Faillite de Delphi
La faillite de Delphi fragilise toute l'automobile américaine
LE MONDE | 10.10.05 | 13h58
La décision prise, samedi 8 octobre, par le conseil d'administration du premier équipementier automobile américain, Delphi, de se placer sous la protection de la loi sur les faillites (chapitre 11), auprès du tribunal fédéral des faillites de New York, constitue la plus importante banqueroute de l'histoire de l'automobile américaine.
Delphi emploie en France 6 000 salariés, répartis sur dix sites : Blois (Loir-et-Cher), Donchery (Ardennes), Douai (Nord), Florange (Moselle), Saint-Aubin-du-Cormier (Ille-et-Vilaine), Sochaux (Doubs), Strasbourg, Villeron (Val-d'Oise), La Rochelle, et Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). En outre, l'équipementier automobile possède trois centres techniques à Blois, Illkirch (Bas-Rhin) et Tremblay-en-France. Par ailleurs la direction de Delphi a précisé que "les opérations mondiales et les livraisons aux clients ne seront pas affectées et se poursuivront sans interruption"
Le groupe de Troy, dans le Michigan, a pris cette décision pour tenter d'échapper aux engagements sociaux qu'il n'est plus capable d'assumer. Dans un communiqué, dimanche, le nouveau PDG de Delphi, Steve Miller, nommé en juin, justifie sa décision : "Nous avons estimé qu'il était dans le meilleur intérêt de l'entreprise de régler la question des structures de coûts par le biais du processus du chapitre 11 alors que notre trésorerie est encore forte." Il l'a fait également avant le durcissement, à partir du 17 octobre, de la législation sur les faillites qui contraint les entreprises à sortir rapidement de cette situation ou à être mises en liquidation.
M. Miller promet "de transformer nos accords salariaux maison en une structure compétitive et trouver une solution à nos opérations non rentables et non stratégiques aux Etats-Unis" . Le groupe emploie 185 000 personnes dans le monde, dont un peu plus de 50 000 sur le sol américain. Les 38 filiales aux Etats-Unis sont concernées par le dépôt de bilan mais pas celles à l'étranger. Delphi souligne que les "activités mondiales, tant aux Etats-Unis qu'ailleurs dans le monde, continueront sans interruption" .
L'entreprise prévoit de terminer sa restructuration d'ici le début ou la mi-2007 et de sortir, à ce moment-là, de la protection de la loi sur les faillites. La société a pour cela assuré un financement de 4,5 milliards de dollars auprès de plusieurs banques, dont JP Morgan Chase et Citigroup.
Ancienne filiale de General Motors (GM), Delphi est la soixante-troisième société américaine dans le classement des 500 premières du magazine Fortune . Elle fabrique de nombreuses pièces injecteurs, freins, tableaux de bord... pour GM, mais aussi pour Ford ou Toyota. Lors des six premiers mois de l'année, Delphi a perdu 747 millions de dollars et il avait affiché, en 2004, des pertes de 4,87 milliards, pour un chiffre d'affaires de 28,6 milliards (dont 12,7 milliards en tant que fournisseur de GM en Amérique du Nord).
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