Pour Chris et RV :) : arcelor
ThyssenKrupp a surenchéri sur Dofasco.
Christophe Soubiran
Décidément, les velléités de croissance externe du groupe sidérurgique sont contrariées. Le groupe allemand Thyssen Krupp a en effet surenchéri cette semaine sur la proposition d'Arcelor visant à acquérir le sidérurgiste canadien Dofasco. Sa contre-offre, supérieure de près de 10 % à celle du groupe luxembourgeois, bénéficie de surcroît du soutien du conseil d'administration du groupe nord-américain.
Le numéro deux mondial de l'acier se retrouve ainsi face à un dilemme : soit il surenchérit à son tour et prend le risque de surpayer son acquisition, sa première offre étant déjà très généreuse, soit il décide de jeter l'éponge, et il essuiera son troisième revers de rang après s'être déjà fait souffler le groupe turc Erdemir et l'aciérie ukrainienne Krivorijstal.
Pour l'heure, les dirigeants d'Arcelor se donnent du temps avant de décider de la suite des événements.
Mais ils ont tenu néanmoins à rappeler qu'ils n'avaient pas l'habitude de surpayer les acquisitions, et qu'il n'était pas dans leur intention de dilapider leur enveloppe, si chèrement constituée, de 5 milliards d'euros destinée à la croissance externe.
Tout porte à croire, compte tenu du niveau élevé du prix offert, que l'aciériste luxembourgeois va jeter l'éponge, à moins qu'il ne décide de surenchérir pour obliger Thyssen Krupp, très motivé par l'affaire, à aller au bout de ses capacités financières, ce qui le fragiliserait.
Une chose est sûre, si Arcelor n'emporte pas Dofasco, d'autres opportunités se présenteront. Le secteur de l'acier est en effet très atomisé. Le groupe a d'ailleurs déjà ciblé les pays où il souhaite s'implanter ; réunis selon leurs initiales sous le sigle « Bric », ils ont pour nom : le Brésil (où ses actifs, réunis au sein d'une holding, sont cotés en Bourse depuis le 10 novembre), la Russie (mais aussi l'Ukraine), l'Inde - à un horizon de dix ans - et, bien évidemment, la Chine.
Arcelor mène d'ailleurs des pourparlers depuis des mois avec les autorités chinoises pour prendre une participation dans le capital de Laiwu, un groupe spécialisé dans les aciers pour la construction. La conclusion de l'affaire ne devrait néanmoins pas intervenir avant six mois.
En tout état de cause, avec ou sans croissance externe, Arcelor présente un profil d'investissement attrayant. Le cycle de l'acier est en pleine phase de retournement, les prix repartant à la hausse. D'autre part, la valorisation du groupe paraît modérée, voire dérisoire. Le titre ne capitalise en effet que 4,2 fois et 5,9 fois nos estimations de bénéfice respectivement pour 2005 et 2006.
Les opérateurs semblent appliquer à la valeur les mêmes ratios de valorisation que ceux de l'ancien Usinor, alors qu'Arcelor n'a plus qu'un très loin rapport avec l'ancien fleuron de la sidérurgie française.
Enfin, au cours actuel, l'action offre un rendement global (c'est-à-dire en excluant le prélèvement à la source de 20 % de l'Etat luxembourgeois) prévisionnel de près de 3,9 %.
Notre objectif de cours s'établissant à 23 euros, nous recommandons de profiter de tout repli sous 20 euros pour se renforcer.
je l'aime beaucoup celle-là :)
mais je ne l'ai plus en portefeuille . Par prudence, la bourse ayant horreur des incertitudes.
Cela dit, à l'évidence, la direction reste "droite dans ses bottes" n'étant pas prête à surpayer des acquisitions. Au mieux, en cas de retournement de cycle, elle pourra récupérer ses proies à moindre prix.
Sauf changement de stratégie, le titre ne devrait pas être pénalisé par de futures annonces.
Pour Chris et RV :) : arcelor
Merci RV
Arcelor reste une valeur très solide et fidèle à ses principes. C'est vrai qu'un nouvel échec dans sa croissance externe serait décevante, mais la direction a rappelé qu'il y avait des solutions de substitution et un potentiel financier de 6 milliards d'euros. De plus, les prix de l'acier devraient être bien orientés jusqu'à l'été prochain.
Pour l'instant, c'est l'incertitude, qui laisse même place aux rumeurs les plus folles, comme une fusion avec Alstom !
Je conserve le titre.