EDF ouvre son capital dans un marché européen libéralisé

par John_Fills, lundi 24 octobre 2005, 22:54 (il y a 6953 jours)

EDF ouvre son capital dans un marché européen libéralisé

PARIS (AFP) - L'ouverture du capital d'EDF en France devrait lui permettre de continuer à investir à l'étranger, où le marché de l'énergie s'est officiellement libéralisé depuis quelques années sans que la concurrence y soit pourtant très vive.
Le gouvernement français a donné lundi son feu vert à l'ouverture du capital d'EDF, qui sera accompagnée d'un imposant programme d'investissements de 40 milliards d'euros d'ici 2010, dont la moitié hors de France.
En Europe, le marché de l'énergie est officiellement ouvert aux clients industriels depuis le 1er juillet 2004 et le sera aux particuliers en juillet 2007, comme le prévoit une directive européenne de libéralisation adoptée par l'Union européenne en 2003.

Rien n'oblige pourtant les opérateurs à ouvrir leur capital. La législation européenne affirme être "neutre sur la question de la propriété privée ou publique des entreprises" énergétiques, Bruxelles exigeant seulement "l'élimination de la garantie illimitée de l'Etat français à EDF", qui constituerait une distorsion de concurrence.

EDF a donc changé son statut d'EPIC (Etablissement public industriel et commercial) pour devenir une société anonyme en août 2004.

La Grande-Bretagne a entamé de son côté la privatisation du Central Electricity Generating Board (CEGB) en 1989. Cette entreprise était très dépendante de la production charbonnière publique assurée par British Coal (BC). Les hausses de prix de BC étaient massives, et le CEGB était autorisé à les répercuter sur les consommateurs.

En Italie, l'Etat a mis en vente 31,74% de l'opérateur historique Enel (Milan: ENEL.MI - actualité) en 1999, dans la plus grande privatisation en Europe à l'époque.

Mais peu de nouveaux opérateurs sont venus concurrencer les opérateurs historiques.

En Grande-Bretagne, le marché pour les particuliers a été ouvert à la concurrence à la fin des années 1990, selon le régulateur Ofgem, et six grands distributeurs y sont présents: Centrica (London: CNA.L - actualité) et sa filiale British Gas, EDF, Scottish Power (London: SPW.L - actualité) , Scottish and Southern Energy, Npower (RWE (RWEOY.PK - actualité) ) et Powergen (EON (Xetra: 761440 - actualité) ). Plus de la moitié des foyers ont changé de fournisseur.

En Italie, la libéralisation du marché depuis 1999 "n'a pas entraîné les résultats escomptés sur la création d'une concurrence effective à Enel", seul groupe à disposer de capacités dans l'ensemble du pays, estime l'Antitrust italien.

Enel détiendrait ainsi près de 50% de la production électrique et les six premiers du pays (Enel, Edison (Milan: EDN.MI - actualité) , Edipower, Endesa (Madrid: ELE.MC - actualité) , Tirreno Power et Enipower) environ 80%, selon une enquête de l'Antitrust close en février.

En Allemagne, où le marché de l'électricité est officiellement ouvert à 100% depuis 1998, une situation d'oligopole prévaut, avec quatre grands groupes qui contrôlent environ 80% de la production: EON, RWE, EnBW (détenu à 45% par EDF) et Vattenfall Europe (Xetra: 601200 - actualité) .

En Espagne, où le marché s'est ouvert en 1998 pour les industriels et en janvier 2003 pour le reste, le secteur est concentré dans les mains d'un nombre restreint d'opérateurs nationaux dont les deux principaux sont Endesa et Iberdrola (Madrid: IBE.MC - actualité) , aux côtés de deux opérateurs historiques, Union Fenosa et Hidrocantabrico, et de deux nouveaux opérateurs espagnols, Electra de Viesgo devenue Viesgo et Gas Natural (Madrid: GAS.MC - actualité) .

Le secteur pourrait encore se concentrer en cas de réussite de l'OPA que Gas Natural a l'intention de lancer en mars sur Endesa, le numéro un de l'électricité en Espagne.

En Belgique, l'ancien monopole Electrabel (Brussels: ELEB.BR - actualité) conserve une position dominante, avec 75% de la production et 80 à 90% de la vente.

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