Vet' Affaires / Clash au sein de l'actionnariat familial
Gilbert Dupont le 11/10/2005 08h20
Vet' Affaires Communiqué / Clash au sein de l'actionnariat familial
Des divergences sur la stratégie de Vet'Affaires ont conduit à une scission entre les deux frères fondateurs, Patrice et Rémy Lesguer, au cours du conseil d'administration du 4 octobre dernier.
Celui-ci était prévu initialement pour approuver les comptes semestriels. Finalement il a donné lieu à la révocation de Patrice Lesguer, jusqu'ici PDG du groupe. Ce dernier est remplacé par Rémy Lesguer, auparavant directeur général délégué. Parmi les autres directeurs généraux délégués, deux membres de la famille (Xavier Gallois et André Picard) ont été confirmés dans leurs fonctions, tandis qu'Anthony Bossard (gendre de Patrice Lesguer) a été remplacé par Philippe Dupont. Le seul administrateur indépendant et nommé depuis le précédent conseil administration, Christian Razel, a démissionné.
Conséquence de cette dissension familiale, le pacte d'actionnaires conclu en 2003 est dénoncé, avec une limitation du périmètre du pacte au seul camp de Rémy Lesguer. Ce groupe d'actionnaires contrôle 42,38 % du capital et 37,47 % des droits de vote. Le camp de Patrice Lesguer détient 17,82 % du capital et 22,4 % des droits de vote.
Selon une interview à la presse de Rémy Lesguer, les divergences portent sur le changement du concept de Vet'Affaires qui souffre d'une baisse chronique de la fréquentation. Parmi les sujets de désaccord, il cite un délai d'écoulement rapide des stocks, la montée en gamme, la réduction des marges et la poursuite des ouvertures de magasins souhaités par lui, et des options d'investissement différentes prônées par son frère Patrice.
Patrice Lesguer et son gendre étaient jusqu'ici les principaux artisans du changement de concept qui devait être dévoilé à la communauté financière le 15 novembre prochain. Au-delà de la nature des options d'investissement qui sont à l'origine du clash familial, on peut s'interroger sur la pérennité d'une entreprise qui a toujours fonctionné sur un modèle consensuel. Le clan minoritaire pourrait s'opposer aux propositions prises par le camp majoritaire et céder sa participation dans le capital.
Certes l'intérêt spéculatif sur le titre émerge de cet événement, l'entrée d'un nouvel actionnaire extérieur (à quel prix >) ne permettrait pas toutefois d'éclaircir l'action que le groupe devra mener pour renouer avec la croissance.
La cotation du titre est suspendue jusqu'au 18/10, date à laquelle le conseil d'administration devra se réunir à nouveau pour approuver les orientations consécutives à la nouvelle stratégie de relance. La publication des comptes semestriels est donc reportée au soir du 18/10. La réunion d'analystes est toujours prévue pour le 15/11. Opinion alléger maintenue.