JDF : acanthe : pari spéculatif de la semaine
L'action présente une décote par rapport à l'actif net réévalué de 20 %.
Yannick Duvergé
Promesse tenue. Alain Duménil, ancien propriétaire de la banque Duménil Leblé, qui possède 50,1 % du capital de cette société transformée en foncière en 1997, a présenté des chiffres semestriels et des perspectives annuelles conformes à ses annonces d'avril dernier.
Tout d'abord, le recentrage du patrimoine immobilier sur les actifs situés dans le quartier central des affaires de Paris intra-muros est achevé. Pour y parvenir, les équipes d'Acanthe Développement ont cédé les deux tiers du patrimoine de la foncière, soit 154.000 mètres carrés, pour un montant de promesses signées et de ventes en cours de 248 millions d'euros. Au terme de ce vaste chantier de recentrage sur les actifs les plus rentables, la société ne possédera plus que 30 immeubles pour 79.700 mètres carrés à la fin du premier semestre 2006. La direction a toutefois conservé des hôtels et résidences de vacances situés en province, « car les baux vont de douze, dix-huit, jusqu'à vingt-cinq ans », a précisé Alain Duménil, ce qui permet de sécuriser les collectes de loyers pour les années à venir. Le taux d'occupation s'établira à 95,1 %, ce qui est une bonne performance, même si nous estimons que la société dispose d'un potentiel d'optimisation en faisant grimper ce niveau à 97 %, voire 98 % comme c'est le cas chez certaines foncières concurrentes.
Ce recentrage, qui a permis de se séparer des actifs les moins rentables, a été bénéfique pour l'appréciation de l'actif net réévalué (ANR), puisque celui-ci atteint désormais 5,91 euros par action en valeur de remplacement. Acanthe Développement est ainsi l'une des rares foncières cotées à Paris à afficher une décote de 20 % par rapport à l'ANR. Ce niveau nous paraît constituer le minimum de valorisation que devrait lui donner les marchés financiers, car toutes les foncières affichent aujourd'hui des surcotes par rapport à leurs ANR, qui peuvent atteindre 40 % dans certains cas.
Ce rattrapage boursier nous paraît d'autant plus justifié qu'Acanthe Développement a réalisé un joli nettoyage de bilan. Le produit de cession des immeubles lui permettra en effet d'afficher un résultat net de l'ordre de 111 millions d'euros au titre de l'exercice 2005 et de réduire « à zéro » l'endettement du groupe une fois les 140 millions d'euros de dettes bancaires remboursés. D'ores et déjà, ces rentrées vont permettre de rembourser la totalité des Océanes (Obligations convertibles ou échangeables en actions nouvelles ou existantes) qui restaient en circulation. Des investisseurs étrangers (notamment les britanniques Centaurus et VHC) ont par ailleurs pris place dans le tour de table à hauteur de plus de 16 % après avoir exercé l'intégralité des bons de souscription acquis auprès d'Acanthe Développement, et qui étaient à échéance du 31 octobre 2005. Résultat, il ne reste aujourd'hui en circulation « que » 4,44 millions de BSA à échéance 2007 et 3,48 millions de BSA à échéance 2009. L'exercice de ces bons devrait donner lieu ultérieurement à la création de 14,8 millions de nouvelles actions et généreront à terme 33 millions d'euros de fonds propres supplémentaires. De là à affirmer qu'il n'y aura aucune dilution des actionnaires comme l'a martelé la direction d'Acanthe Développement, il y a matière à relativiser. Car, si les minoritaires conservent le même nombre de titres après les conversations des BSA, la multiplication des récentes opérations capitalistiques a fait diminuer leur poids potentiel dans le capital de la société puisque le flottant a été ramené de 45 % à moins de 30 %, à la suite notamment de l'entrée des fonds dans le capital. Alain Duménil et sa holding Ardor Investments ont même été dilués puisque la participation directe et indirecte de l'homme d'affaires a été ramenée de 65 % à 50,12 % aujourd'hui. Le nombre total d'actions à ce jour est donc de 79.695.808 titres, et il pourra potentiellement grimper jusqu'à 94.475.648 actions après exercice de la totalité des bons de souscription.
Cela dit, la direction d'Acanthe Développement compte malgré tout récompenser la patience des actionnaires en leur proposant l'attribution gratuite d'une action pour 15 détenues, le 15 novembre prochain. Parallèlement, Alain Duménil s'est engagé à garantir un « rendement sécurisé » aux actionnaires de l'ordre de 5,5 %, y compris sur la base du nouveau nombre de titres en circulation. Le dividende devrait dorénavant être versé en trois fois « pour ne pas déstabiliser le cours de Bourse » selon Alain Duménil. Un acompte devrait prochainement être proposé aux actionnaires au titre de l'exercice 2005.
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mareva
fin
L
Patrimoine stabilisé, bilan nettoyé, rendement élevé et régularité des versements : toutes les conditions sont réunies pour qu'Acanthe Développement retrouve les faveurs de la Bourse. Nous renouvelons donc notre conseil d'achat pour le rendement, avec un objectif de cours maintenu à 6,5 euros.
Code ACAN - Comp. B - Fixing
Cours au 27/10 4,72
+Bas +Haut sur 1 an 4,5 /5,75
CA 2004 29 M
Capitalisation boursière 329 M
BNPA 2004/05/06 0,62/1,34/0,43
PER 2004/05/06 7,52/3,50/10,74 fois
Dividende net 2004/05 0,75/0,25
Rendement net 2004/05 15,88 %/5,29 %
Moyenne transactions/jour 70.000 titres
Activité Foncière
Objectif de cours à 18 mois 6,5
Risque limité. Note de risque : 3
NOTRE CONSEIL
ACHAT
ACAN865
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mareva
fin
Merci Mareva. Cela faisait un bout de temps que j'attendais que Jdf & Co s'exprime sur le sujet. Cela va aussi faire plaisir à RV puisqu'il y ait venu en repensant à ses fondamentaux. Dans l'époque de secousses actuelles, le rdt et les perspectives devrait servir au moins de parachute. Pour moi, 5.5 en perspectives à la veille du détachement du coupon, sauf si les secousses continue... mais elle ne devrait pas descendre sous les 4.70. à Mareva et aux autres collègues.
merci
Bonjour, j'ai embarqué dans le bateau Achanthe ce matin à l'ouverture...advienne que pourra !
@+