JDF: Alstom SVP
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LE POTENTIEL DE VALORISATION DES SOCIETES DU SECTEUR N'EST PAS EPUISE
Les équipementiers électriques sont bien placés pour profiter de la croissance dans le monde
par RENAUD MARIDET
Au regard des excellentes performances boursières enregistrées en 2005 par la plupart des valeurs du secteur des équipements électriques, on peut se demander à juste titre s'il leur reste encore un potentiel de hausse significatif. L'indice parisien représentatif du secteur a, en effet, enregistré l'année dernière une progression de 41,8 %. Les niveaux de valorisation étant globalement élevés, les cours de Bourse des sociétés d'équipements électriques deviennent désormais plus sensibles à la moindre nouvelle un tant soit peu négative. Les risques de retournement se sont donc accrus. Mais qui dit « risque accru » ne dit pas nécessairement pour autant « désaffection des investisseurs ». Comme le souligne un analyste financier, les biens d'équipements constituent un véritable « démultiplicateur » de croissance. Autrement dit, lorsque la croissance économique est dynamique, les équipementiers électriques le sont encore plus. Or, la plupart des observateurs s'accordent pour anticiper une poursuite de la croissance partout dans le monde, y compris en Europe. Il est donc sans aucun doute encore trop tôt pour alléger les positions sur le secteur. Le Journal des Finances vous présente une sélection des valeurs présentant des profits différents, mais qui restent prometteuses pour 2006.
Après la restructuration, Alstom est prêt pour la croissance
Avec la cession des Chantiers de l'Atlantique, récemment annoncée, Alstom a totalement achevé son plan de restructuration. Recentré sur les transports et l'énergie, le groupe devrait maintenant passer à l'étape suivante : celle de la croissance. Il vient justement de publier son chiffre d'affaires et les commandes enregistrées sur les neuf premiers mois de l'exercice qui sera clos le 31 mars. Sur la période, les ventes ont progressé de 10 % à périmètre comparable, pour atteindre 10,25 milliards d'euros. Sans la branche marine (qui a décroché fin 2005 une commande record de 1 milliard d'euros), les commandes enregistrées par Alstom sur les neuf premiers mois de l'exercice en cours ont progressé de plus de 13 % et s'élèvent à 4,3 milliards d'euros. En conséquence, le groupe a révisé à la hausse son objectif de prise de commandes pour l'ensemble de l'exercice et prévoit une augmentation de 5 %, alors qu'elles étaient précédemment attendues stables. Si certains analystes ont été déçus par les performances de la branche transports, force est cependant de reconnaître que les perspectives d'Alstom apparaissent encore plutôt favorables. C'est pourquoi nous relevons notre objectif de cours sur la valeur, même si la direction a maintenu inchangés ses objectifs pour les années à venir (notamment une marge opérationnelle comprise entre 6 et 7 % à l'horizon 2008). Nous estimons désormais que Patrick Kron devrait donner sa pleine mesure, après avoir redressé Alstom. Il a en effet prouvé par le passé, lorsqu'il dirigeait Imerys, qu'il savait développer une société pour lui donner une autre ampleur. Nous n'en attendons pas moins pour Alstom.
Délesté de sa division aimants, Carbone Lorraine peut repartir de l'avant
L'année 2005 est à rayer des tablettes pour Carbone Lorraine, puisque BNP Paribas, en vendant à contretemps sa participation de 21 % au capital du groupe, a réussi à briser une dynamique de progression boursière entamée début 2003, avec un plan de restructuration visant à réduire fortement les coûts et qui a bel et bien porté ses fruits. Mais nous anticipons un meilleur destin en 2006 pour l'action Carbone Lorraine, alors qu'elle s'approche de nouveau du prix de cession des titres de BNP Paribas, à 39,50 euros, après être retombée sous 32 euros le 2 novembre 2005. Le spécialiste de la protection électrique, des équipements anticorrosion et des matériaux de haute performance devrait commencer à profiter des anticipations des investisseurs concernant les fruits de son plan de développement, financé l'année dernière par une augmentation de capital de 64 millions d'euros.
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Le moteur de la croissance des bénéfices de Carbone Lorraine en 2006 (que nous attendons en hausse d'environ 30 %) restera certes principalement les réductions de coûts, mais, en 2007, le groupe commencera à profiter pleinement de l'ouverture de ses nouvelles capacités, notamment en Chine et en Inde. Par ailleurs, avec la récente cession de sa division aimants, Carbone Lorraine a significativement réduit son exposition au secteur automobile et offre désormais un profil moins risqué. Cela devrait lui permettre de bénéficier d'un regain d'intérêt des investisseurs.
Vers un redressement des comptes de Mecelec en 2006
Mecelec constitue le pari le plus spéculatif du secteur des équipements électriques. Il est vrai que la société spécialisée dans les coffrets de raccordement pour le gaz, l'électricité et les télécoms revient de loin. Après avoir interrompu presque instantanément en 1999 son activité de Publiphone (qui représentait tout de même un tiers de ses ventes à l'époque) en raison du développement de la téléphonie mobile, le groupe a enchaîné les pertes, qu'il a heureusement pu financer par des cessions d'actifs. Mais, après de nouvelles pertes nettes au premier semestre 2005, Mecelec devrait être parvenu à retrouver l'équilibre au second semestre. Ce qui permet d'anticiper un retour aux bénéfices à l'issue de l'exercice 2006. Le groupe commence en effet à récolter les fruits de plusieurs plans de restructurations successifs, et d'une politique de réduction des coûts (notamment grâce à des approvisionnements en Chine et en Roumanie).
