Télévision: négociations pour une fusion TPS-Canal+
Télévision: négociations pour une fusion TPS-Canal+
AP | 11.12.05 | 19:10
PARIS (AP) -- Vivendi Universal, TF1 et M6 ont annoncé dimanche dans un communiqué commun être entrés en négociation en vue d'un "éventuel rapprochement" entre TPS et le groupe Canal+ qui pourrait aboutir sur un "accord industriel dans le domaine de la télévision payante", laissant ainsi entrevoir une fusion des bouquets TPS et Canal Sat.
Ce rapprochement, "dans l'intérêt des actuels et futurs abonnés et dans le respect des identités des deux entreprises", ambitionnerait de "créer un ensemble en mesure de faire face à la concurrence accrue des entreprises de télécommunications et d'internet".
En début de semaine, le bureau d'études Bear Stearns, cité par le site cerclefinance.com, avait laissé entendre que face notamment au succès de la TNT, TF1 et M6 -respectivement propriétaires à 66% et 34% du bouquet de télévision par satellite TPS- envisageraient de vendre TPS à Canal+ pour un montant pouvant atteindre 4 milliards d'euros.
La direction de Vivendi Universal est favorable depuis longtemps à une fusion de Canal Sat et de TPS au motif que la France est le seul pays européen à compter deux opérateurs de télévision par satellite. Un avis qui n'est pas partagé par le PDG de TF1 Patrick Le Lay, ce dernier jugeant qu'une fusion n'aurait aucun sens à un moment où TPS peut envisager de devenir rentable.
Mais, selon des connaisseurs du milieu télévisuel, le patron de M6 Nicolas de Tavernost a commencé à militer depuis quelques mois pour une fusion, notant que la part de marché de TPS s'érode face aux assauts marketing de Canal Sat et que le cap du million de foyers équipés pour recevoir la télévision numérique terrestre avait été franchi fin novembre.
L'annonce de ces négociations tripartites survient aussi au moment où approchent le terme des négociations entre Vivendi Universal et Lagardère qui verraient ce dernier acquérir 34% de Canal+. Arnaud Lagardère, lui aussi partisan d'une fusion TPS-Canal Sat, est également un proche de Martin Bouygues, dont la société possède 49% de TF1.
Le communiqué commun précise que dans l'attente de la conclusion éventuelle de ces pourparlers, aucun commentaire, ni précision, ne seront communiqués par les trois groupes. AP
Un rapprochement avec TPS marquerait une nouvelle étape
AFP le 11/12/2005 à 20:32
Un rapprochement de Vivendi Universal (VU) avec TPS dans la télévision payante marquerait une nouvelle étape de la mue du groupe français de médias et de télécoms, désormais piloté par Jean-Bernard Lévy.
D'un groupe tentaculaire comptant des centaines de filiales et misant sur une hypothétique rentabilisation des "contenus" (musique, films, journaux) par "les tuyaux" (téléphonie mobile, internet), VU s'est changé en trois ans en un groupe recentré sur ses deux piliers d'activité et assaini financièrement.
Une transformation réalisée sous la houlette de Jean-René Fourtou, qui a quitté au printemps la direction opérationnelle de VU, qu'il a ramené aux bénéfices cette année, après trois exercices consécutifs de pertes abyssales.
En effet, la boulimie d'acquisitions de Jean-Marie Messier avait conduit le groupe au bord de la faillite avec un endettement supérieur à 30 milliards d'euros et des activités toutes susceptibles de faire l'objet d'une offre publique d'achat.
Dès son arrivée à la tête du groupe, en juillet 2002, M. Fourtou avait alors entrepris un vaste nettoyage, avec de multiples cessions d'actifs, dont le portail Vizzavi vendu à Vodafone pour une bouchée de pain, le secteur édition VUP (Vivendi Universal Publishing) cédé en partie au groupe Hachette-Lagardère.
Dernière opération en date du groupe, réalisée cette fois sous la présidence de Jean-Bernard Lévy, le rapprochement de sa filiale Cegetel dont la santé financière était vacillante, avec Neuf Telecom en vue de concurrencer France Télécom sur le secteur internet.
Résultat: Vivendi Universal compte afficher en 2005 un bénéfice net supérieur à 1,8 milliard d'euros. Le fruit de la bonne performance de la filiale SFR Cegetel et de sa pépite Maroc Telecom, du redressement des activités dans la télévision (Groupe Canal+), dans la musique (Universal Music Group) et dans les jeux vidéos (Vivendi Universal Games).
L'essentiel des bénéfices du groupe provient aujourd'hui de la téléphonie mobile, avec principalement SFR. Le dernier acte stratégique de M. Fourtou a d'ailleurs été l'acquisition de 35% du capital de Maroc Telecom, assurant à VU plus de 50% dans cette société extrêmement rentable.
Son successeur Jean-Bernard Lévy a annoncé mi-septembre la candidature de Vivendi Universal au rachat d'une participation de 35% dans Tunisie Telecom, à laquelle serait associé Maroc Telecom.
Dans les médias, le groupe a jusqu'alors échoué à mener à terme un projet de renforcement, avec éventuellement un rapprochement du groupe Lagardère. Groupe Canal+ est détenu à 100% par Vivendi Universal, mais Lagardère possède une part de 34% dans la filiale CanalSat, qui exploite le bouquet de chaînes. TPS (Télévision par Satellite) appartient à TF1 pour 66% et à M6 pour 34%.
Alors que les deux bouquets satellites s'étaient battus à couteaux tirés en décembre 2004 pour obtenir les droits de retransmission télévisés de la ligue 1 de football -finalement décrochés par le groupe Canal+ au prix fort de 600 millions d'euros entre 2005 et 2008-, l'heure du rapprochement semble venue. Concurrence oblige.
Un rapprochement avec TPS marquerait une nouvelle étape
résultat des courses :
JM Messier était un visionnaire voir un génie mais pas un chef d'entreprise. La dimension du groupe Vivendi ainsi que son orientation vers les technologies modernes était un choix délicat qui malheureusement pris l'éclatement de la bulle des technos au moment le plus délicat ; sans cela Messier serait surement cité comme exemple aujourd'hui.
Exact terps !
On arrive petit à petit à la fameuse convergence décrite et mise en route par JMM, qui a voulu aller un peu trop vite...
Vivendi n'est pas à mon avis un conglomérat car il est très bien placé dans la double convergence :
- convergence téléphone/TV avec SFR, Neuf Cegetel, Maroc Telecom et Canal Plus
- convergence de ces contenants avec les contenus (films, musiques, jeux).
Le groupe a maintenant un bilan assez propre (contrairement à FT) et des actifs de haute qualité.
Le titre reste bien sûr spéculatif mais l'actif net réévalué couvre la capitalisation, le rendement et le PER deviennent corrects.