Rodriguez
LE JOURNAL DES FINANCES- N°6159-17/12/2005- PAGE14
Valeurs francaises
HOTELLERIE-LOISIRS-TOURISME
RODRIGUEZ
Retour à des niveaux de valorisation attractifs.
Fabio Marquetty
Le modèle économique de Rodriguez, tant apprécié des investisseurs au lendemain des événements du 11 septembre 2001, serait-il en train de boire la tasse > C'est ce qu'on pourrait être tenté de croire, alors que le titre a décroché de plus de 13 % à la suite de la publication des résultats au titre de l'exercice clos le 30 septembre. Pour la deuxième fois en deux ans, le spécialiste du yachting de luxe se retrouve confronté à un problème de gonflement de ses stocks de bateaux d'occasion, qui pèse une fois de plus sur les marges.
Ainsi, le groupe a-t-il vu son taux de rentabilité d'exploitation annuel passer de 13,4 %, contre 12,5 % au lieu des 13 à 13,5 % escomptés par les analystes. La direction a, en effet, décidé d'enregistrer « par précaution » une provision pour dépréciation sur les stocks de bateaux d'occasion de 4,8 millions d'euros, grevant d'autant le bénéfice opérationnel, qui s'est établi à 58,8 millions d'euros (+ 18,6 %), et a progressé moins vite que le chiffre d'affaires (+ 28,1 %). Cette décision intervient étrangement au moment où ces mêmes stocks ont plus que doublé cette année, pour atteindre 103 millions d'euros au 30 septembre. La communauté financière voit d'un mauvais oeil cette situation, après les programmes d'offres promotionnelles mises en place par le groupe l'an passé pour écouler ses produits d'occasion, qui s'étaient avérées pénalisantes pour les marges.
Il semblerait que ce type d'embarcation, (30 % du chiffre d'affaires) pourtant indispensable à Rodriguez pour proposer à ses clients une solution de transition entre le moment de l'achat et de la livraison d'un bateau neuf, soit de plus en plus soumis aux aléas de la demande. Cela n'a rien d'étonnant lorsque l'on sait que les personnes les plus fortunées se livrent une course à la surenchère pour détenir le bateau le plus beau et le plus grand possible, laissant, de fait, de moins en moins de place aux embarcations de « deuxième main ». Cette nouvelle donne constitue donc un élément d'incertitude sur les résultats futurs de Rodriguez. Heureusement stimulé par une demande toujours soutenue, le carnet de commandes (246 millions d'euros) de bateaux neufs, qui représente, pour l'année en cours, d'ores et déjà 77 % de l'objectif annuel de ventes, reste fourni, tandis que des projets de conception de yachts géants d'une taille supérieure à 50 mètres, pour un prix avoisinant 30 millions d'euros, sont en cours et pourraient déboucher sur une première signature au cours du premier semestre 2006.
Dès lors, nous pensons qu'en dépit des zones d'ombre pesant sur l'activité de yachts d'occasion, les résultats de Rodriguez devraient profiter de la montée en puissance de sa gamme de bateaux de plus de 30 mètres qui représenteront 70 % de l'offre d'ici deux ans, contre 60 % aujourd'hui.
En Bourse, s'il est presque acquis que le groupe ne retrouvera plus son statut de valeur de croissance surfant sur les aléas de la conjoncture qui l'avait propulsé à un plus haut niveau historique de 74,6 euros, le 14 décembre 2002, son potentiel de hausse n'est pas épuisé.
L'action, capitalise désormais 14 fois nos prévisions de bénéfices pour 2006, soit autant que Bénéteau, mais avec de plus fortes perspectives de croissances. Acheter jusqu'à 47 euros pour jouer les retombées positives de la montée en gamme de l'offre sur les résultats futurs. Nous abaissons notre objectif de cours de 60 à 55 euros. Code ROD - Comp. B - Continu
Cours au 15/12 47
+Bas +Haut sur 1 an 35,3 /52,95
CA 2004(*) 367 M
Capitalisation boursière 588 M
BNPA 2004/05/06(*) 2,32/2,88/3,32
PER 2004/05/06(*) 20,25/16,31/14,15 fois
Dividende net 2004/05(*) 0,50/0,75
Rendement net 04/05 1,06 %/1,59 %
Moyenne transactions/jour 269.000 titres
Activité Yachts de luxe
Objectif de cours à 18 mois 55
Risque limité. Note de risque : 3
Analyse graphique : Tendance ↓
Supports 43.6-37.8 Résistances 49-53
(*) exercice décalé, clôture : 30/09/06
NOTRE CONSEIL
ACHAT JUSQU'A 47 EUROS
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