JDF : airox, le tanneur etc
JOURNAL DES FINANCES - 24 Septembre 2005
LES FRANCHISSEMENTS DE SEUIL DANS LE CAPITAL DES SOCIETES SONT UN BON INDICATEUR BOURSIER
Cinq belles opportunités boursières à suivre de très près
par YANNICK DUVERGÉ
Les indicateurs permettant de découvrir les perles rares en Bourse, comme les faibles multiples de capitalisation (PER, ou Price Earning Ratio), sont légion. Les publications de chiffres d'affaires et de résultats, qui offrent la possibilité de repérer des sociétés en situation de retournement, constituent, elles aussi, un indicateur clé pour entrer au bon moment dans le capital d'une société. Les franchissements de seuil, qui donnent l'occasion de déceler l'intérêt que portent les investisseurs institutionnels à telle ou telle société sont, en revanche, trop souvent négligés. L'Autorité des marchés financiers diffuse pourtant une mine d'informations les concernant, ce qui facilite l'identification des valeurs à fort potentiel de hausse parmi le millier de sociétés cotées à la Bourse de Paris.
Qu'est-ce qu'un franchissement de seuil >
Comme leur nom l'indique, les franchissements de seuil signalent qu'un investisseur particulier ou institutionnel a racheté suffisamment d'actions pour dépasser les seuils psychologiques de 5 %, 10 %, 15 %, 25 %, 90 % et 95 % du capital et/ou des droits de vote d'une entreprise cotée en Bourse. Légalement, tout franchissement de ces seuils doit être déclaré à l'Autorité des marchés financiers dans un délai de cinq jours. L'information est ensuite rendue publique par le gendarme de la Bourse sous la forme de communiqués visibles sous la rubrique « décisions et informations financières » de son site Internet (www.amf-France.org). La directive européenne sur la transparence financière est récemment venue renforcer la notion de seuil. La loi du 26 juillet 2005 pour « la confiance et la modernisation de l'économie » a modifié les dispositions du Code de commerce relatives aux obligations d'information en matière de franchissement de seuil. Désormais, les prestataires de services d'investissements (sociétés de gestion de portefeuilles privés, gérants de fonds d'investissement, de Sicav ou tout autre OPCVM) sont également tenus de déclarer les franchissements de seuil observés dans le cadre de la gestion de leurs produits financiers. Grâce à ces informations, il devient plus facile pour un investisseur individuel de faire la chasse aux bonnes affaires.
Un franchissement de seuil indique que la société de gestion s'est renforcée dans le capital, et que le gérant dispose de bonnes informations l'autorisant à penser que le cours de l'action peut encore monter. Il faut toutefois prendre garde aux franchissements de seuil déguisés, qui sont réalisés après une augmentation de capital. Ils ne signifient pas que le gestionnaire de fonds a renforcé sa position sur la valeur, mais qu'il a simplement suivi l'augmentation de capital proportionnellement au nombre de titres qu'il détenait initialement. Cependant, on peut supposer qu'un gérant participe généralement à une augmentation de capital uniquement s'il a encore confiance en la société. Dans ce cas précis, il faudra alors surveiller les franchissements de seuil à la baisse, car ils indiquent généralement les prémices d'une baisse des cours avec la mise sur le marché d'un nombre important de titres.
Suivre les gérants, sans pour autant être moutonnier
L'apparition d'un franchissement de seuil ne doit toutefois pas déclencher immédiatement un achat sur le marché. Comme dans toute règle d'investissement, il faut rester prudent et veiller à ne pas mettre tous ses oeufs dans le même panier. Car il faut savoir que si un fonds a eu l'opportunité d'acheter des titres en masse, c'est qu'il a bénéficié de la mise sur le marché d'actions vendues par un investisseur. Les gérants professionnels effectuent un gros travail de terrain, rencontres de dirigeants et visites de sites à l'appui, pour déterminer le potentiel d'une société, mais le plus souvent ils parient sur des valeurs en retournement, donc risquées. S'ils ont eu le nez fin, le redressement des comptes d'une société dopera le cours de Bourse, mais, à l'inverse, en cas de déconfiture, ils s'exposent à de sérieuses déconvenues.
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mareva