En outre, Mecelec s'est ouvert deux nouveaux marchés grâce à de petites opérations de croissance externe : celui des coffrets de raccordement pour la signalisation et l'éclairage public, et celui du plastique renforcé par la fibre de verre. Le groupe s'est également assuré pour l'avenir une importante réserve de chiffre d'affaires (jusqu'en 2012), en remportant un appel d'offres portant sur le futur coffret de raccordement EDF, une commande représentant 30 % du marché français du raccordement électrique.
Après un exercice de transition, les perspectives de Gérard Perrier Industries sont de nouveau prometteuses
Gérard Perrier Industries conserve un potentiel de hausse d'autant plus intact que le titre n'a progressé en Bourse « que » de 10 % en 2005, une performance nettement moins bonne, par exemple, que celle de Schneider Electric.
Il est vrai que le groupe spécialisé dans l'installation et la maintenance des équipements électriques pour les gros sites industriels, ainsi que dans les automatismes et contrôles électroniques pour les constructeurs de machines, a connu l'année dernière un exercice de transition, avec l'abandon d'un gros client.
Ce dernier, qui procurait tout de même 3 millions d'euros de chiffre d'affaires à Gérard Perrier Industries, laissait en effet planer un doute trop inconfortable quant à sa solvabilité. Il a fallu combler ce manque à gagner auprès d'autres clients, ce qui a pesé l'année dernière sur les marges.
Du coup, le résultat net 2005 devrait à peine atteindre le niveau de 2004. Mais cette année s'annonce sous les meilleurs auspices, notamment avec une reprise de la croissance externe. Nous attendons en effet d'un jour à l'autre l'annonce de l'acquisition d'une petite société spécialisée dans la maintenance des installations électriques des centrales nucléaires.
Avec un chiffre d'affaires de 4,5 millions d'euros, cette future nouvelle filiale, déjà rentable, semble particulièrement prometteuse, le parc nucléaire français étant déjà ancien.
Schneider Electric devrait poursuivre sur sa lancée
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L'année dernière à la même époque, une seule question se posait à propos de Schneider Electric : quand le spécialiste de la distribution électrique et des automatismes industriels et du bâtiment se réveillerait-il enfin en Bourse > Aujourd'hui, la question est tout autre. Au regard de son parcours boursier en 2005, il faudrait plutôt se demander jusqu'où ira la valeur. Après deux ans de purgatoire et plus d'un an de pénible remontée, l'action Schneider a enfin décollé l'année dernière et dépassé son cours de Bourse de début 2001, avant l'échec définitif de la fusion avec Legrand. Et le titre se rapproche petit à petit de son plus haut niveau historique de 83 euros, qui avait été atteint en août 2000. Certes, comme le souligne le vieux dicton boursier, les arbres ne montent pas jusqu'au ciel, mais la tendance devrait rester positive. D'abord, Schneider est moins exposé que ses homologues aux retournements brutaux, car ses marges comptent parmi les plus élevées du secteur, en sachant que plusieurs analystes qualifient de conservateur l'objectif de la direction consistant à atteindre une marge opérationnelle de 14,5 % en 2005. Le redéploiement du groupe aux Etats-Unis et en Asie va lui permettre par ailleurs de réduire peu à peu l'impact de l'évolution des taux de change et sa dépendance aux cycles économiques. Surtout, la nomination prochaine à la tête du groupe de Jean-Pascal Tricoire, actuel directeur général délégué, saluée par les marchés, devrait maintenir le titre Schneider dans une dynamique favorable.
NOTRE CONSEIL
Alstom : ACHAT POUR JOUER UNE REVALORISATION DE L'ACTION
Nous profitons du léger repli opéré par le titre, après la forte hausse des derniers jours, pour revenir à l'achat avec un objectif de cours relevé à 65 euros (code : ALO ; Comp. A, SRD).
Carbone Lorraine : ACHAT POUR LA CROISSANCE
En capitalisant près de 15 fois le bénéfice estimé pour 2006, Carbone Lorraine peut apparaître cher. Mais nous estimons que le cours de Bourse n'intègre pas ses perspectives de croissance et d'amélioration des marges. Nous visons donc un objectif de cours de 47 euros (code : CRL ; Comp. B, SRD).
Mecelec : ACHAT SPECULATIF
Nous misons sur le redressement des comptes, avec un objectif à 11 euros (code : MCLC ; Comp. C). Le pari comporte un risque, mais le potentiel de plus-value est élevé (environ 30 %).
Gérard Perrier : ACHAT POUR LE RENDEMENT
Avec un multiple de capitalisation de 12 fois les bénéfices attendus en 2006, Gérard Perrier Industries ne paraît pas excessivement valorisé, d'autant qu'il devrait offrir un rendement de 4 %. Nous restons à l'achat, avec un objectif de cours de 62 euros (code : PERR ; Comp. C).
Schneider Electric : ACHAT DE FOND DE PORTEFEUILLE
Nous n'écartons pas la possibilité d'un mouvement de consolidation à court terme sur le titre Schneider, qui a beaucoup monté. Nous relevons cependant notre objectif de cours à 95 euros pour tenir compte des perspectives à long terme, d'autant que la valorisation actuelle (le titre se paie 15 fois les bénéfices attendus pour 2006) est loin d'être excessive (code : SU ; Comp. A, SRD).