JDF : Vallourec
LE JOURNAL DES FINANCES- N°6166-04/02/2006- PAGE19
Valeurs francaises
TRANSFORMATION DES METAUX
VALLOUREC
Vers un nouvel exercice record.
Christophe Soubiran
Le parcours boursier de Vallourec mérite tous les superlatifs. En l'espace d'à peine treize mois, le titre du fabricant de tubes sans soudure est passé de 109 euros à un plus haut niveau historique, à 627,5 euros en séance le 1er février.
Cette ascension détonante, notamment pour une valeur industrielle traditionnelle, n'est en aucun cas liée à une spéculation effrénée, mais tient tout simplement aux performances du tubiste français (auxquelles il faut ajouter l'acquisition très judicieuse des intérêts minoritaires de la rentable filiale V&M tubes en juin 2005). Ses résultats ne cessent en effet de surprendre et de dépasser les prévisions des observateurs même les plus optimistes.
La publication du chiffre d'affaires au titre du quatrième trimestre 2005 n'a pas dérogé à la règle. D'octobre à décembre, les ventes ont progressé de près de 41 %, pour atteindre le niveau record de 1,26 milliard d'euros. Ce qui a porté à 4,3 milliards le montant des facturations sur l'ensemble de l'exercice, en progression de 41,8 %.
Mieux encore. La marge brute d'exploitation au second semestre devrait en fin de compte dépasser celle du premier (22,8 %), alors que la direction tablait préalablement sur une stabilité.
Et la dynamique dans laquelle le groupe évolue aujourd'hui, conjuguant à la fois hausse des prix et des volumes, ne semble pas près de s'arrêter. Le marché reste bien orienté, notamment pour les tubes à destination de l'industrie pétrolière. Les compagnies pétrolières, dans l'obligation d'accroître leurs débits d'hydrocarbures et leurs réserves, ont sensiblement desserré le cordon de la bourse. En témoigne l'optimisme affiché par les principaux acteurs du secteur des services pétroliers quant à la durée du cycle actuel.
Fort de ce constat, nous avons une nouvelle fois relevé nos estimations de résultats pour 2006. Nous tablons désormais sur une croissance de 8 % du chiffre d'affaires, contre une stabilité auparavant, et sur une marge brute d'exploitation de 25 %, contre 23 % préalablement. Sur cette base, et compte tenu de l'intégration en année pleine des 45 % du capital de V&M Tubes acquis au mois de juin, le bénéfice net pourrait avoisiner 680 millions d'euros en 2006 (contre 460 millions anticipés pour 2005).
Une prévision que le cours de Bourse capitalise à peine 9,6 fois. Un niveau encore très raisonnable. D'autant que Tenaris, le principal concurrent de Vallourec, se traite près de 14 fois les profits anticipés en 2006. Certes, une décote se justifie en raison de la concentration de l'activité du groupe sud-américain (coté à Buenos Aires, Milan et Mexico) sur la seule production de tubes à destination du secteur énergétique, et d'une marge opérationnelle supérieure à celle du tubiste hexagonal (de l'ordre de huit points au premier semestre de 2005). Mais son ampleur est appelée à se réduire.
Sans compter, d'autre part, que la valorisation du fabricant de tubes sans soudure est sensiblement inférieure à celle des groupes parapétroliers, dont les multiples de capitalisation pour 2006 dépassent 20 fois. Bien que ces derniers disposent d'une maîtrise technologique plus élevée l'écart paraît anormalement important. Compte tenu de ces éléments, nous avons relevé notre objectif de cours à 680 euros. Ainsi, après nous être repositionnés à l'achat sur le titre le 22 octobre 2005, alors qu'il s'échangeait autour de 360 euros, puis conseillé de renforcer les positions au début du mois de décembre à 450 euros, nous recommandons désormais de profiter de tout repli sous 590 euros pour se replacer.
La réduction de la participation de l'homme d'affaires bretonVincent Bolloré ramenée à 7,33 % du capital, contre 15,83 % préalablement, ne devrait pas peser trop longtemps sur le cours de Bourse.
NOTRE CONSEIL
ACHAT SUR REPLI
VK684
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mareva