis, nous abaissons notre objectif de cours à 19 euros, et conseillons de rester encore à l'écart du titre (code : FTE ; Comp. A, SRD).
FTE414
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